Tweliwilde 1

19.Tweliwilde

"Ah! Alors, tu séduis les princes, maintenant ! Tu sais que ça conduit à la peine de mort?
- Non.
- Non, tu as raison, il faudra que j'invente autre chose en plus, mais ça aidera. Gardes, emmenez-la.
- Vous n'irez nulle part.
- Ce n'est pas à toi de le décider, Eric.
- Elle n'a rien fait, Votre Altesse.
- Alors, c'est toi?
- Oui.
- Très bien, répliqua Louis-George avec un sourire sadique, lâchez-la."

Les gardes laissèrent Victoria. Louis-George fit un mouvement de la tête vers Eric. Le plus grand des gardes s'approcha de lui, l'attrapa par les épaules et lui envoya son genou dans le ventre. Eric se plus en deux de douleur. Le garde en profita pour lui donner un coup de pied dans la tête et le poussa par terre. Victoria partit en courant. François était dans sa chambre.

"Frappe avant d'entrer!
- Il faut que vous veniez!
- Quoi? Où ça?
- Eric, Sire Louis-George...
- Bon, je te suis."
Lorsqu'ils arrivèrent, Eric était plié sur lui-même, au sol, et le garde continuait à l'assommer de coups de pieds. Il arrêta dès qu'il vit le roi. Victoria se précipita pour aider le prince.

François plaqua Louis-George contre le mur. Ses yeux brillaient de colère.
"Ecoutez-moi bien, espèce de vieux sadique vicieux; si demain, à la même heure, vous êtes encore dans cette ville, je vous fait jeter en prison jusqu'à la fin de votre misérable vie, c'est clair?"
Pour la première fois de sa vie, Louis-George avait peur. Il aquiesça lentement et sortit de la salle, ses gardes sur ses talons.

"Ça va, Eric ?
- Non."
Il saignait du nez, sa lèvre était ouverte, son oeil gauche avait doublé de volume, sa chemise était déchirée et tâchée de sang à plusieurs endroits et son genou disparaissait sous une fine croûte de sang. François l'aida à s'asseoir sur un fauteuil.

"Qu'est ce qui s'est passé ?
- Je l'ai embrassé, mon roi, répondit Victoria.
- Je vois... mais, attends... vous vous aimez, tous les deux?
- Non. Moi je l'aime, mais lui, il préfère une fée qui l'aime aussi mais a dû repartir dans le royaume des fées.
- Eric? Quelque chose à rajouter?
- Je n'arrive pas à respirer
- Tu as mal où?
- Là, dit-il en mettant la main sur ses côtes.
- Laissez moi voir."
Il avait une côte cassée. Un téléphone sonna. Victoria décrocha et sortit dans le couloir.

François en profita:
"Bon, alors, tu aimes qui, toi?
- Je ne sais plus... entre Laure et Victoria... les deux, je crois.
- Bon, ce dont je suis sûre, moi, c'est que Victoria mourrait pour toi et que Laure préfère rester chez son père.
- Ce n'est pas pareil! C'est lui qui a besoin d'elle!
- Tu le crois vraiment ? Tu es certain que c'est toi qu'elle aime et pas le prince et le pouvoir qu'elle voit en toi?
- ...
- Eric?
- Non.
- Quoi?
- Non, je n'en suis pas certain... j'ai mal à la tête.
- Je sais, ça va passer. Regarde, Vicky revient!
- Excusez-moi, c'était mon frère, Maximilien.
- Pas de problème. Je ne savais pas que tu avais un frère, il est plus grand ou plus petit?
- Jumeau...
- Classe! Et il a quel âge ?"
Il y eut un silence avant qu'Eric ne réalise qu'il connaissait déjà la réponse à sa question. Ils se mirent à rire, tous les trois.

Deux jours plus tard.
"Tu écris?
- Oui.
- Une nouvelle histoire?
- Plus ou moins.
- Ça raconte quoi?
Victoria sourit.
- L'histoire d'un prince un peu têtu qui veut sauver son royaume de la pollution qui vient de celui d'à côté.
- Je peux regarder?"
La jeune fille tendit son carnet à Eric. Il sourit en le feuilletant.
" Tu vas l'appeler comment ?
- Tweliwilde.
- Bonne idée ! Et la fin?
- Sur cette discussion, je pense.
- J'ai une meilleure idée.
- Dîtes-moi!
- Arrêtes-moi si tu n'aimes pas, ce serait plus romantique si Eric embrasse Victoria à la fin, non? Comme elle l'a embrassé mais pas lui...
- Oui, ce serait super ! Mais je ne sais pas si Eric est amoureux de Victoria...
- S'il ne l'était pas, tu crois qu'il aurait dit à Louis-George que c'était lui qui l'avait embrassée?
- Non, c'est vrai! Mais j'essaie de rester le plus proche possible de la réalité.
- Je vois... Il faudrait que je t'embrasse alors, c'est ça?
- Oui, c'est ça."

Il posa le carnet sur une table à côté et serra les mains de la jeune fille dans les siennes. Il sentait son coeur battre de plus en plus tandis qu'il plongeait ses yeux bleus dans ceux de la jeune fille.