chapitre 25

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J'installe à peine mes affaires que Malvin me plaque sur la porte.

-Qu'est-ce...

-Pourquoi tu ne m'as rien dit ?!

Je me mets sur la pointe des pieds pour ne pas qu'il m'étouffe de trop.

-À propos de quoi ?

-Ce qui s'est passé à la soirée !

-J'ai pas de compte à te rendre !

Je lui donne un énorme coup dans le ventre. Sous le coup de la colère, il ne bronche pas, mais me relâche. Il mets ses mains de chaque côté se ma tête et se plaque à moi.

-Oh que si !

-Non.

-Si.

-Pourquoi tu m'agresses comme ça ? Qu'est-ce qui te vexe à ce point ??

-Peut-être le fait que tu m'ais humilié devant tout le monde ?

Humilié ?? Lui ? C'est l'hôpital qui se fout de la charité ! J'éclate d'un rire jaune.

-Moi ? T'humilier ? Wouah mais d'après toi, qui a sorti devant tout le monde que je t'avais fais un strip-tease dimanche dernier ? Ah bah non, j'oubliais, t'étais trop bourré pour t'en rendre compte !

-J'aurais jamais fais ça !

-Demande à n'importe qui, tu verras que tu l'as fais ! Alors la personne qui t'a dit ça est la plus grosse menteuse de l'univers !

-Pourquoi j'aurais dit ça d'abord ?!

-Peu importe. Tu l'as dit et tu m'as humilié, toi.

Je l'accuse d'un doigt sur son torse.

-Alors au lieu de m'agresser dès que je reviens du taffe, crevée de ma journée à cause d'un putain de mentor qui s'amuse avec moi, informe-toi !

Il ouvre la bouche, puis la referme. Ses yeux tombent sur mes lèvres et sa respiration s'accélère. J'enfouis mes mains dans ses cheveux et il écrase sa bouche sur la mienne. J'enroule mes jambes autour de sa taille et il m'empoigne les fesses pour me porter. Il m'amène sur le canapé et m'allonge. Son érection cogne contre mon ventre et je me frotte contre lui. Il m'embrasse le menton et descend jusqu'à mon cou. Il m'embrasse longuement et je renverse ma tête pour qu'il y parvienne plus facilement. Puis il m'embrasse de plus en plus bas jusqu'à mon décolleté. Il descend ses mains pour enlever mon tee-shirt. Mais quand ma poitrine allait être découverte, je l'arrête.

-Arrête, je lui dis sèchement.

-Qu...Quoi ?

-Arrête, je lui dis plus brusquement encore.

-Mais...Pourquoi ?

Il s'assoit et je me roule en boule.

-Tu m'as dis des choses à la soirée...

-J'étais bourré.

-Bourré ou pas, rien me dis que tu ne le penses pas réellement.

-Et...Qu'est-ce que je t'ai dit pour que tu sois dans un état pareille ?

-Informe-toi.

Il commence à hausser le ton.

-Pourquoi tu ne me dis rien ?!

-Parce que...

En fait, j'en sais absolument rien. Je soupire et baisse les yeux.

-Tu m'as dit que si tu me mettais dans ton lit, c'était simplement en tant que pute.

-Ça te dérange ?

Je beugue quelque seconde par ce qu'il vient de dire.

-Tu te rends compte que, même sans être bourré, tu me traites comme une pute, n'est-ce pas ?

-Écoute. Je t'aime énormément et tu me plais. Seulement, je ne peux pas m'engager dans une relation.

-T'es polygame ??

-Non, répond-il en rigolant.

-Alors pourquoi ?

Il me caresse la joue.

-Parce que si ça ne marche pas entre nous, je ne pourrais plus te voir ou te toucher.

Je le regarde, interloquée.

-Tu me traites comme une pute parce que t'as peur de me perdre ?

-Oui.

-Ça n'a aucun sens.

Je me lève et vais dans ma chambre. Je me couche en repensant à ce qu'il a dit.

************

-Désolée, j'avais une gastro, me dit Jasa.

Nous sommes sur une terrasse, rien qu'elle et moi.

-C'est pas grave.

Je bois une gorgée de café. Je n'avais pas reparlé à Malvin depuis ce matin. En fait, je ne l'ai pas vu. Je devais parler à Jasa et plutôt tôt vu que je bossais l'après-midi.

-Tu voulais me dire quelque chose ?

-Ouais. Suite à ce qu'il s'est passé à la soirée de samedi, Malvin a pété un câble en disant que je l'avais humilié. C'est parti en dispute puis en ébat sexuelle. J'ai tout arrêté et lui ai expliqué que je ne pouvais pas continuer comme étant sa pute personnelle. Il m'a alors révélé qu'il me traitait comme ça car il ne voulait pas me perdre.

Je regarde Jasa pour voir sa réaction. Elle a les yeux baissés sur son café.

-Je suis désolée Fanny.

-Je sais pas quoi faire. Tu pense pas que je devrais aller dans un autre appartement ?

Elle lève ses yeux verrons vers moi.

-Ça changerait quoi ? C'est ton mentor.

-Ouais. T'as raison.

-Écoute, évite les ébats sexuelles pour le moment, sinon tu t'attacheras à lui et il ne veut pas. Ça te fera espérer pour rien.

-Oui, mais c'est quasi impossible, chaque fois qu'on se dispute, ça finit comme ça ! Et des disputes on en a tout les jours !

-Alors quand tu vois que ça part en merde, tu t'éloignes de lui et essaye de tout apaiser.

-Sauf qu'on est comme deux aimants. On s'attire en se détestant.

-Tu le déteste tant que ça ?

-Plus que tout.

Jasa fais mine de réfléchir.

-T'as une deuxième option.

Une lueur passe dans son oeil marron. Je n'aime pas ça du tout.

-Vous faites l'amour une bonne fois pour toute, et vous verrais où ça vous mène. Ça se trouve, un déclic se fera et vous vous laisserez une chance.

Je réfléchis à mon tour.

-Sauf que ça signifie qu'il a ce qu'il veut : me baiser comme une pute personelle.

-Non, Fanny, t'y est pas.

Elle pose sa main sur la mienne.

-Baiser est différent de faire l'amour. Baiser est pour le kiffe. Faire l'amour, signifie être amoureux. Et c'est ce que vous êtes ! On l'a tous remarquer sauf vous.

-J'ai pas le temps de me préoccuper de ce que ressens Malvin pour moi ou moi pour lui. Je veux juste éviter de lui donner ce qu'il veut. Ça signifierait qu'il gagne la partie.

-Mais Fanny, tu pars sur de mauvaise base aussi ! Si tu pense qu'à ça, forcément que ça marchera pas.

Je soupire et sors une clope. Jasa boit une gorgée de sa bière.

-Dans tous les cas, je vote pour la première option.

-Alors affaire classé, ma jolie. Allez on va se changer les idées.

un colocataire à domicile - FannyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant