ஐ CHAPITRE XIII - PARTIE 1

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S e o k j i n    

Parce que Seokjin s'émerveillait rarement sur la beauté figée.

La beauté était si complexe.

Mais toujours en mouvement.

Si rapide et furtive, effrontée et joueuse, filant entre les doigts désespérés des plus candides arrogants qui croyaient pouvoir l'emprisonner de leur poigne disgracieuse.

Et pourtant, la beauté n'appartenait à personne. Nul ne pouvait prétendre la connaître et la définir. Autrement, elle lui aurait ri au nez, avec cet impertinent souffle sucré, pour ensuite l'empoisonner de son nectar caustique.

Nectar qui consumait n'importe quelle entité qui s'était arrogamment prévalue capable de la contenir. Nectar qui ternissait les peintures, fêlait les sculptures, moisissait les photos, flétrissait les images, effaçait les caractères et estompait les traits.

Ainsi, la beauté punissait les usurpateurs, les imitateurs, les feints et les falsificateurs. Elle détruisait leurs ouvrages éphémères, libérant par la même occasion les bribes de sa lumière qu'on avait tenté de lui arracher. Puis, elle retournait fouler de ses gracieuses chevilles les champs de blé, les ruisseaux d'eau glacée et les dunes de sable marin. Elle s'échappait de nouveau, riant toujours avec effronterie de ses parties d'existence audacieuse.

Elle était inaliénable et libre.

Sa seule demeure étant les traits d'un jeune garçon qui l'avait séduite, elle, l'inatteignable.

Ce même garçon qui avait désormais le regard rivé sur une toile qui paraissait tellement anodine.

Mais devant laquelle il s'était arrêté.

Seokjin était un fervent visiteur de musée d'art. Ce mot en lui-même l'avait toujours intrigué. La perception idéale du beau. Ou même parfois du laid. Insatiable de contemplations, ses yeux avides sans arrêt à la recherche de fascination, les pieds du jeune homme n'avaient jamais réellement cessé de hanter de leur démarche princière les pièces des bâtiments d'exposition.

Mais il n'était jamais satisfait. Les tableaux étaient trop fades, les sculptures trop massives, les photographies trop illusoires et les costumes trop prétentieux. Parfois, son attention était happée, la durée d'une œillade amoureuse, par l'éclatante esquisse d'une supposée vénusté, qui ne s'avérait au final n'être qu'un jeu de lumière pathétique et décevant.

Jamais il ne cherchait à essayer de comprendre, à s'interroger, à envisager un autre point de vue que celui de fureteur versatile, en proie à un caprice interminable.

Peut-être avait-il été trop gâté par la nature, béni de ce splendide visage de marbre d'or.

Alors pourquoi, Seokjin s'était-il finalement arrêté au niveau d'une ridicule petite toile d'une dizaine de centimètres, placée à la juste hauteur de son regard d'exigence ?

Un matin d'été. *

Deux femmes et quatre cygnes, barbotant dans de douces étendues d'eau translucide. Une peinture lumineuse et délicate, aux tendres teintes pastelles remémorant le chant d'une nature en fleurs.

Pourtant, alors que la silhouette du milieu semblait être l'objet principal de l'œuvre, tant par la place qu'elle occupait au premier plan de cette dernière, que par sa posture rudiment courbée en travers de l'ouvrage, l'attention de l'adolescent subissait l'attraction du deuxième personnage. Contrairement à la vue de profil de la première femme, le visage de la seconde était découvert ; elle-même en dégageait maussadement sa lourde chevelure d'étain, au sein de laquelle un ruban délicat se frayait un chemin maladroit. Son expression, presque indéchiffrable, laissait à chacun la liberté de s'imaginer le coloris de son humeur.

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