Chapitre 4

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-Aller, aller ! On se magne !

Ça fait maintenant une heure que nous sommes en train de courir dehors, sur le stade. Je sens la sueur couler le long de mon dos. Malvin me rejoint et court à côté de moi. Je soupire.

-Alors comme ça, tu t'appelles Malvin, hein ?

-Ouais ! Enchanté ma jolie.

Je lui jette un regard noir.

-Tu cherches vraiment la merde toi, hein ?

-Non, sourit-il, j'aime juste te voir enrager !

Puis il accélère, me laissant de nouveau toute seule.

-C'est bon, vous pouvez vous arrêter.

Je me stoppe et pose mes mains sur mes cuisses en respirant par la bouche. Malvin s'approche de moi.

-Te baisses pas comme ça, c'est super tentant, dit-il en regardant mes fesses.

Je me relève et m'empourpre. Quel crétin sérieux ! Comme si la scène d'hier soir n'était pas assez gênante, il a fallu qu'il en fasse des commentaires aujourd'hui !!! J'en peux déjà plus.
Nous nous rapprochons et nous mettons à l'entrée du gymnase. Madame Afromine déclare :

-Nous allons commencer les entraînements. Mentors ? Est-ce que vous êtes prêts ?

Ils répondent tous oui. J'ai un coup d'adrénaline. Qu'est-ce qu'il pourra bien me faire ? Il va s'acharner sur moi, j'en suis sûre.

-Poulette, tu te dépêches ?

J'inspire et expire lentement puis le rejoins. Il me lance un sourire carnassier. Il va me cuisiner dure lui, je le sens. J'arrive près d'un punching-ball et commence à m'équiper. Je mets mes bandages et me mets en position. Malvin me regarde, amusé. Je baisse ma garde.

-Quoi ???

-Tu dois mettre tes mains bien devant toi de sorte à protéger ton visage.

-C'est qu'un entraînement !

Il arrête de sourire et prend un extrêmement sérieux.

-Entraînement ou pas tu dois faire comme-ci tu étais en match.

Je lève les yeux au ciel et mets mes mains devant mon visage comme il me le dit.

-Détends tes muscles on dirait un string là !

Il passe derrière moi et me malaxe les épaules et le cou. Je sens la tension de mes muscles s'apaiser. J'essaye de ne pas fermer les yeux. Ni de gémir d'ailleurs.

-C'est parti.

Je le regarde du coin de l'œil reprendre sa place initiale, m'étire une dernière fois la nuque en essayant d'ignorer les traces aux fers rouges qu'il m'a faite en me massant et reprends proposition. Je mets mes poings devant moi et commence à sautiller sur place. Je fais un magnifique crochet qui envoie le punching-ball très loin. Puis m'arrête, replace le pouf et me remets en garde. Malvin rigole. Qu'est-ce qu'il me sort par les trous de nez celui-là...Il passe derrière moi et colle son torse à mon dos. Je sursaute et me tends. Il prends mon bras. Mon coeur manque un battement. C'est quoi ça encore ? Pourquoi il est si tactile ? Je regarde discrètement les autres et remarque que les mentors sont également collés à leurs apprentis. Est-ce que c'est simplement moi qui suis mal à l'aise ? Ou est-ce qu'il le fait exprès pour m'embêter ?

-Quand tu fais un crochet, il faut que tu vise au niveau de la mâchoire, pas dans le cou ni dans la tempe. C'est à dire juste...Là, il rajoute en me montrant avec mon poing.

un colocataire à domicile - FannyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant