Chapitre 60

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Le jeudi, je m'attends à voir Camille attendre dans le hall. Enfin, j'espère. Je débarque en marchant lentement dans le hall et n'aperçoit personne de familier. Enfin, personne que je n'aime en tout cas. Je lève les yeux aux ciels et essaye de passer à côté de lui.

-Fanny...

Merde...Je lui lance un sourire hypocrite.

-Malvin ! Tu m'as manqué ! Rentrons à la maison.

Le médecin qui m'accompagne me regarde bizarrement.

-Est-ce un membre de votre famille ?

Malvin le fusille du regard. Avec tout les efforts du monde, je prends sur moi et embrasse Malvin au coin des lèvres.

-C'est mon fiancé. Et en plus de ça, je suis majeure, j'ai donc le droit de sortir sans aucune autorisation.

Le médecin lance un regard suspect à Malvin. Dite moi pas que j'ai embrassé un abruti pour rien. Malvin me prend par la taille et me plaque à lui. Profites en avant de t'en prendre une, connard...Je souris à nouveau en sentant le rouge me monter aux joues.

-Très bien, dit le médecin.

Puis il s'adresse à Malvin.

-Il lui faut du repos. Quelques semaines tout au plus et sa voix se rétablira mais demeurera un peu cassée.

Malvin hoche la tête. Je le pousse pour qu'on se détache et j'entreprends de sortir de l'hôpital et de monter dans sa voiture. Je n'ouvre pas un mot jusqu'à l'appartement. Je n'ouvre pas la bouche et Malvin n'a pas l'air décidé à l'ouvrir non plus. Je mets un pas dans l'appartement et me retourne afin de lui en mettre une. Mais il l'anticipe et prend mon poignet.

-C'est pas conseillé, ma jolie.

Je serre mon poing droit et serre des dents.

-Connard.

-Fanny, je peux tout t'expliquer...

-Il n'y a pas grand chose à expliquer. Mis à part que tu es le plus gros des fils de pute de cette planète.

Je me rapproche de lui jusqu'à ce que nos souffles se mélangent.

-S'il n'y a rien à expliquer, pourquoi es-tu si en colère ? Et pourquoi ne reste-tu pas à l'appartement ? Pourquoi est-ce que tu es si distante avec moi ?

Je prends une inspiration et il plisse les yeux avec haine.

-Alors ?

Je serre les mâchoires et retire mon bras de sa poigne d'un coup sec.

-Je prends mes affaires et vais à l'hôtel.

Je me recule et me dirige vers la chambre. Sa voix résonne dans le salon.

-Je ne suis pas allé voir ailleurs. Sache que je n'ai jamais baisé cette...Tina. Enfin pas baisé avec amour. Je savais qu'elle complotait contre toi. Je le savais parce quelqu'un avait payé le juge pour que vous vous retrouviez ensemble pendant le match. Quelqu'un a ensuite payé Tina et cette même personne a payé tout les juges pour fermer les yeux sur ta mort.

J'arrête tout de suite mon geste. Et s'il avait raison ? Si c'était vrai ? Alors il m'avait sauvé la vie. Je passe la tête par l'encadrement de la porte.

-Comment tu pouvais le savoir ? Pourquoi voulait elle me tuer ? Pourquoi...?

Il ne me laisse pas finir.

-Je te promets de tout te dire si tu t'assois et que tu reste.

-Ça s'appelle une séquestration.

un colocataire à domicile - FannyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant