Chapitre 43

2.7K 104 2
                                    

Les deux heures passent sans qu'aucune tension ne soit entre nous. Surtout après notre ébat. Mal' me jette des regards parfois et laisse sa main sur ma cuisse tandis que je fixe droit devant moi sans expression particulière.

-On est bientôt arrivé ?

Il retire sa main de ma cuisse sans me répondre. Cool, dis donc...Je croise les bras sur ma poitrine et lâche un soupir de mécontentement. Il vire à gauche d'un violent coup de volant. Aussi violent que ma tête cogne contre la vitre et qu'un liquide fin et chaud se répand dans ma nuque. Du sang. Je saigne.

-Putain tu fais quoi ?

-Je...J'en sais rien ! J'ai perdu le contrôle de la voiture pendant quelques instants...

Il me regarde et s'arrête sur la chaussée avant de se détacher et de se pencher vers moi.

-Je suis vraiment désolé.

Je porte une main à ma nuque et la baisse avant de la regarder. Malvin m'incline de sorte à ce que je sois dos à lui et me soulève les cheveux.

-Tu t'es pas loupé.

Je grogne. JE ? JE me suis pas loupée ? Mais c'est l'hôpital qui se fout de la charité ou ça se passe comment là ? Il lâche un juron pendant que je rumine et sors des mouchoirs de la boîte à gant avant de les appliquer précautionneusement sur la blessure.

-Reste appuyé. On en a encore pour deux minutes.

Je soupire avant de me raccrocher et il démarre la voiture avant de s'engager, quelques minutes après, dans un parking souterrain.

-Et voilà ! S'écrit il une fois garé.

-Wouah ! Le fantasme ! Malvin tu réalises mes plus grands rêves ! Surtout dans le style passer deux semaines dans un parking souterrain alors qu'il fait -40 degrés dehors et qu'à tout moment un psychopathe peut débarquer ! Dis-je faussement en mettant mes mains sur les joues.

-De un, t'es beaucoup trop dans le cliché, et de deux, t'es beaucoup trop conne.

Je le regarde blasée.

-Conne ? Répète un peu pour voir ?

Il secoue la tête en haussant les sourcils.

-T'es. Beaucoup. Trop. Conne. Tu veux que je le répète une dernière fois ?

Je soupire.

-Je t'ai dans le collimateur, mon gars.

Il coupe le moteur et ouvre la portière.

-C'est ce que vous dites toutes.

Je préfère ne pas savoir de qui il parle quand il dit "toutes". Je sors à mon tour de la voiture et il empreinte l'ascenseur pour arriver dehors. Un duvet blanc recouvre le sol. De  la neige. La terre en est recouverte. C'est...magique ! Malvin passe son bras autour de mes épaules.

-Alors ? Ça valait le coup ?

-Je...C'est...

Il me prend la main avant de m'entraîner vers un immense chalet, qui sert d'hôtel.

-Mais...Comment t'as trouvé l'argent ?

-J'ai mes affaires, t'as les tiennes, me répond il sèchement.

Il m'ouvre la porte et s'approche du comptoir, où une  secrétaire d'une vingtaine d'année nous accueille. Celle-ci fait d'ailleurs de l'œil à Malvin. Geste plutôt déplacé vu son rang social.

-Vous avez réservé ? Demande-t-elle sans me jeter un regard, juste en bavant devant Malvin.

Si elle continue à baver de la sorte, elle pourra faire une piscine.

un colocataire à domicile - FannyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant