Tweliwilde 1

8.Son Altesse

Eric lisait, allongé sur son lit. Il n'entendit pas son grand-père arriver. Celui-ci poussa violemment la porte qui claqua sur le mur, laissant une trace sur la peinture blanche. Eric se jeta à ses pieds et mit un genou à terre, comme on le lui avait toujours appris. Louis-George était plus imposant que jamais avec sa cape d'or et de pourpre qui descendait jusqu'au sol. Ses cheveux blancs étaient attachés en un chignon qu'Eric trouvait très laid, François avait dit, un jour, en plaisantant: "On dirait une fille!". Ils en riaient encore.

"Lève-toi, Eric."
Le prince s'exécuta.
"Bonjour, Grand- père.
- Votre Altesse.
- Bonjour, Votre Altesse.
- Quels sont tes résultats pour cette année scolaire ?
- J'ai réussi le concours de la meilleure école supérieure du royaume, Votre Altesse.
- Et tu étais le premier, rassure moi.
- Non, Votre Altesse. "
Louis-George se rapprocha d'un pas menaçant de son petit fils:
"- J'étais le troisième, Votre Altesse. "
Eric baissa les yeux. Il ne vit pas la gifle arriver à toute volée.
" C'est intolérable ! Tu es le prince! Comment ma succession peut-elle être assurée avec quelqu'un de si stupide ! Répond moi!
- C'est François qui sera le roi, Votre Altesse, il est l'aîné.
- C'est vrai, tu n'es pas indispensable après tout. Espérons qu'il n'arrivera rien à ton frère.
- Oui, Votre Altesse. "

Le vieil homme quitta la pièce en claquant la porte, sans un mot de plus. Eric s'assit sur son lit en soupirant. Quelqu'un frappa à la porte et Victoria entra, portant difficilement un plateau de sa main valide.

Il lui prit le plateau.

"Victoria ! Ça va, ton bras? Alors, ils t'ont mis un plâtre !
- Oui, je dois le garder pendant trois semaines et je ne peux pas l'utiliser pendant ce temps là.
- Et tu as le droit de porter des plateaux ?
- Normalement, non.
- Alors, n'en porte pas. Continue de faire ce que tu peux, du mieux que tu peux et je ferai le reste.
- Mais...
- Fais ce que te disent les médecins, comme ça, tu pourras reprendre ton travail normal dans trois semaines !
- Oui, Eric."
Il lui sourit.

"Mais... mon prince, vous saignez de la lèvre!
- Ce n'est rien.
- Quelqu'un vous a frappé ?
- Oui, mon grand-père, comme d'habitude, mais ce n'est rien!"

Quelqu'un frappa de nouveau à la porte.
François entra en riant.
" Eric! Il y a un conseil, maintenant !
Grand- père et Papa vont discuter de la situation avec le roi Alexandre ! Viens, on va les écouter."

La chambre de François était le meilleur endroit pour entendre les conseils de guerre, le son montant par la cheminée. Ils se tournèrent vers Victoria. Eric mit un doigt sur sa bouche:
"Ce sera notre secret, d'accord ?"

Quelques heures plus tôt à Atokamaï.

Alexandre n'eut pas à attendre longtemps que la fée se montre. Personne ne sut jamais ce qu'ils se dirent ni ce qu'ils firent mais le roi promit de se rendre à Tweliwilde le lendemain et de lever sa menace concernant le blocus. Laure disparut aussitôt.