XVIII

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De retour au bureau, Nafi se hâta d'aller rapporter le fruit de leur petite escapade au commissaire mais elle fut stoppée dans son élan par Paul-Arthur. Celui-ci surgit dans le couloir et lui empoigna le bras.

_Hein mais qu'est-ce que tu...
_Les questions, plus tard!

Il l'entraîna dans un placard à balai où étaient rangés les produits de nettoyage du commissariat. La poussière s'était installée partout. Mauvaise cachette pour une asthmatique.

_Tu veux me faire piquer ma crise ou quoi?, hurla-t-elle.
_Chuuuuuut, fit-il tout bas. Tais toi et écoute.

Une voix émanait de l'autre côté du mur. Apparemment celle du commissaire. La paroi était donc assez fine pour pouvoir entendre ce qui se disait de l'autre côté.
Le commissaire semblait être en pleine conversation téléphonique.

_Oui Allô...non, elle ne se doute de rien...on pourra en finir avec elle bientôt et elle ne nous causera plus d'ennui. Ni elle, ni ces satanés acolytes... Je te tiens au courant. Au-revoir !

Ils attendirent patiemment que le commissaire quitte son bureau pour se décider à sortir de leur cachette. Une fois à l'abri des oreilles indiscrètes dans le leur, Nafissatou chercha aussitôt des réponses.

_Tu sais à qui il parlait?
_Pas la moindre idée, mais c'est la 2e conversation que je surprends. Dans la 1ere, il disait à quelqu'un, dont j'ignore l'identité, que le plan ne devait pas se dérouler comme ça.
_C'était quand ça ?
_Le jour qui a suivi ton agression... Tu penses qu'il pouvait parler de toi?
_J'espère pas, c'est le commissaire Paul!, fit-elle sidérée. Il est quand même un homme de loi, il ne peut pas vouloir m'éliminer.
_Mais, et si c'était vrai? Et si il voulait te tuer parce que tu fouines trop? Ça voudrait dire que...que le commissaire fait parti de ce réseau de drogue! Ça expliquerait beaucoup de choses, comme certains indices qui sont introuvables ou les fausses pistes.
_Je ne peux pas y croire, dit Nafi en se laissant lourdement tomber sur sa chaise...ne tirons pas de conclusions hâtives. C'était quand même l'ami de mon père, il lui faisait 100% confiance. Pourquoi maintenant?
_Tu sais, l'argent pousse à tout petit cœur.

Nafi commençait à angoisser. Et si tout ceci était vrai et que le commissaire voulait l'éliminer?! Il jouait donc à un jeu malsain avec les forces de l'ordre. La jeune femme partait dans des théories plus folles les unes que les autres et ça, son collègue le sentait bien. Son inquiétude était perceptible. Alors, il prit ses mains dans les siennes et s'agenouilla au niveau de son visage. Elle releva doucement la tête pour planter ses yeux dans les siens. Un éclair de désir parcourut l'échine de la jeune femme mais elle se maîtrisa et essaya de penser à autre chose qu'à leurs deux corps nus sur le sol froid de ce bureau.

_Ne t'inquiète pas beauté. Il ne t'arrivera rien tant que tu seras avec moi. On va tirer cette affaire au clair.
_Merci d'être là pour moi Paul. C'est agréable de se sentir soutenue.
_C'est normal, je ferais tout pour toi.

Un court silence prit place. Nafissatou hésitait. Devait-elle céder à ses besoins les plus primaires? En face de cet Apollon, ses sens n'avaient que faire de sa raison. Seule sa libido comptait.

_Quand tu disais hier...

Il lui coupa la parole par un baiser sauvage et passionné. Il n'avait pu se retenir. Son visage était bien trop proche pour qu'il continue de feindre l'indifférence. Il la voulait.

_Pardon, tu allais dire quelque chose Nafi, s'excusa-t-il.
_Ça peut attendre je suppose, fit-elle confuse.
_Dans ce cas...

Il se mit debout et l'incita à faire de même. L'un contre l'autre, il était difficile de nier l'évidence. Alors, Paul-Arthur Gnaléko emprisonna dans un échange torride les lèvres de Nafissatou. Envolés ses peurs et ses angoisses, seul ce moment comptait pour la jeune femme. L'électricité de ce baiser créait en elle une avalanche de sentiments. Mais celui qui tentait inlassablement de la dominer était le désir, le désir qu'elle ressentait pour son collègue.
Elle poussa un gémissement rauque lorsqu'elle sentit quelques doigts sous sa chemise remontant délicatement sa taille.

Inspecteur de choc💎💯Où les histoires vivent. Découvrez maintenant