VIII

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Nafi descendit à la salle des archives pour vérifier quelque chose lorsqu'elle se sentit suivie. Elle se retourna et aperçut Paul.

_Pourquoi tu me suis toi?
_Pour rien, dit il d'un air innocent.

Elle arqua un sourcil mais ne prêta pas attention à sa remarque et se faufila entre les étagères à la recherche de son information.

_Qu'est ce que tu fais?
_Je cherche un vieux dossier pour Rose, un dossier sur des enlèvements d'enfant.
_Elle peut pas faire ça elle même?
_Elle est très occupée et m'a demandé ce service. Mais toi pourquoi t'es là?, questionna-t-elle le poing sur la hanche.

Paul-Arthur émit un petit sourire avant de se rapprocher à grands pas d'elle.

_Je t'avais dit qu'on réglerait nos petites affaires après l'interrogatoire.
_Je vois pas très bien ce que tu veux régler.

Elle se remit à fouiner dans les tiroirs mais son amour se pressa contre son dos et son cœur fit un bond dans sa poitrine. Il passa la main dans ses cheveux frisés mais pourtant si doux et lui dit de sa voix la plus grave et sensuelle.

_On va faire semblant et ignorer qu'on a failli s'embrasser hier ou c'est comment?!

Il ne fallait pas qu'elle se retourne, non il ne fallait pas. Cette position la mettait déjà bien assez mal à l'aise. Mais lorsque Gnaléko pressa sa partie virile qui se manifestait déjà contre ses fesses, elle se retourna vivement et entreprit de le repousser. L'homme se recula le regard planté sur elle.

_On a pas failli s'embrasser. Tout ça, c'était dans ta tête.
_Allez, admets que je te plais et finissons en.
_Ton bras cassé te fait divaguer. Je sais pas ce que tu prends comme anti-douleurs mais tu devrais en changer.
_J'adore le fait que tu nies parce que ça me donne encore plus envie de te rappeler la situation.

Paul-Arthur combla le vide qui les séparait et l'obligea à le regarder dans les yeux. Ce supplice était intenable. Il y avait à peine quelques jours, sa vie était encore paisible et elle n'avait de comptes à rendre à personne et là, la voilà en train d'essayer d'échapper à une ambiance totalement érotique avec son collègue qu'elle trouvait très lourdeau. Le destin était capricieux, il fallait bien l'avouer.
Paul-Arthur mit sa main libre sur sa hanche et l'attira tout contre elle une nouvelle fois. Nafi sentait son cœur cogner contre sa poitrine, elle ne savait pas si il allait lâcher mais pour l'instant, elle vivait encore et souhaitait que quelqu'un vienne la libérer. Il se pencha comme la veille et un flot d'émotions la submergea à nouveau. Le souvenir brutal du baiser avec Lamine émergea. Pourquoi pensait-elle à cela? Sa préoccupation devait plutôt être de repousser Paul-Arthur et non de se souvenir des chaudes lèvres de Lamine contre les siennes et de la furieuse danse de leurs corps l'un contre l'autre.
Nafi revint à elle quand les lèvres de Gnaléko effleurèrent les siennes. Contre celles-ci, il murmurait.

_Tu te souviens de ça au moins?!, demanda-t-il en lui caressant la hanche.
_Non pas du tout, qu'est-ce qui s'est passé ensuite?, dit elle faiblement.
_La question que tu devrais plutôt te poser, c'est qu'est-ce qui se serait passé si ton ami ne nous avait pas interrompu, lui suggéra-t-il.

Les petites mains de Nafi tenait fermement la taille de son amour. Le désir faisait contracter son bas-ventre. Ces sensations ressemblaient à celles qu'elle avait déjà connu, mais elles avaient quelque chose de différent. Gnaléko se pencha un peu plus, comme pour qu'elle perçoive les battements effrénés de son cœur et la saccade de sa respiration. Il la taquina en effleurant sa bouche tout doucement de la sienne. Elle frissonna et ses lèvres tremblèrent, l'effet escompté. Il lui mordilla tendrement la joue, puis embrassa le coin de ses lèvres, puis son nez, puis son autre coin.
Il jouait avec ses nerfs, c'était clair. À quel moment cesserait-il de faire l'enfant? Elle se languissait de sa bouche qui semblait si apte à embrasser. Si Nafi avait bien une faiblesse, c'étaient pour les lèvres de teinte rosée, qu'elles soient fines ou pulpeuses. Et c'était exactement ce qu'avait Paul-Arthur. Elle s'était parfois surprise à fantasmer sur des baisers et des scènes torrides avec lui.
Sa bouche tremblait, à chaque caresse, elle était de plus en plus fébrile. Il passa la langue sur les lèvres de la jeune femme et de façon inattendue, il l'embrassa. Elle ouvrit légèrement la bouche de sorte à approfondir leur baiser. Leurs langues se rencontrèrent et dansèrent l'une contre l'autre. Nafi avait agrippé entre ses doigts le t-shirt de Paul et tenait son autre main au bas de son dos. Ses lèvres étaient exactement comme elle les avait imaginé, sucrées, enivrantes et terriblement excitantes. Lorsqu'il s'écarta de ses lèvres, Nafi poussa un grognement de plainte mais celui-ci se transforma bien vite en plaisir lorsque Paul-Arthur se mit à lui embrasser le cou. C'était une véritable torture. Ce baiser était chaleureux et à la fois tellement chaste. Si il ne tenait qu'à elle, ils auraient déjà retiré tous leurs vêtements depuis bien longtemps et se seraient unis dans cette pièce vide. Elle s'en foutait à ce moment là de son corps ou de ses complexes, elle voulait juste que son collègue la fasse sienne.

Inspecteur de choc💎💯Où les histoires vivent. Découvrez maintenant