Inspecteur de choc💎💯

XVII

Hortense, Paul-Arthur, Nafi et Cheikh-Ayub dînaient ensemble dans la bonne humeur, chose inhabituelle. Paul avait eu tendance à déserter les repas avant la fin. Nafi se demandait bien la cause de ce changement subite.
À la fin du repas, il débarrassa sans se plaindre et se mit à faire la vaisselle. Nafi n'en croyait pas ses yeux. Hortense lui chuchota tout doucement:

_J'en connais un qui ne veut pas que tu partes. Vous avez besoin de parler seul à seule. Je vais coucher Ayub et je sors, j'ai un rendez-vous ce soir.
_Vraiment?!, s'extasia Nafi.
_Oui mais préoccupe toi d'abord de ta romance. Je t'explique tout demain.

Hortense déserta les lieux, les laissant seuls.

_Pourquoi tu fais tout ça ?, lui demanda-t-elle de but en blanc.
_Tout ça quoi?!, fit-il mine de ne pas comprendre.
_S'il te plaît, ne joue pas au plus malin avec moi.
_On pourrait en discuter dans ma chambre.
_T'es sérieux là ?!
_Ce n'est pas comme tu y penses perverse. C'est l'endroit le plus discret de la maison.
_Ayub dort, on peut très bien en discuter dans le salon. Et Hortense sort de toute façon.
_Ah. Ok alors!

La meilleure amie de Nafissatou passa aussitôt en coup de vent. Elle lança un "au-revoir" furtif aux deux collègues et quitta l'apart. Ils n'y avaient plus rien qui pouvait interrompre leur discussion.
Gnaléko rinça la dernière assiette puis se nettoya les mains. Il se les essuya et se retourna. Il contourna le plan de travail et rejoignit Nafi de l'autre côté. Elle semblait déconcertée, il appréciait.

_Je t'écoute, lui dit-il.

Il avait posé ses mains à plat de part et d'autre du corps de la jeune femme, lui laissant peu d'espace libre. Il espérait ainsi assez la troubler pour pouvoir la convaincre de rester.

_C'est toi qui dit qu'on doit discuter, répondit Nafissatou en essayant de se dégager.

Il se rapprocha d'elle et lui donna encore moins d'espace pour bouger.

_Tu fais quoi comme ça ?! S'il te plaît, j'ai des sacs à faire.
_Pourquoi tu veux partir ?
_Je ne me sens pas à l'aise ici. Je veux retrouver mon chez moi.
_Pourquoi tu n'es pas à l'aise chez moi? Je fais tout pour. Je m'occupe de toi, je t'amène au boulot, on mange ensemble...
_Tu me mets mal à l'aise!, le coupa-t-elle. Ça ressemble plus à un devoir moral qu'à une réelle aide. On dirait que je te dérange. Tu ne souris pas, tu ne termines jamais les repas avec nous et tu disparais dès qu'on arrive au boulot. La seule personne dont tu te préoccupes, c'est Ayub. Et Hortense mais moi..
_Tu veux que je t'accorde plus d'attention ?!
_Tu détournes la conversation. J'essaie juste de te faire prendre conscience que les conditions ne sont pas réunies pour que je demeure ici. Je vais retourner chez moi, la décision est prise.
_Si tu pars, j'emménage chez toi.
_Ahi ?! Mais tu as une copine au cas où tu l'aurais oublié. Elle ne va sûrement pas l'accepter.
_Je m'en fous. C'est toi...
_Pitié, vas y! Ne me raconte pas tes salades.

Bamba le poussa et se dirigea vers le salon mais il la retint par le bras et la ramena vers lui.

_Je ne te mens pas, je ne veux pas que tu partes. Je me suis habitué à ta présence.
_Tu t'habitueras à mon absence!
_Pourquoi tu es si dure avec moi? Avec toi même ? Tu sais très bien que tu n'as pas non plus envie de partir.

Nafissatou retenait ses larmes tant bien que mal. Pourquoi rendait-il la situation  encore plus douloureuse qu'elle ne l'était déjà ? Lui dire la vérité tant dissimulée la libérait-elle? Elle finit par fondre en larmes.

_Je veux partir car ma liberté me manque, pourquoi tu ne comprends pas? J'au besoin d'espace, de retrouver ma famille, d'être loin de toi et de Salima. Je-je...
_Tu quoi?
_Laisse moi juste tranquille. Je veux partir.
_Je ne peux pas te laisser partir ce soir...
_Nous partirons demain matin...
_Non, tu ne peux partir sans que je ne t'avoue ce que je ressens.
_Ce que tu ressens?!, fit-elle en reniflant.
_Nafi, je suis amoureux de toi! Je pense à toi tous les jours. Je t'aime, je veux que tu fasses partie entièrement de ma vie. Je veux que tu sois ma femme.
_Pardon?! Tu m'aimes ?