chapitre 20

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Quand nous arrivons enfin à l'appartement (d'ailleurs super tard) je m'affale sur le canapé. Mal' s'assoit sur le fauteuil. Nous restons silencieux un moment jusqu'à ce que je me lève et que j'accroche mes affaires puis prépare à manger. Malvin reste sur le canapé et regarde la télé. J'apporte la salade sur le bar et installe le couvert. Mal' me rejoint et nous mangeons dans le silence. Après, je me lève, pose ma vaisselle dans le lave-vaisselle et vais me coucher.

Je me réveille avec énormément de difficulté. J'aurais dû être plus raisonnable hier. Je débarque dans le salon en petite culotte et voit Malvin en train de manger ses céréales. Il me regarde de bas en haut et reporte son attention sur ses céréales.

-Toi tu vas être en retard.

J'ouvre les yeux affolés.

-Il est quelle heure ?

-8h47.

Je le regarde, exaspéré par son comportement.

-Et t'as pas pensé à me réveiller.

-Honnêtement ? Non. Hier tu m'as snobé toute la soirée et là tu veux que je vienne bien gentiment te réveiller ? Mdr t'as cru j'étais ton chien ou quoi ?

-Déjà hier je te snobais pas et toi aussi, je te signale que tu n'as pas ouvert la bouche. J'étais juste crevée. Et ensuite je te demandais pas grand chose juste me réveiller !

-J'suis pas un réveil !

-Non t'es un crétin prétentieux !

-Fanny, j'espère que tu te rends compte que tu m'accuses de ne pas t'avoir réveillée ! Mais la base du problème c'est toi, vu que t'as pas mis ton réveil !

-Oui mais tu aurais pu me réveiller !

-T'sais quoi ? Ferme la. Tu me reporte la faute alors que j'y suis mais absolument pour rien.

Je le fusille du regard et cours vers ma chambre pour me changer en quatrième vitesse. Quand j'arrive à la fac, il est 9h05. Je me précipite vers l'amphi et m'installe. Le prof s'interrompt puis reprend. Jasa se rapproche petit à petit de moi.

-T'as pas eu le temps de te changer ce matin ?

Elle rigole et je regarde mes vêtements. Oh non ! Plus jamais je m'habillerais en rose fluo avec un jean bleu roi. Je me tape le front de la main. Idiote, idiote, idiote.

Les derniers jours se terminent sans encombre mise à part des regards noirs que me lançait Charlotte. Aujourd'hui, c'est samedi et j'aide les préparatifs pour la fête. Je fais l'appartement d'en face, du dessus et d'en dessous pour leur prévenir qu'il y aura sûrement un peu de bruit étant donné que nous organisons une fête. Quand je reviens à l'appartement, Jasa est arrivé.

-Aujourd'hui, je te fais passer la meilleure soirée de ta vie (coup d'oeil à Malvin).  Mais pour ça, il faut que tu sois magnifique.

-D'accord, si ça peut te faire plaisir.

Elle m'entraîne dans ma chambre et me fait assoir. Puis elle se dirige vers mon armoire

-Non...Pas ça...Toujours pas...Mais t'as rien de beau là dedans ??

Je me renfrogne. Bien sûr que si j'ai des trucs beau ! Mais pas pour des soirées !

-Heureusement que j'ai ramené quelque chose au cas où, rajoute-t-elle en souriant.

Elle sort de son sac plastique un robe bordeaux magnifique avec une légère queue de sirène et les épaule dénudés. Devant, il y a un énorme décolleté jusqu'en haut du ventre, chaque pan relié par des lacets. Elle est magnifique.

-Je pourrais jamais porter un truc pareille.

-Roooh...Tu sais pas tant que t'as pas essayé jeune fille. Enfile ça sans discussion.

Je commence à me déshabiller et enlève mon soutien-gorge. Je la mets en constatant qu'elle me va pile poil.

-On dirait que tu l'as prise sur mesure...

-Un peu plus petite que ma taille et le tour est joué. Elle est pour toi.

-Tu rigoles ?

Je me regarde dans le miroir et ne me reconnaît absolument pas. C'est une autre Fanny en face de moi.

-Je te dois combien ?

-Prends ça comme un cadeau.

-Mais...

-Aller ! Je dois te maquiller !

Elle me traîne dans la salle de bain en ignorant mes remarques. Elle me boucle les cheveux, et relie un bandana noir au dessus de ces derniers. Encore une fois, je remarque qu'elle a un vrai talent d'artiste.

-Tu voudras vraiment faire boxeuse plus tard ?

-Oui j'en suis certaine.

-Et jamais esthéticienne ?

-Je ne me suis jamais posé la question pourquoi ?

-Je ne sais pas. Tu as vraiment un talent pour l'esthétique.

-On me l'a déjà dit. Mais venant de toi, ça change la donne.

Nous nous esclaffons et je me lève pour me mettre du mascara et du rouge à lèvre. Jasa me fait un trait d'eye-liner façon cléopatre et nous retournons dans ma chambre pour qu'elle se fasse belle à son tour.

Vers 21h, les gens commencent à arriver. Je m'apprête à aller ma chercher une bière quand quelqu'un me prend le bras et me retourne. Malvin. Plutôt beau gosse dans son tee-shirt avec une chemise par dessus et son jean noir.

-Je cherche une petite brune avec des tâches de rousseurs et une voix cassée. Vous ne l'auriez pas vus ?

Je souris malicieusement et me rapproche de lui.

-Elle n'est pas petite d'abord.

-Fanny ??

-Nan nan, sa jumelle.

Il sourit à son tour et me prends dans ses bras.

-Vraiment ?

Je hoche vivement la tête et mets mes mains autour de sa nuque.

-Mais mademoiselle, on se connaît à peine...

-Vous ne voulez pas qu'on fasse plus ample connaissance ?

Son regard descend sur mon décolleté et un éclair de plaisir submerge ses yeux. Je frissonne.

-Pourquoi pas.

Je me mets sur la pointes des pieds en fixant ses lèvres. Mais au dernier moment, un bruit de quelqu'un qui vomit retentit.

-Merde ma moquette...

Je vais chercher du sopalin et une éponge pour l'aider tandis que Mal' se précipite vers le garçon malade pour l'emmener dans la salle de bain. Je nettoie et me lave les mains puis vais m'assoir sur le canapé. Soudain, je vois une silhouette familière s'approcher de moi. Théo.

-Salut !

-Hey toi ! Ça va ?

-Ouais et toi ?

-Je viens de me faire engager en tant que femme de ménage mais ça va.

Il éclate de rire et je le suis. Encore une fois, une sensation bizarre m'envahit.

-Sinon, tu habites ici ?

-Oui. Enfin à Nantes, je veux dire,dans le centre. Et toi ?

-Ici, je répond en toute honnêteté.

-Genre dans l'appartement ?

-Ouais.

Je bois une gorgée de bière quand je croise le regard de Malvin. Je manque de m'étouffer tant je vois la noirceur qu'il y a dans son regard. Il a les poings serrés et les dents aussi. Oups. La soirée vire au cauchemar. En particulier quand une fille a la merveilleuse idée de lancer un action chiche ou vérité. Là, la pire soirée de ma vie commence.

un colocataire à domicile - FannyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant