10. Le lutin, le magicien et le renne-garou

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Curieusement, et pour la toute première fois de ma vie, mon emploi du temps ne me découragea pas

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Curieusement, et pour la toute première fois de ma vie, mon emploi du temps ne me découragea pas. Pire encore (et j'ai bien honte de l'avouer !), il me donna presque hâte de travailler.

En même temps, comment ne pas se sentir motivé quand on a cours de sport chaque matin ? Et huit heures de magie par semaine ? Même la menace des cours de physique ou d'économie ne suffisait pas à calmer mon entrain. De la magie ! J'allais faire de la magie !

Pendant quelques instants, cette idée me laissa rêveur. Est-ce qu'il suffisait d'agiter une baguette magique en marmonnant des paroles en pseudo-latin ? Je ne saurais pas dire pourquoi, mais j'en doutais. Entre nous, c'est un peu ridicule, une baguette. Et puis, contrairement à ce qu'essaie de me faire croire ma grande sœur depuis ma plus tendre enfance, le latin, c'est une langue morte.

Mais alors, comment faisait-on de la magie ? En claquant des doigts ? En agitant les mains ? En récitant des vers ?

Heureusement que j'ai l'âme d'un poète !

Je jetai un coup d'œil prudent sur le garçon qui se tenait à ma droite. Grand, baraqué, sourcils froncés. L'archétype de la grosse brute. Pas trop le genre à déclamer de la poésie lors d'un combat rapproché...

Un mouvement général interrompit le cours de mes pensées. Tous les élèves se levaient pour suivre le lutin-en-chef vers la salle à manger. J'évitai la grosse brute (très très soigneusement) pour rejoindre Garlick. Vu la taille de la forteresse, le chemin risquait d'être interminable. Je n'avais aucune chance de le retenir dès le premier jour, donc autant en profiter pour bavarder, non ?

— Tu viens d'où ? demandai-je au jeune homme aux cheveux argentés, tandis que le lutin nous faisait descendre un escalier assez étroit. Je veux dire, me repris-je devant son regard étonné, tu viens de ce monde ?

Il acquiesça.

— Ma famille a toujours vécu en L'Apô-ny.

C'était à mon tour d'être étonné.

— Je pensais qu'en L'Apô-ny, il n'y avait que des lutins ! je fis remarquer avec mon tact habituel tout en jaugeant sa taille .

C'est vrai, quoi. Pour l'instant, le seul l'apô-nien (si d'aventure ce mot existe) que j'avais croisé était le lutin-en-chef. Ah oui, et le pilote du jet/aérobidule.

Garlick eut un petit rire.

-Bien sûr que non ! Il y a aussi des humains, comme le Mage Rouge.

Nous passâmes devant plusieurs tapisseries immenses, qui représentaient des hommes réalisant ce qui semblait être des arts martiaux.

— Et puis, continua Garlick en baissant sa tête argentée, il y a nous.

Petit silence.

— Vous ?

Le mage rouge. Le roman de l'Apô-ny, tome 1 (histoire terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant