chapitre 13

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Je prends ma jeep et pars pour le week-end, chez mes parents. Mes larmes continuent de couler tout au long de la route. Mon portable n'arrête pas de sonner mais je ne réponds pas. Je ne veux pas. Je ne peux pas... Je mets le GPS en route et me mets en route vers Cannes.

Quelques heures plus tard, j'arrive devant mon petit jardin avant. Dès que ma mère me voit à travers la petite fenêtre du salon, elle ouvre la porte et court vers moi. À peine ais-je le temps d'ouvrir ma portière qu'elle me saute dessus.

-Ma chérie ! Ma pauvre chérie ! Ça va ? Oh mon bébé !

Je la serre et les larmes me montent à nouveaux aux yeux. Pourquoi je pleure ? Je ne sais pas. Pourquoi je suis partie de Nantes ? Je ne sais pas non plus. Une surdose d'émotion sûrement. Je pense prendre beaucoup de recul.

-J'ai eu si peur quand ton coloc' a appelé ! J'ai cru qu'il t'étais arrivé quelque chose de grave !

Je me recule et lui souris.

-Tout va bien, maman. Je suis là. En vie et je n'ai rien.

-Mais pourquoi es-tu partis ?

Mon portable sonne à nouveau.

-Bon, prends tes affaires et allons prendre un thé.

Quand je rentre, Jérôme est avec son meilleur ami en train de jouer à la console et mon père est encore au travail. Je mets mon sac sur la chaise à côté de moi et m'assois à la place que j'avais avant. Il s'est passé tellement de chose...J'ai l'impression que ça fait des semaines que je suis en colocation. Pas parce que ma famille me manque, loin de là, mais parce qu'il s'est passé beaucoup de chose et que je n'arrive pas à les assimiler. Je plonge ma main dans mes cheveux et prends la tasse que me tends ma mère. Malvin. Dois-je l'appeller ? Pour au moins le prévenir qu'il ne s'inquiète pas ? Ou je dois attendre de prendre du recul ? Ma mère voit que je fixe mon portable et me dit :

-Appelle le. Appelle l'élu de ton coeur.

L'élu de...? Jamais de la vie ! Je m'empourpre aussitôt.

-C'est pas l'élu de mon coeur d'abord !

-D'ailleurs qui c'est ? C'est quand même pas ton coloc' ?

Ouf ! Elle a rien deviné.

-Mais si, c'est lui !

Raté. Mon soupire ne lui a pas échappé. Elle pose sa main sur la mienne et me dit les yeux dans les yeux :

-Dis-lui qui tu es avec nous en sécurité et que tout va bien. Que tu passeras le week-end avec nous d'ailleurs. Faut que tu lui dises que t'es en sécurité. À moins que tu ne veuille être coursé par la police ?

Je râle et prends mon portable à contre-coeur. Je commence à lui écrire un message. Ma mère m'interpelle.

-Appeller. Pas textoter.

Je soupire d'exaspération. Mais c'est qu'elle a raison en plus ! Je sors et me mets sur ma petite balançoire. Aah...quelles souvenirs...Maintenant, elle est vieille et grince. Je parle de la balançoire. Pas de ma mère bien entendue.

-Fanny !!! On te cherchait partout avec Jasa depuis tout à l'heure ! T'es où ?

Oui, moi aussi je suis contente se t'avoir au téléphone et oui, bien sûr que je vais bien ! Ma soirée s'est vraiment bien passé, merci.

-Je suis chez moi.

-Sérieux ? Mais t'as quel âge ? Aller te réfugier dans les bras de ta mère ?! Reviens à Nantes Fanny ! Par ordre de ton mentor !

-Mon mentor de quoi ? Je suis en week-end connard ! T'as rien à dire !

Un lourd silence s'installe et je commence à me demander s'il n'a pas finit par raccrocher.

un colocataire à domicile - FannyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant