Chapitre 3: Le jour J

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Mardi 26 mai 2015.

Il était 6h30 quand mon réveil a sonné.
J'ai pris ma douche et je me suis habillée. Je me souviens de la tenue que je portais ce jour là : un tee-shirt rayé noir et blanc, un gilet violet à capuche, un jean bleu foncé et mes bottines noires à lacet.

Je me suis rendue à la cuisine pour prendre mon petit-déjeuner. Dans ma tête, cette phrase se répétait en boucle : « C'est aujourd'hui ! C'est aujourd'hui ! »
Face à ma mère, je lui souriais. Je lui faisais croire que tout allait bien.
Il était 8h00 quand ma mère est partie accompagner ma petite sœur à l'école. Moi, je commençais à 9h00. Je n'avais que très peu de temps avant son retour. Alors j'ai fait mon sac en vitesse, j'ai pris tout ce dont j'avais besoin puis je suis partie de la maison, direction mon collège.
Sur le chemin, j'ai croisé ma mère.
« Salut ! » m'a-t-elle dit.
Je lui ai répondu de mon sourire le plus faux :
« Hello ! »

Quand je suis arrivée à l'école, Lise était là. Elle savait ce que j'allais faire. J'ai sorti de mon sac les lettres d’adieu, écrites la veille. La voix toute tremblante, je lui ai demandé :
« Tu pourras donner ces lettres ? J'ai inscrit des noms sur chacune d'elle et il y en a une pour toi. »
Lise a commencé à pleurer. Je me suis sentie responsable de ses pleurs. Je m'en suis voulue de lui faire autant de mal.
Elle avait l'air si mal et pourtant, elle n'a rien fait pour m’empêcher de commettre l'irréparable.
Elle a refusé de prendre les lettres alors je les ai remises dans mon sac puis je suis partie m'enfermer dans les toilettes. Et je l'ai fait. J'ai tenté d'en finir.

Je suis restée dans ces toilettes pendant 1h00. Quant à Lise, elle était partie en cours comme si de rien n’était.
À 10h00, c'était la pause. Je suis sortie des WC et j'ai croisé Lise dans la coure. Physiquement, je me sentais étrangement bien mais mentalement, j'allais très mal. J’étais paniquée.
« Lise… Je l'ai fait. J'ai avalé les médicaments.
- Quoi ?! T'es sérieuse ?!!
- Pourquoi tu me demandes ? J'ai l'air de déconner ? »
Je pense qu'elle a aussi commencé à paniquer mais pas autant que moi, ça, c'est sûr. Je lui en voulais tellement de ne pas m'avoir prise au sérieux et surtout de n'avoir rien fait pour m'aider.
« Il faut que j'aille le dire à Mme Denphil, ai-je continué.
- Mais… t'es sûre ?
- Oui. De toute façon, je n'ai pas le choix. Si je retourne en cours après la pause, on va me demander où j'étais au lieu d'être en cours de maths… En fait… Je préfère aller voir Mme Bedenlick, c'est mieux. »

Avec Lise, on s'est dirigée vers l'infirmerie.
Sur le chemin, j'ai croisé quelques uns de mes camarades de classe. Ils ne m'ont pas adressé un regard. Personne ne m'a posé de questions.
Avant d'arriver au bureau de l'infirmière scolaire, j'ai voulu faire demi-tour. J'avais trop peur. Mais je n’avais pas le choix que d'annoncer ma connerie.
Puis… Finalement, j'ai quand même fait demi-tour.
Et je suis allée voir Mme Denphil, la CPE.

Il y avait peu de monde quand je suis arrivée. De ma frêle voix, je lui ai dit :
« Bonjour… Est-ce qu'on peut vous parler… un peu ?
- Oui. »
Je me suis assise face à elle, déposant mon sac à dos rose sur le sol. Lise a fait de même, s’asseyant à coté de moi.
Et sans oser regarder Mme Denphil dans les yeux, sans réfléchir, le regard dans le vide. J'ai tout dit.

La CPE a attrapé son téléphone et a appelé Mme Bedenlick.
« Oui, c'est Maëva. Il faudrait que tu lâches les élèves qui sont avec toi, j'ai une urgence. »
Toutes les 3, on s'est levée puis on s'est dirigée vers l'infirmerie, d'un pas rapide.
Mme Denphil a expliqué ce que j'avais fait à Mme Bedenlick.
« D'accord, je vois. On va aller dans la salle d'a coté pour pouvoir en discuter plus aisément… »
L'infirmière m'a posé tout un tas de questions. Elle m'a demandé plus de détails concernant ce que je venais de faire.
Lise semblait dépassée par les événements et moi de même. La CPE l'a raccompagné dans sa classe puis elle est revenue.
Mme Bedenlick a composé le 18 sur son portable. Quelques minutes plus tard, les pompiers sont arrivés.
L'un des trois pompiers a pris ma tension. Il m'a posé plein de questions. C'était les mêmes. Les questions se répétaient.

Nous sommes sortis de l'établissement puis je suis montée dans le camion. On m'a dit de m'installer sur le brancard. L'un des pompiers est resté avec moi à l'arrière.
Les portes du camion se sont fermées. Nous nous sommes mis en route en direction du CHR de Lille.
Je commençais à regretter ce que j'avais fait. J'avais très peur. Qu'allait-il se passer après ?

En arrivant à l’hôpital, les pompiers ont prévenu la secrétaire de mon arrivée. Elle m'a demandé le numéro de portable de mes parents mais je ne connaissais que le fixe de la maison alors c'est celui que j'ai donné.

Le même pompier qui était resté avec moi à l’arrière du camion m'a accompagné jusqu'à une chambre du coté pédiatrique.

***
C'est la fin de ce troisième chapitre, j’espère qu'il vous aura plu !
J'ai sauté quelques passages notamment ce qu'il s'est passé quand j’étais dans les toilettes, de toute façon, on a tous compris ce qu'il s'est passé donc pas besoin de détailler !
Cela dit, s’il y a un passage qui vous met mal dans ce chapitre (ou un autre), n'hésitez pas à me le faire savoir afin que je le modifie une seconde fois. Je souhaite qu'il n'y ait plus de passage qui puisse choquer.
Voilà,
À bientôt ! :-)

La Vie En Hôpital PsychiatriqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant