Chapitre 4: A l'hôpital

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Deux infirmières se sont présentées. Je me suis assise sur le lit d'hôpital. Un médecin est venu s'assurer que le nombre de cachets que j'avais avalé était exact. Je lui ai confirmé combien j'en avais avalé. Il a pris en note ma réponse puis je ne l'ai plus revu par la suite.

Une seule des deux infirmières est restée avec moi. Elle m'a demandé que je me déshabille afin qu'elle puisse m'examiner. Mon corps semblait bien fonctionner à l'extérieur. Je me suis dit que ça devait être l'apocalypse dans mon estomac avec tout ce que j'avais avalé pourtant je ne ressentais aucune douleur.

Elles étaient ensuite deux ou trois avec moi. Elles m'ont fait une prise de sang. C'était la première et j'ai finis par prendre l'habitude des bilans sanguins tant il y en a eu par la suite.

Très vite, je me suis retrouvée avec une perfusion liée à mon bras.

J'ai voulu remettre mon gilet mais la perfusion me gênait alors j'ai laissé tombé. Tant pis pour les cicatrices et les quelques coupures restantes que mes parents risquaient de voir en venant me rendre visite...

Les infirmières sont parties. Elles m'ont dit que je pouvais appeler en cas de besoin.

Peu de temps après, elles sont revenues avec un verre rempli d'un liquide noir étrange: du charbon activé. C'était censé m'aider à digérer plus vite tous les médicaments que j'avais avalé. J'ai bu le traitement. La porte de ma chambre était ouverte. Une infirmière s'assurait que je boive bien tout. C'est vrai que si personne ne m'avait surveillé, j'aurais été très tenté de tout jeter dans le lavabo...

Dans l'après-midi, mes parents ont quitté leur lieu de travail pour venir me voir. Ils sont restés longtemps. Ça m'énervait, je voulais rester seule.

Deux jeunes femmes sont venues me rendre visite sans que mes parents ne soient présents. L'une devait être psychologue et l'autre psychiatre mais je ne suis plus bien sûre. Elles m'ont harcelé de questions, c'était insupportable, surtout que je ne savais pas toujours quoi répondre.

« Tu dors bien? Tu manges bien? Tu fumes? Tu ne te drogues pas? Tu as un petit copain? Comment ça se passe à la maison, avec la famille?? »

C'était une manière beaucoup trop violente pour entrer dans ma vie privée.Je n'aimais pas parler de moi, je n'en avais pas l'habitude.

Et puis que croyaient-elles? Qu'en une seule visite, elles pouvaient deviner ce qui n'allait pas chez moi?! C'était beaucoup plus compliqué que ça... Même pour moi, j'ai mis 4 ans avant de comprendre.

Au début, on m'avait dit que je sortirais de l'hôpital en fin d'après-midi mais ces deux dames ont jugé qu'il était important que je reste encore jusqu'à demain. J'étais dégoutée. Mes parents sont partis puis revenus avec ma soeur pour m'apporter quelques affaires pour la nuit. Mon frère n'était pas là...

Ils sont ensuite rentrés, me laissant enfin seule.

La nuit m'a paru durer une éternité. Les infirmiers de nuit se sont présentés. L'infirmier ou l'aide soignante venait toute les 2 ou 3h00 pour prendre ma température et ma tension. La nuit a été longue. On ne peut pas dire que j'ai bien dormi.

Mercredi 27 mai 2015.

Je n'ai pas pris de petit déjeuner le matin. Je n'avais pas faim. Ma mère est venue ce matin et elle est restée l'après-midi. On discutait et au moins, je ne m'ennuyais pas. Mais, je n'aimais pas quand elle me faisait la morale par rapport à mon passage à l'acte.

J'ai un peu mangé le midi.

En début d'après-midi, deux autres femmes sont arrivées. Il y avait une jeune qui avait abusé sur le maquillage. Sa façon de me parler m'insupportait. C'était "Madame je sais tout, j'ai raison". L'autre, plus âgée, était l'assistante sociale d'un hôpital psychiatrique...

On a discuté. Elles m'ont posé trop de questions comme les autres femmes hier. Elles m'ont annoncé que j'allais sortir de l'hôpital... Mais que j'allais devoir aller dans une clinique psychiatrique. On m'a assuré que les hospitalisations là-bas ne duraient pas plus de 2 semaines.

Sauf qu'on m'a menti...

La Vie En Hôpital PsychiatriqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant