un colocataire à domicile - Fanny

Chapitre 44

Je sors des vestiaires, maillot de bain sur le corps. Malvin est déjà dans l'eau et à les yeux fermés. Des gens de toute âge se baignent : des enfants, des ados, des adultes et même deux ou trois personnes âgées. Quand Malvin me voit arriver, il sourit et se tourne face à moi. Je lui souris en retour et plonge dans l'eau pour le rejoindre à l'autre bout du bassin.

-Tu regrettes le fait que j'ai pris ton maillot et que j'ai fouillé tes affaires ?

Je m'accoude sur le rebord à côté de lui et lui lance un sourire charmeur.

-Tu me parlais de lingerie...sexy ?

Il toussote, gêné.

-Je te savais pas aussi coincé, mon ange.

Un couple de vieux qui nageaient pas très loin de nous, nous regarde mal et s'éloigne. Je me retiens d'éclater de rire et Malvin me lance un regard pétillant de malice. Je hausse un sourcil et m'éloigne en nageant une brasse mémé, qui consiste à faire de la brasse avec la tête hors de l'eau. Je fais deux trois aller-retour, en nageant désespérément parmis les corps. Je rejoins Malvin qui n'a pas bougé d'un poil sauf pour faire des battements avec ses pieds. Quand il me voit arriver, il s'arrête et me sourit.

-Tu nages si bien.

-Oh tais-toi.

Je reprends ma position de tout à l'heure et regarde autour de moi avant de tomber sur la piscine extérieure qui n'est autre qu'un jacuzzi.

-Malvin ! Tu vois ce que je vois ?

Malvin regarde dans ma direction, blasé.

-Une piscine ?

-Mais c'est pas qu'une piscine ! Je hurle surexcité, c'est un jacuzzi !!!

Cette remarque me vaut des regards noirs de la part de quelques personnes autour de nous. Je baisse d'un ton.

-Trop génial !!!

-T'es bruyante, poupée.

Je lui lance un regard noir et il murmure.

-Mais ce soir tu le seras encore plus.

Je toussote et me dirige vers l'autre bord du bassin afin de sortir de l'eau, gênée.

***

Après avoir mangé dans le vaste restaurant, nous arrivons dans la chambre. Je me jette en étoile sur le lit.

-T'as passé une bonne journée ?

Malvin me lance un regard emplit de malice.

-Après ce qui s'est passé dans la voiture, je pense que oui...Après la journée du resto, on s'en souvient tous !

J'éclate de rire et il me suit. Je recouvre mon sérieux.

-Je peux pas accepter.

-Accepter quoi ?

-Tous ça, Malvin. C'est beaucoup trop. Je te déteste autant que toi et tu m'offres un hôtel avec restaurant et tout le bazar gratuitement. C'est pas envisageable.

Il vient s'asseoir à côté de moi en tailleur et je me redresse.

-Écoute Fanny, certes je te déteste mais il m'arrive d'être gentil parfois.

-Je dois dire que moi aussi. Mais pas au point d'offrir un hôtel de luxe. T'attends quoi de ma part ?

-Rien, Fanny. Et je suis sérieux. Tu peux rien m'offrir de plus que...

-Que ?

Il inspire en fuyant mon regard.

-Ça te dérange qu'on couche dans le même lit ?

J'hausse un sourcil mais lui répond :

-Non. Et toi ?

-Vu la tension qu'il règne, je penche pour qu'il y en ait un qui aille sur le canapé.

Je ris jaune.

-C'est gentil de te porter volontaire en tant que vrai gentleman, brave gosse.

-Je dois te rappeler une chose

-Laquelle ?

-Un truc dans le style, le but c'est de virer l'autre.

-Ah oui, ça...

-Bah ouais. C'est-à-dire que JE dors dans le lit.

-Au pire, on se donne pas le choix. Dans le même lit tout les deux.

-Je suis pas sûr que...

-T'as une autre solution monsieur-je-suis-parfait ?

Il ouvre la bouche en levant l'index mais la referme.

-Bon. Et tu maîtriseras tes ardeurs, sinon tu bouges pas du lit, non, mais de la chambre.

-Alors m'excite pas.

Je prends un air aiguicheur.

-Ça c'est une autre histoire.

Il prend à son tour un air supérieur.

-Les règles sont simples. Tu m'allumes, je te baise, puis tu dégages non pas de la chambre, mais de l'hôtel.

-Obj...

-Ma paye, mes règles.

-Mais...

-T'as 15 minutes pour te laver et faire ta toilette.

Alors là, il m'a eu. Mais alors bien...
Je me dépêche de prendre mes affaires avant de fusiller Malvin du regard et fermer à clé. On est jamais trop prudent, surtout avec un Malvin. J'allume l'eau de la douche et en attendant qu'elle se réchauffe, me brosse les dents et vais au toilette. Je me glisse sous la douche avant de me savonner. Je ne sais pas combien de temps j'y suis resté, mais quand je sors, plein de buée recouvre le miroir. J'allais attraper ma serviette quand Malvin tambourine à la porte.

-J'entre !!!

-At...!!!

Il ouvre la porte et me découvre à poil en essayant de choper ma serviette. Je relève lentement la tête vers lui et rencontre son regard noir/violet. Je me dépêche de prendre ma serviette et de m'entourer dedans.

-Je...

-Tu...Hum...Tu devrais sortir.

J'ouvre la bouche puis la referme en prenant mes affaires et en sortant en toute hâte dans la salle de bain. Pendant que Malvin s'enferme derrière moi. Je sors de ma torpeur. Il m'a vu...À poil ?! Je sors mon pyjama, frustrée, et me couche avant d'éteindre toute les lumières et de fermer les volets. En oubliant pas de prendre le plus de place possible dans le lit. L'eau de la douche s'éteint et je fais mine de dormir alors que la lumière de la salle de bain éclaire la pièce.

-Fanny ! Allume !

Je fais mine de ne pas entendre et gémir en signe de mécontentement.

-Putain de bordel de merde...

Je retiens un fou rire quand la lumière s'éteint et que j'entends un bruit sourd et une suite de juron me signifiant que Malvin vient de se prendre certainement le pied de table. J'attends quelques minutes, n'entendant plus rien. Soudain, une masse s'abbat sur moi et Malvin me met un objet sur la tête qui m'étouffe. Je gigote et essaye de le retirer mais Malvin tient bon.

-Tu fais moins la maligne hein ?

Je lui agrippe ce qui semble être ses épaules et les griffes. Ses cuisses se resserrent autour de ma taille.

-Arrête de gigoter !

Il finit par enlever l'oreiller de ma tête et j'inspire une grande goulée d'air.

-Espèce de connard !

Il sourit niaisement, me fait un pichenette et se laisse tomber à côté de moi.

-Bonne nuit, beauté !

J'essaye de calmer ma respiration haletante. J'espère qu'il ne s'attend pas à passer la meilleure nuit de sa vie, le coco...