Chapitre 24: Infirmière antipathique

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Jour 2, jeudi 23 novembre 2017.

Je n'ai pas dormi de la nuit. Quand le matin est arrivé et qu'on allait pas tarder à nous réveiller, j'ai commencé à pleurer un peu. Et je me répétais sans cesse: Je veux sortir! Je veux sortir d'ici!

Thomas m'a fait une prise de sang. Ensuite, il y a eu la pesée (qui a lieu 2 fois par semaine mais moi c'était une pesée d'entrée).

Je ne suis pas prête pour une nouvelle journée. Je sens que je vais rester la plupart du temps dans ma chambre, seule, à écrire, lire ou écouter de la musique. A passer le temps comme je peux et à ne parler à personne.

Je crois que les autres sont en train de prendre leur petit-déjeuner. Personne ne pense à m'appeler. Je n'ai pas envie d'y aller. Je veux sortir d'ici!

J'ai envie de me faire du mal...

Il faut que je réfléchisse s'il y a un moyen de fuguer. Je ne supporte plus d'être ici.

Je n'ai pas pu retenir mes larmes. Je suis allée dans la salle de bain. Je me suis assise par terre et j'ai commencé à pleurer. Il y a une infirmière qui est venue me chercher pour le petit-déjeuner. Elle a demandé si j'étais là. J'ai répondu oui mais en aucun cas je ne l'ai autorisé à entrer dans la salle de bain. Je ne pensais pas qu'elle allait être sans gêne comme ça! J'aurais très bien pu être occupée à prendre ma douche ou aux toilettes... Elle a ouvert la porte de la salle de bain comme ça, sans crier gare. Elle se tenait debout à coté de moi.

Puis elle m'a dit sur un ton hautain:

- Il faut que vous preniez votre petit-déjeuner.

Je pleurais. Elle l'a vu mais ça se voyait qu'elle en avait rien à foutre.

- Non, je n'ai pas envie. Ai-je répondu, sanglotante.

- Si! Il faut que vous preniez votre petit-déjeuner, allez!

Au départ, je pleurais peu mais sa façon de me parler m'a énervé. Le fait qu'elle s'en foutait de mon état, qu'elle n'essayait même pas de m'aider et surtout qu'elle se permette d'ouvrir la porte de la salle de bain alors que j'étais dedans et qu'elle ne m'avait même pas demandé si elle pouvait y entrer... Tout ça a empiré mon état.

Et c'est parti en grosse crise d'angoisse.

Ma respiration s'est accéléré. Les larmes ont coulé abondamment cette fois-ci et je sanglotais fort. Mes mains tremblaient... Mais l'infirmière a continué à ignorer mon état.

- Je vais vous ramener votre petit-déjeuner dans la chambre.

- Je n'ai pas faim!

- Si, vous allez manger.

- Non!

- Si, allez!

Elle est partie chercher mon plateau puis elle est revenue le déposer sur ma table. Moi, j'étais toujours assise sur le sol à pleurer comme il y a longtemps que je n'avais pas pleuré ainsi. Et l'infirmière, d'une voix dure et autoritaire a continué:

- Levez-vous! Allez! Dépêchez-vous!

Je n'ai pas du tout aimé le ton qu'elle prenait. J'avais juste besoin d'être écoutée, d'être rassurée, qu'elle se mette à mon niveau plutôt que de rester debout à faire ses airs de supérieure et qu'elle me demande ce qui ne va pas! C'était vraiment trop demandé ça?! J'avais juste besoin d'aide et elle tout ce qu'elle a trouvé à me dire c'est: Dépêchez-vous!

Super, merci de l'aide!

J'ai quand même fini par me lever car j'avais peur qu'elle finisse par me lever de force. Je suis sortie de la salle de bain et là, bizarrement elle m'a quand même demandé sur un ton plus empathique:

La Vie En Hôpital PsychiatriqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant