Morceau 4

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Le jour fatidique était arrivé.

Je m'étais levée plus tôt que prévu. Mon horloge interne avait mieux fonctionné que celle de mon portable. Peut-être était-ce dû au décalage horaire ? Ou peut-être que j'étais juste stressée.

Nous en revenions toujours au même problème. Le stress ne faisait que prendre le contrôle de ma vie. J'avais pris des médicaments pour le contrer mais, voyant que ça n'avait pas l'effet escompté, j'avais arrêté. Au final, je me retrouvais à faire les méthodes de respiration que Tante Marie m'avait apprises.

La mère d'Oli' m'avait toujours considérée comme sa deuxième fille. Un jour, elle m'avait avoué que maman lui avait demandé de veiller sur moi, peu de temps avant sa mort. Ça n'avait pas été dur que pour moi ou bien pour mon frère. J'avais vite réalisé que ça touchait toute ma famille. J'avais perdu ma mère, c'est vrai. Mais tante Marie avait perdu sa sœur et sa meilleure amie. Elle était restée deux mois à nos côtés, voulant s'assurer qu'Ethan et moi allions bien.

Encore ce matin avant de partir, elle m'avait appris une nouvelle technique. Il s'agissait de mettre une main sur son ventre et d'écouter les va et vient qu'il faisait.

Je lui avais dit que je n'en aurais pas besoin mais je m'étais bien trompée. Je n'étais même pas encore arrivée au lycée que la tension montait déjà :

— Elle va vraiment exploser.

— Regarde la route au lieu de me stresser encore plus, dis-je à ma cousine.

Vu que c'était le premier jour, Olivia et Marcus avaient proposé de m'emmener. J'avais accepté parce que je ne me sentais pas d'attaque pour prendre les transports en commun.

Avant de monter dans la voiture, Olivia et Marcus s'étaient disputés pour savoir qui allait conduire. Marcus avait reproché à sa sœur de rouler beaucoup trop vite alors qu'Olivia, elle, avait déclaré que Marcus roulait vraiment lentement et qu'il risquait de me mettre en retard. Face à cette argument —puéril, je l'avoue— je ne pus m'empêcher d'aller en faveur d'Olivia. Je ne pouvais surtout pas me permettre d'être en retard le premier jour. Tant pis si Oli' grillait un feu rouge tant que j'arrivais à destination.

— Arrête de stresser, Anna. Ça va aller.

— Einstein a raison. Tu n'auras qu'à te rendre à tes cours et, ce midi, tu mangeras avec moi.

— Ou moi, comme tu veux.

Olivia leva les yeux au ciel et se gara sur une place de parking. Je sortis, un peu tremblante, mon sac sur l'épaule.

— C'est où, l'administration ?

— Tu tournes tout de suite à droite, tu vas au fond du couloir, tu verras une porte et tu seras arrivée à destination.

Je leur fis un vague signe de la main puis suivis les indications de Marcus. Après avoir traversé un couloir rempli de casier, je découvris effectivement une porte en bois où était écrit « Administration » sur la partie en verre. Je l'ouvris et me dirigeai vers la secrétaire positionnée derrière un comptoir :

— Bonjour, je suis nouvelle. J'ai rendez-vous avec Mme. Daulte.

Elle tapa rapidement sur son clavier, vérifia quelque chose sur son carnet puis me regarda avant de me sourire et me dire chaleureusement :

— Mme. Daulte ne peut pas vous recevoir aujourd'hui, elle vous prit de l'excuser. Voici votre emploi du temps, je vais vous escorter jusqu'à votre salle de classe.

Au moment où elle dit cela, la sonnerie retentit pour la troisième fois dans le couloir. Elle se mit à côté de moi et me tendit ma feuille. Elle me fit signe de la suivre et ouvrit la porte. Il n'y avait personne, tout le monde devait se trouver en cours.

La joueuse de violonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant