Inspecteur de choc💎💯

XXV

Quelques heures plus tard, Nafissatou et Frédéric étaient retournés au commissariat soumettre les preuves à quelqu'un de plus haut placé que le commissaire. Le supérieur du commissaire Brou, le directeur général de la police, mr Chérif, s'est trouvé ravi d'obtenir ces informations et a annoncé la mise en arrêt immédiate du commissaire Brou dans leurs locaux.

_Il finira ses jours en prison, s'enthousiasma Paul-Arthur.
_Dieu merci. Je suis heureuse d'avoir accompli mon devoir, ajouta Nafi.
_Moi, je suis heureux que tu ne sois plus en danger.
_Oui mais mon fils est toujours dehors et Lamine en liberté. Chef Chérif dit qu'il n'est pas à son cabinet. Je devrais peut-être aller chercher Cheikh-Ayub !
_Tu veux que je t'accompagne ?
_Pas la peine, je fais vite et je reviens.
_OK. Fais attention.

Nafi prit les clés de la voiture et alla chercher son fils. Nafissatou avait un mauvais pressentiment concernant son enfant mais elle tentait tant bien que mal de l'ignorer. Elle espérait de tout son cœur qu'il n'était rien arrivé à la prunelle de ses yeux. Une fois à l'Ardoise, elle attendit son fils une dizaine de minutes à la fin des cours mais il ne sortait pas. Elle se rendit donc dans sa classe.

_Bonsoir maîtresse, je cherche Ayub.
_Ayub ? Mais on est venu le chercher, vous ne l'aviez pas envoyé ?!
_Envoyé qui ? Ayub n'est quand même pas parti avec un inconnu ?
_Non, votre ami, un grand mr noir, vous êtes souvent venus chercher votre fils ensemble !
_Mon Dieu, ne me dites pas que...

Trop tard, Nafi s'était déjà écroulé au sol, inconsciente. Environ cinq minutes plus tard, quelques gouttes d'eau sur le visage la réveillèrent. Elle était entourée de la maîtresse d'école, de la directrice et du gardien.

_Ça va Mme Bamba ?, demanda la maîtresse de son fils.
_Oui oui ça va. Je suis restée évanouie longtemps?
_Non, pas trop. On va appeler une ambulance Mme.
_Non non, pas la peine, dit-elle en essayant de se relever.
_Mais vous allez où !? Vous avez subi un choc. On doit vous aider et la police va retrouver...
_C'est moi la police !, l'interrompit-elle. Je vais faire en sorte de retrouver mon fils moi-même.

Sans attendre une réaction de la directrice ou de la maîtresse, la jeune femme quitta la classe en direction de sa voiture. À peine s'installa-t-elle au volant de son bolide que son téléphone se mit à vibrer. S'affichait un numéro inconnu.

_Allô !
_Viens chez moi, et n'informe personne.
_Lamine, qu'est-ce que tu as fait à mon fils ? Tu n'es qu'un...
_Pas d'insultes. Si tu veux revoir Cheikh-Ayub vivant, tu viens. Tu ne dis absolument rien à personne, aucun policier sinon tu ne reverras jamais ton fils. C'est clair ?
_Très clair. J'arrive.

La pauvre femme était au bord des larmes. Elle se refusait à imaginer les conditions dans lesquelles son fils pouvait être maintenu en captivité. Une boule au ventre, elle conduisit le plus rapidement qu'elle put jusqu'à Cocody Danga. La porte de l'appartement était ouverte.

_Lamine ?!
_Bienvenue !, entendit-elle par derrière.

Lamine referma la porte.

_Où est mon fils Diarrassouba ?
_Ah c'est Diarrassouba maintenant ?!, ironisa l'homme.
_Ne joue pas avec mes nerfs. Tu sais très bien ce que tu as fait qui me rend si hostile. Dis moi où est mon fils.
_Il va bien, il est dans ma chambre.

Aussitôt qu'elle mit un pied dans la chambre, elle put voir son fils installer sur le lit en train de jouer. Elle n'eut même pas le temps de l'enlacer. Lamine l'attaqua par surprise. Elle se débattait tant bien que mal mais il réussit à la maîtriser grâce à du chloroforme. Nafissatou s'évanouit de nouveau, sous les yeux effarés de sa progéniture.

Une pièce mal éclairée se présenta à la mère célibataire lorsqu'elle rouvrit les yeux. Cela lui prit quelques secondes pour réaliser ce qui se passait mais elle finit par recouvrir tous ses sens. Elle était menotée à un lit en fer. Quelle ironie pour une force de l'ordre ! Cheikh-Ayub dormait paisiblement à côté d'elle. Au moins, il ne semblait pas mourir de faim ni blessé. Lamine, son kidnappeur, fit son apparition dans la pièce.