chapitre 1

8K 203 27
                                    

-Fanny ! Tes affaires sont prêtes ?

Ma mère m'appelle du rez-de-chaussé. Je descends les marches quatre à quatre et la rejoins dans le hall d'entrée.

-Oui, depuis une bonne semaine déjà....

Ma mère porte ses mains à mes joues et me dit, les larmes aux yeux :

-Ma petite fille devient grande...

Je la regarde et esquisse un sourire.

-Ne t'inquiète pas, il te reste Jérôme !

Jérôme est mon petit frère qui a eu 14 ans.

-Ce qui m'inquiète le plus, ma puce, c'est que ton coloc' est un garçon. Je ne le connais pas. Ça se trouve, c'est un psychopathe dérangé du cerveau...

J'aime beaucoup ma mère, surtout quand elle me rassure en me disant ce genre de chose...Je l'embrasse sur la joue.

-Je suis boxeuse depuis mes 4 ans m'man, je saurais me défendre. Et au pire, je t'appellerais.

Une larme coule le long de sa joue. Je l'embrasse et remonte dans ma chambre pour la voir une dernière fois et imprimer tous les détails. Puis je descends, prends mes affaires et file vers ma voiture. Ma famille sort. Ma mère a un mouchoir dans les mains et pleure. Mon père a une main sur l'épaule de ma mère et l'autre sur Jérôme. Vous voyez le cliché de la famille parfaite dans les films ? C'est exactement celui-là. Je leur fais un signe, démarre puis me mets en route. Le trajet est long. J'en profite pour me faire un résumé. Fanny, moi, brune aux yeux marrons/verts avec des tâches de rousseurs, vais emménager dans un appartement avec un inconnu. J'ai un caractère bien trempé et quand on me cherche on me trouve. Est-ce que ça plaira à mon colocataire ? Ou est-ce qu'on ne va pas s'entendre du tout ? J'ai très peu de crédibilité car j'ai une voix cassées de naissance et je ne peux pas crier. Très pratique vu le caractère que j'ai. Bref. Nous n'avons aucun point commun avec mon frère. Genre ma mère a littéralement 2 appareils génitales. Il est blond aux yeux bruns et plutôt menu. Lol. On ne se ressemble ni physiquement ni psychologiquement. C'est con mais c'est la vie. Ma mère, alias Josianne, est née à Strasbourg. Elle a migré à Cannes et à rencontré mon père. Nous sommes née là-bas avec Jérôme. Et maintenant je migre, à mon tour, à Nantes.
J'arrive à l'entrée de Nantes vers 18h. Je mets l'adresse sur le GPS. Je n'ai aucun sens de l'orientation et n'ai jamais posé un pied à Nantes. Ni dans le nord, en soi. Le GPS me demande de tourner à droite. Puis de faire demi-tour. Là, pour lui, on est dans les champs. Génial. J'adore ma vie. Je fais demi-tour et avance lentement, non sans me faire klaxonner par des milliers de voitures. Une fois que le GPS a percuté où on était, il m'indique la route et j'arrive (enfin) à l'appartement vers 20h30. J'envois un texto à ma mère lui disant que je suis bien arrivée et que le voyage s'est bien déroulé. Je sors de la voiture avec ma valise et mon sac à dos. Je referme la voiture à clé puis me dirige vers l'appartement en question. Une fois devant l'entrée, je sonne à l'appartement 32. Une voix rauque me répond :

-C'est pour quoi ?

-C'est Fanny, la nouvelle colocataire.

Je l'entends grommeller.

-Et tu penses que 20h30 est une heure pour arriver ?

Charmant. Je sens qu'on va bien se marrer tout les deux

-Et tu penses que je vais plus vite que l'électricité ? Je ne m'appelle pas batwoman...

Il soupire. J'entends la porte biper et je rentre. J'appuie sur le bouton de l'ascenseur puis monte dedans. J'arrive dans le couloir. Je sonne à la porte. La même voix me répond.

-C'est ouvert !

Ahlala...quelle sympathie...Je rentre et découvre un tout nouveau monde. Il y a un petit salon avec à droite un bar qui donne sur la cuisine. Je rentre, pose mes affaires et ferme la porte. Sur le canapé, je vois un garçon affalé d'environ mon âge en train de siroter un soda. Il regarde un film sur son ordi, posé à plat sur ses genoux.

-Euh...hum...salut ? Lui dis-je timidement.

-'lut, qu'il me répond toujours branché à son film.

Je regarde à droite, à gauche puis fronce les sourcils

-Un problème ?

-Ouais je sais absolument pas où je suis, où est ma chambre et je me fais accueillir à bras ouvert. Mais ne te dérange pas et reste sagement devant ton film, je me débrouillerais, j'ajoute ironiquement.

Il me regarde de bas en haut sans expression, met son film en pause et s'approche de moi, blasé. Il pointe son index sur ma poitrine et me dit calmement :

-Poulette, si tu veux qu'on joue à ce jeu, il n'y a aucun problème. En revanche, c'est toi qui perdra...

Je le fixe, regarde son doigt puis lui à nouveau. Je lui prends l'index et le rejette sèchement tout en le défiant.

-Ta chambre est au fond à droite.

Je ne prends pas la peine de le remercier et prends mes valises. Mais au dernier moment il m'attrappe l'avant-bras et me chuchote à l'oreille :

-Tu n'as pas oublié quelque chose ?

Je regarde devant moi sans rien répondre. Il resserre son étreinte. Colocation de merde.

-Si pardon j'ai failli oublier, t'as des draps pour moi ? J'ai oublié les miens, désolée...

Je regarde sa main et me dégage. Il inspire bruyamment pour retrouver son calme.

-Parfait, que la partie commence.

(NDA : n'hésitez pas à me dire si vous aimez si vous avez des conseils à me donner ou des choses comme ça. Je poste la suite dans la soirée...)

un colocataire à domicile - FannyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant