04 | Nouveautés

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Il ne fallait absolument pas qu'elle lâche Destany. Maman aurait encore peur. Comme la dernière fois où elle s'était mise à pleurer, même si elle avait prétendu le contraire. Mais ce n'était pas grave. Les grandes personnes aussi, avaient le droit d'être triste.

Devant elle, Destany accéléra encore. Le bras tendu, elle tenta de ralentir Destany. Elle se cognait sur les jambes des passants, écrasait leurs pieds, mais de tout ça n'avait de l'importance.
Il ne fallait pas perdre Destany.

Finalement, Destany daigna jeter un coup d'œil par-dessus son épaule, pour remarquer la fillette qui la suivait avec mal.
— Ça va ? (L'inquiétude perçait dans sa voix)

Elle secoua la tête de droite à gauche.
— Non... Maman ? On va perdre maman...

Destany se tourna de nouveau en arrière, ses yeux scrutant la foule.
— Maman nous retrouvera. Elle nous retrouvera toujours, promis. Et puis, moi je suis là ! (Destany serra sa main) Quoiqu'il arrive !

Une vague de reconnaissance envahit la petite fille et elle se retint de se jeter au cou de Destany devant elle.
— Viens, murmura Destany, Maman a dit qu'elle nous attendrait au stand où on peut pêcher les canards... Je reste avec toi, d'accord ?

La fillette hocha vigoureusement la tête, ne remettant pas en question une seule seconde ses propos.
— En route ! (Destany avait mis toute son énergie dans cette phrase. La fillette sentit un sourire naître sur ses lèvres.)

Destany lui rendit son sourire, dévoilant par la même occasion sa dentition où quelques trous noirs apparaissaient.
Satisfaite de voir une expression heureuse apparaître sur son visage, Destany fit volte-face et se faufila dans la foule.
La petite fille leva le bras pour saisir la manche de Destany, mais elle ne fût pas assez rapide. Ses doigts se refermèrent sur le vide.


~


Le monde était flou. Un marteau piqueur semblait s'amuser à creuser des trous à l'intérieur même de son crâne.
Ketleen se frotta les yeux, comme si cela était efficace pour faire partir la douleur. Petite note : cela ne l'était absolument pas.
Bruissements. Comme si quelqu'un venait de réarrangeait ses vêtements. Comme si quelqu'un était resté à son chevet. Maman ?

L'auburn, bien qu'encore sonnée, s'obligea à ouvrir grand les yeux.
Une femme au visage arrondie lui faisait face, assise sur une chaise à côté du lit. Ses cheveux blonds étaient tirés en une queue de cheval stricte. Sûrement une infirmière, se persuada-t-elle.

Ses yeux parcoururent de long en large ce qui semblait être une petite chambre d'hôpital. L'auburn ignora avec soin la perfusion accrochée dans son bras.
Les murs d'un blanc immaculé lui donnés l'impression d'aggraver son mal de tête. Ketleen résista avec plus ou moins de succès à l'envie de fermer les yeux.
Une profonde déception l'envahit quand la jeune anglaise réalisa que sa mère n'était pas à ses côtés pour son réveil.

L'infirmière blonde du remarquer le mouvement de ses yeux car elle s'avança vers Ketleen, un sourire posé sur le visage.
— Comment vas-tu ? Tu t'es remise du choc ?

Perdue, Ketleen fouilla dans sa mémoire pour essayer de se remémorer ce qui s'était passé. Elle n'y trouva que du vide. Malgré son regard interrogateur, la femme blonde poursuivit :
— Enchantée, je suis Roxane. (L'infirmière avait un accent américain, bien que ténu.)

No Escape From RealityOù les histoires vivent. Découvrez maintenant