un colocataire à domicile - Fanny

chapitre 24

Quand sa petit tête brune apparaît dans mon champ de vision, j'ai envie de disparaître. Mauvais karma.

-Fanny ? Tu travailles ici ? C'est nouveau tiens.

-Oui, j'ai été embauché hier.

-Et tu travailles derrière le bar ?

-Ouais.

-On travaillera ensemble donc.

Pas que je l'aime pas. Au contraire, il est mignon, intelligent et il a tout pour plaire. Mais la sensation que je ressens chaque fois que je le vois, me perturbe.

-Super, je décide quand même de répondre.

Il se dirige vers la porte à droite du bar.

-Et là, ma petite Fanny, les vestiaires. Théo te donnera tes affaires.

Je rentre dans les vestiaires. Un banc est au milieu et deux rangées de trois casiers sont de chaque côté. Théo enlève  sa veste en cuir et son habituel bonnet. J'enlève mon manteau et mon écharpe. Il me tend un tablier et une sorte de casquette avec le symbole du Starbuck. Nous revenons dans la Salle. Val' est déjà reparti dans son petit bureau.

-C'est très simple. Regarde et prend exemple.

La cloche retenti et une dame d'une quarantaine d'année s'approche.

-Bonjour, lance Théo d'une voix amicale.

-Bonjour, répond poliment la dame. Un café froid s'il vous plaît.

-Sur place ou à emporter ?

-Sur place.

-Je vous laisse vous installez.

La dame se dirige vers une table de deux personnes. Théo prépare son café froid.

-Et tu lui apportes tout simplement. Ils viennes régler à la fin au comptoir directement.

-Ok, ok.

Un homme s'approche de nous.

-Vas-y, me chuchote Théo.

-Bonjour, je lance joyeusement.

-Café.

Sympa pour une première fois.

-Sur place ou...

-Sur place.

-Je vous laisse...

Il part avant que j'ai finis ma phrase.

-J'suis désolé, c'est pas cool pour une première fois.

-C'est pas de ta faute.

Je m'approche de la cafetière et verse une tasse de café. Je la mets dans une coupelle avec un sucre et une cuillère. Je lui apporte, la pose et repart.

Le reste de la soirée se termine bien. Je finis par essuyer les tables et vais chercher mes affaires. Théo mets son bonnet et je retire mon tablier.

-À part au début, tout s'est bien passé ?

-Oui, je te remercie.

Nous nous regardons pendant un très long moment.

-Toi aussi tu le sens ? Me demande-t-il en s'approchant.

-Sentir quoi ?

Je recule et me retrouve plaqué au casier.

-Dit moi que je suis pas fou et que tu ressens quelque chose de bizarre quand tu me vois.

Il se plante devant moi. Je déglutis.

-Tu n'es pas fou et oui. Je ressens quelque chose aussi.