Chapitre 52

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Je ramasse les bouts de verres en souriant. Malvin reste allongé dans le canapé, au sommet du plaisir. Il relève la tête seulement au moment où je sors un autre verre et me place à table en le regardant.

-C'était extraordinaire. Il faudra que je pense à te baiser un de ces jours !

Je souris et lui fais un fuck.

-Je suis pas une pute personnelle.

-À domicile alors ?

J'arrête de sourire d'un coup et baisse mon doigt.

-Je suis pas une pute un point c'est tout.

Il retrouve son sérieux à son tour et se lève avant de remonter son pantalon.

-Et tu te qualifierais de quoi hein ?

-Bah de jeune femme, je répond en faisant une grimace.

Il ricane.

-Une jeune femme ne donne pas de plaisir à quelqu'un d'autre qu'à son mec. Une jeune femme ne vend pas son corps pour des caresses. Une jeune femme est digne et se respecte. Je te qualifierais donc de pute à domicile.

Plus il énonce ses raisons, plus je grimace. Quel...! Je n'ai pas les mots pour décrire ce que je ressens pour lui. De la haine ? Du dégoût ? Tout sauf ne serait-ce que de l'amitié.

-Si tu le penses vraiment.

Je lâche le plat de quiche Lorraine d'un coup sur la table et fusille Malvin du regard.

-On dirait presque que ça t'éclate de ma rabaisser...Me dis pas que j'ai raison de le penser quand même !

Il s'assoit sur la chaise de bar en face de moi et dit d'un ton froid et détaché.

-Tu penses ce que tu veux, je m'en fous.

Je hausse les sourcils. Son ton hautain m'énerve plus que tout.

-Et moi je pense que t'es un sacré connard qui assume rien !

Il ricane en se servant tranquillement un bout de quiche. Non mais c'est pas vrai ! Non seulement il se fout de ma gueule ! Mais en plus ça le fait marrer !

-En étant plus sérieux, pourquoi tu ne veux pas être ma pute ? Tu serais la seule et l'unique. Mais si tu veux pas, je m'en fiche. J'ai d'autres filles à mes pieds.

Je le regarde, les yeux écarquillés.

-Tu...Tu n'es pas sérieux ?

-Si, très.

Il enfourne une bouchée.

-Tu me demandes d'être ta pute personnelle en disant que je ne suis qu'une traînée qui va te suivre dans tout les cas et qui m'abaisse à toi c'est ça ?! Va te faire foutre !

-Bon écoute Fanny. Nos petites parties de plaisirs, c'est super sympa. Mais tu as vraiment cru qu'on était quelque chose ? Moi, Malvin le mentor, toi, Fanny la fille d'une boxeuse violée ? Nan mais franchement ! T'as vu le couple qu'on formerait ? Et je ne m'engage pas dans les relations de toute façon.

J'ouvre la bouche avant de la refermer.

-Bon. Je pense que tu es d'accord avec moi et que la discussion devrait s'arrêter là.

Il prend son assiette et s'assoit sur le canapé en mangeant. Je sens mon rythme cardiaque s'accélérer et mon visage devenir rouge de colère. Il...Je m'approche de lui à grand pas avant de lui mettre une droite.

Tu te rends compte du mal que tu fais aux gens autour de toi ?! Ou peut-être que tu es trop égoïste ?! Ou encore trop occupé à t'occuper de toi, Malvin, hein ? Tu te rends compte ???

Des larmes de rages me montent aux yeux.

-J'ai essayé plusieurs fois de te supporter. Plusieurs fois et ça a foiré. J'ai essayé de te faire plaisir ! D'être celle que tu voulais avoir ! D'être celle que tu rêvais d'avoir ! Et tu me remercies comment ?! En me disant que je suis une pute personnelle et une bonne à rien !!!

Malvin rougit en portant une main à sa joue. Il se lève lentement pendant que ma poitrine se soulève irrégulièrement, secoué de sanglot.

-Tu...M'as frappé ?

Je soupire de frustration.

-Oui, j'ai abîmée ta belle peau ! Et alors ?! Tu va me frapper ? M'as tu seulement écouté ?!

Il me fusille du regard et des yeux prennent une teinte noir.

-Dégage d'ici.

-Non. Marre de toujours fuir les disputes ! Marre de toujours me disputer avec toi ! C'est toujours la même chose ! Toujours on s'enguele, toujours on finit par éviter le conflit !!! Sans jamais en reparler !

Je reprends mon souffle, certaine que l'immeuble entier m'ai entendu. Comment j'ai pu tomber sur un colocataire aussi chiant ? Aussi insupportable ? Aussi attirant ? Avant que je puisse approfondir mes réflexions, Malvin m'interrompt par ces quelques mots simples, pourtant lourd de sens.

-Alors c'est moi qui m'en irai.

un colocataire à domicile - FannyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant