ஐ Olympiens - BTS

ஐ CHAPITRE XVII - PARTIE 1

ஐ N a m j o o n ஐ

Peut-être étaient-ce simplement les teintes bleues et blanches qui s'étiraient sous ses yeux. Peut-être était-ce juste l'air frais de la soirée qui taquinait tendrement ses cheveux. Peut-être étaient-ce les plants aux larges feuilles vertes généreuses. Ou peut-être encore la simple plénitude du petit village de Anafiotika.

Toujours était il que le jeune homme ne s'était jamais senti aussi apaisé. Il était si quiet, assis sur les larges marches de pierres blanches à la surface desquelles se dessinaient des formes géométriques couleur silex, qu'on aurait pu croire qu'il s'assoupissait. Le coude planté lestement dans le creux du genou et le menton reposé dans la coupe de la paume, son regard papillonnait indolemment le long des claires maisons cubiques. Les insectes commençaient à se rassembler autour des fenêtres aux volets bleus, qui débutaient, petit à petit, à s'illuminer face à l'arrivée de la nuit.

Un vieil homme à la peau craquelée en de jolis sillons bistres remontait précautionneusement la ruelle, une main dans le dos et l'autre fermement serrée autour d'un cabas de cuir. Namjoon observa avec attention ses traits, quelques instants durant : le soleil méditerranéen y avait laissé ses ombres et la mer grecque avait éclaboussé le fond de ses pupilles. L'adolescent se laissa s'imaginer vivre en ces lieux, vestiges de l'histoire, berceau du monde, y vieillir heureux, simple et l'esprit en paix.

Le vieillard ne tarda pas à le tirer de ses pensées, levant la main d'un geste saccadé à son attention : l'adulte lui sourit de sa bouche cotonnée, déclamant quelques mots bienveillants en grec, avant de se tourner vers la porte d'une habitation à sa gauche. Négligemment, il poussa l'ouverture non verrouillée et s'engouffra dans la maison, laissant derrière lui un parfait parfum de poivrons et de vigne.

Namjoon s'étira alors, replaça sa casquette sur sa chevelure grise et terne et reposa ses pupilles sur l'horizon. Pensif, ses lèvres entamèrent un léger sifflotement marin, écho d'une mer, qui redonnait au village ses lointaines origines insulaires. Comme attiré par cette douce mélodie, un petit chat s'approcha timidement de lui, posant délicatement chacun de ses coussinets au sol, comme s'il craignait de les brûler.

- Hé, salut toi, lança doucement Namjoon lorsqu'il aperçut le félin, soucieux de ne pas l'effrayer.

Les chats errants régnaient sur les rues d'Athènes. Ils se trouvaient à chaque coin de rue, paressant au soleil, buvant dans les gamelles laissées bienveillamment à disposition par les locaux, ou, encore, en train de se frotter contre les mollets des citadins se détendant en terrasse. Le jeune homme ne se lassait pas d'observer ces créatures et de les câliner lorsque ces dernières cherchaient sa compagnie. Ces félins des rues lui rappelaient son propre chat Thomas, dont la petite frimousse rousse lui manquait.

Le jeune chat, ragaillardi par les mots tendres du jeune homme, s'avança plus bravement, trottinant sur ses pattes amaigries. Interrogeant l'étudiant de ses beaux yeux gomme-gutte, pierres précieuses taillées en amandes, la boule de poil se hissa sur ses cuisses pour s'y installer confortablement, les pattes ramenées sous son corps.

Un petit sourire aux lèvres, Namjoon passa sa main dans les poils hirsutes, qu'il tenta de brosser avec ses doigts. Entre ses phalanges, se dressait le pelage blanc et noir du chat, qui ronronnait de bonheur tout en frottant sa tête rousse contre le genou du garçon. Le jeune homme à lunettes savait qu'il était question d'une femelle : seules ces dernières pouvaient posséder un pelage à trois couleurs. Ce détail n'était en réalité qu'une question de génétique et de chromosomes.

Alors que le félin commençait à s'assoupir, son ronronnement se faisant plus lent et régulier, le lycéen sortit son carnet fétiche de sa poche. Après avoir brièvement passé sa main sur la couverture en faux cuir usé, il l'ouvrit, fit défiler quelques pages autour des spirales métalliques, pour achever son mouvement sur une feuille vierge. Ce fut au tour de son stylo d'émerger de son habit ; Namjoon en fit machinalement cliqueter l'extrémité, la mine de l'objet effectuant des allers-retours. Bientôt, l'encre bleu-vert s'échoua sur le papier en des lettres serrées et précipitées.