(Lewis)
Il y a toujours eu trois mondes, reliés par les océans et par l'esprit. La Terre, Diképhios et Treikomos.
Les livres d'Histoire de Lewis étaient tous d'accord sur un point : dieux ou non, les premiers habitants de Diképhios venaient de la Terre.
Mais cela faisait bien des siècles que plus aucun échange entre les mondes ne s'était produit.
Lewis saisi l'unique carton qui regroupait toutes ses affaires pour le placer dans le coffre de sa voiture. Le jeune homme claqua la portière du coffre, trop fort. Le bruit résonna dans le quartier d'habitations ; il grimaça.
Le Roi de Diképhios, Hedmond Leidster, avait corsé la sélection pour rentrer dans ses armées, alors qu'il manquait cruellement de personnel. Même pour les Régiment d'Attaque et de Garde, qui étaient réputés pour être les plus faciles à intégrer. Le Régiment d'Attaque était seulement composé des soldats d'infanterie : de la force brute uniquement. Quant-au Régiment de Garde, c'était juste des patrouilleurs, chargés de surveiller les frontières. Rien de bien compliqué, en somme.
Pourtant Lewis s'était quand même débrouillé pour réussir l'examen d'entrée. A la plus grande fierté de sa mère, qui l'avait serré dans ses bras.
Lewis saisit la clé de la voiture et la verrouilla. Il ensuite prit la direction de sa maison, à la recherche de sa mère uniquement. Suite à sa dispute avec son père, ce dernier était parti tôt ce matin. Lewis l'avait entendu descendre les escaliers mais le jeune homme n'avait rien fait pour l'arrêter.
Il tenait à dire "au revoir" à sa mère avant de partir pour Korolya.
Korolya était le cœur de Diképhios, la ville du Roi, là où se trouvait les quartiers généraux de son armée. La ville était également neutre, lieu de refuge dans la guerre civile qui opposait les différentes nations de mages.
Lewis en était autant plus heureux de venir s'installer à Korolya.
Le jeune passa dans le salon aux murs beiges. Ne voyant aucun signe de sa mère, il continua dans la pièce suivante. La porte était entrouverte. En se penchant, le jeune homme pouvait apercevoir que les volets de la cuisine étaient remontés, baignant ainsi la salle d'une lumière blanche.
Un bruit de couteau frappant régulièrement le bois résonnait dans la petite pièce. Sans hésiter, Lewis poussa la porte l'ouvrant en grand.
Dès qu'elle entendit du bruit, Méloée Horton releva la tête. La peau chocolaté de sa mère, semblable à la sienne, se démarquait de la blancheur des murs. Quand elle remarqua son fils dans l'encadrement, elle cessa toute activité.
Sa mère poussa sur le côté la planche à découper et les carottes dessus. Ses orbes vertes se plantèrent dans celles de Lewis.
— Tu es déjà prêt, mon cœur ? (Méloée lui sourit, les yeux remplis d'étincelles)
Lewis voulut ouvrir la bouche, parler, dire quelque chose. Mais il ne trouva rien d'intelligent à prononcer. Alors il hocha simplement la tête,de haut en bas comme un pantin.
— Tu penses partir quand, mon chéri ?
Maintenant, pensa t-il. Maintenant voulut-il dire.
Voyant que son fils ne répondait pas, Méloée se poussa en arrière sur sa chaise. Elle se leva et alla à la rencontre de Lewis. Une fois face à lui, sa mère ouvrit ses bras, des pattes de mouches se formant au coin de ses yeux.
Lewis se jeta dans l'étreinte maternelle comme sa vie en dépendait. Il posa son front dans le cou de sa mère. L'odeur mentholée qui l'avait guidée pendant toute son enfance, lui emplit les narines. Le jeune homme inspira profondément, essayant de capturer la senteur. Qu'il lui reste au moins un souvenir de sa mère, de sa maison.
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No Escape From Reality
FantastikFerme les yeux. Ne te retourne pas. Fuis. Depuis son accident, il y a quelques années, Ketleen fuit. Les problèmes, les discussions, les relations avec les autres. Mais lorsqu'elle est propulsée contre son gré dans le monde de Diképhios, la jeune fi...