chapitre 27

3.1K 113 10
                                    

Ma journée se termine sans autre encombre. Malvin est resté pendant les 4 heures. Et je lui en suis très reconnaissante. Il n'arrête pas de me suivre du regard, comme-ci j'allais m'effondrer à tout moment. 18h passée, le soleil est déjà très bas. J'enlève mon tablier dans les vestiaires et rejoint Malvin à sa table.

-Pourquoi t'es resté aussi longtemps ?

-Pour toi.

-Arrête.

-Je ne voulais pas qu'il t'arrive du mal.

Je le regarde quelques secondes puis détourne le regard, incapable de le soutenir plus longtemps.

-On y va ?

Il me tend la main. Je ne la prends pas et ouvre la porte d'entrée qui résonne avec un "Diling-Diling...". Je m'engage dans la rue, Mal' à mes côtés. Mais d'un coup, une main sort de nulle part et je me retrouve plaquée dans un ruelle. Je jette un regard apeuré à Malvin, mais deux hommes le retiennent par un bras chacun. Je me débats puis regarde mon ravisseur. Le motard de tout à l'heure.

-Tiens, tiens...Quelle jolie morceau...

-Fanny ! Hurle Malvin.

Je me débats tant que je peux, mais l'homme sort des menottes et me les attache au poignet. Alors voilà. Tout s'explique. C'est comme ça, que ma mère a été violé ? De la même manière ? Et si ça se trouve, par le même homme ? Il me fait tomber à terre et se met à califourchon sur moi. Les deux autres hommes et Malvin nous rejoignent dans la ruelle. Ce dernier se débat comme-ci sa vie en dépendait. Le motard déboutonne mon jean et descend ma braguette. Je gigote autant que je peux en sentant son érection sur mon bas-ventre. Je sens une montée de bile remonter. Surtout au moment où il me dit :

-Si tu continues comme ça, je ne pourrais pas retenir mes hanches de bouger non plus.

Je commence à pleurer. Voilà. C'est comme ça que tout se termine. Je sens des mains crasseuse descendre petit à petit mon jean. Je ne bouge plus et regarde Malvin, les yeux plein de larme. Il arrête de bouger aussi, voyant que ça ne sert à rien. Nous nous regardons, pendant que j'entends la braguette du motard descendre. C'est fini. Je pleure en continue mais ne détache pas mon regard de celui de Malvin. Ses yeux sont emplies de tristesse.

-Fanny ! Débats toi ! Fais quelque chose !

Mais il sait aussi bien que moi que ça ne sert à rien. Le motard commence à descendre ma culotte. Mais à ce moment là, un déclic de calibre retentit.

-Continue ce que tu fais et t'es un homme mort.

Je souris. Valentin. Mon sauveur. Le motard grogne et se relève de moi. Je remonte à une vitesse surprenant mon jean et recule jusqu'à être dos au mur.

-Main sur la tête.

Le motard me lance un regard noir, mais finit par obtemperer.

-Vous ! Lâchez-le !

Les deux autres gars lâchent Malvin et celui-ci se précipite vers moi et m'enserre. Je me roule en boule et me blottit contre lui.

-À genoux face à moi. Les flics vont arriver.

Malvin me frotte une main dans le dos tandis que je sanglote. Quelques minutes après, les sirènes retentissent dans la rue. Là, tout se passe au ralenti. Je suis éclairé par les gyrophares des policiers, tandis qu'ils ouvrent leurs portières. Trois policiers se précipitent vers les trois hommes et un vers nous. Malvin me tient par la taille tandis qu'il parle à ma place en expliquant la situation. Mes yeux sont agrandis par la peur et je reste immobile. Je devais m'y attendre. Ça semble logique. Et pourtant, je n'ai pas eu le réflexe de prendre des précautions. Je ne peux m'en prendre qu'à moi même. Malvin me ramène à l'appartement et me dépose dans le canapé, ouïs il va dans la cuisine. Je me remémore la scène. Ses mains crasseuses...Le regard de Malvin...la peur...le choque...Val...Je me précipite au toilette et vomit tout en pleurant. Malvin accourt et me tient les cheveux. Je redresse la tête et pleure comme une gamine, comme je n'ai jamais pleuré. Des hoquets me prennent et ma voix se perd. Je m'affale contre le mur à côté des toilettes et me prend la tête. Malvin tire la chasse d'eau et me rapporte un verre d'eau. Je me calme mais mes hoquets persistent. Il me prend à nouveau dans ses bras et me ramène dans ma chambre. Il m'allonge et se relève mais je le retient par la manche.

-Je t'en prie. Reste.

-Tout ce que tu voudras.

Il s'allonge derrière moi et enfouit sa tête dans mes cheveux en m'enserrant contre son torse. Je pousse un soupire d'aise et ferme les yeux. Mais le sommeil ne vient pas sans que je sous assailli de vision de ce motard. La respiration de Malvin s'approfondi et devient régulière. J'écarte lentement ses mains et me tourne vers lui. Je lui remets une mèche de cheveux derrière l'oreille et lui dépose un baiser sur la joue. Je me lève, mets une polaire et vais me fumer une clope sur le balcon en prenant mes lunettes. Je m'accoude à la rambarde et regarde le panorama. Si Val avait été là ne serait-ce que cinq minutes après, j'étais cuite. Ma mère s'est sûrement faite violé comme ça. Quelque soir la manière, il faut que je la retrouve. Je finis ma clope, renifle et rentre. Je prends mon pc sur mes genoux et m'installe au bar. Je manque de trébucher à cause du tapis et de l'obscurité. Je me rattrape en jurant et frotte mon orteil endolori. Je sautille pour m'assoir sur la chaise. J'ouvre une page Web et prends une pomme. Je tape le nom de Camille Thyplos et regarde les informations qu'il y a sur elle, du style : sa profession, où elle est né, où elle voulait aller, tout ça tout ça. Vers deux heures du mat', Malvin débarque dans le salon.

-Je t'ai réveillé ?

Il se frotte les yeux en secouant la tête. Il prend la chaise et s'installe à côté de moi.

-Qu'est-ce que tu fais à cette heure-ci ? Demande-t-il en baillant.

-Des recherches sur Camille, comme d'habitude.

-T'as trouvé des trucs ?

Surprise qu'il s'y intéresse, je me tourne vers lui.

-Ça ne te regarde pas.

-Si tu le prends comme ça...

Il se lève puis s'en va en claquant la porte de sa chambre.

un colocataire à domicile - FannyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant