Chapitre 29

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NDA : Cléandre n'a pas passé l'algorithme des Wattys, ce qui n'est pas bien grave en soi ! par contre, la dernière fois, je vous parlais de ce roman dystopique sur fyctia. Et bien celui-ci a été choisi comme coup de pouce par les éditrices 😱! Je dois rendre le manuscrit complet avant le 18 octobre, cela explique que je sois très lente à vous mettre la suite ! 

Pour ceux que ça intéresse, j'ai mis des screens du retour de l'éditrice dans mon recueil d'images et extraits. Honnêtement, c'est assez hallucinant.
N'hésitez pas à découvrir le début de ce roman sur la plateforme rose !



– Mon Dieu, Cléandre, tu es vivant et en pleine forme !

Sans lui laisser le temps de réagir, je lui saute au cou... et recule aussitôt. Pas à cause de sa quasi-nudité, ce point aurait plutôt tendance à provoquer l'effet contraire, mais à cause de la température de sa peau. Bien trop chaude.

– Tu es resté sous une couette de plumes d'oie pendant des heures ou t'as de la fièvre ?

– Un peu des deux, je dirais... 

Sa voix éraillée, ses yeux rougis et cernés ainsi que son souffle court en témoignent : mon amoureux est malade. En écho aux gestes de ma mère lorsque j'étais petit, je pose ma main sur son front, puis sur sa nuque. C'est ce que je redoutais : il est brûlant. 

– Qu'est-ce qui te prend de débarquer comme ça ?

– Tu répondais pas à mes messages !

– Je dormais... ta petite séance de photo m'a collé la crève. 

– Je vois ça, tu as au moins 39 !

– Je sais pas, j'ai pas vérifié. Maintenant, si ça te gêne pas, je vais retourner me... Nathéo, où sont tes béquilles ? 

Très bonne question, à laquelle je n'ai pas de réponse. Dans les escaliers, sans doute ? Un soupir lui échappe. Il m'ordonne d'aller m'asseoir avant de sortir dans le hall, chancelant. Lorsque je fais mine de le suivre, son regard fatigué et sévère me cloue sur place. Mauvaise idée. Avant de rebrousser chemin, je lui propose mon manteau. Je ne voudrais pas que le courant d'air de la cage d'escalier aggrave son état, puis, les épaules voûtées, je gagne sa chambre.

Quel soulagement quand la pression sur ma cheville s'atténue enfin ! Dans le feu de l'action et de l'inquiétude, je ne m'étais pas aperçu qu'elle me faisait si mal. À présent qu'elle repose sur le couvre-lit, elle me semble pulser et la douleur irradie jusqu'à ma hanche. Bien sûr, je n'ai pas d'antalgiques sur moi ; je n'en ai plus besoin depuis plusieurs jours, alors ils restent sur ma table de chevet. 

La porte claque. Des pieds nus sur le carrelage aussi, puis Cléandre fait irruption dans la chambre, mes béquilles à la main. Il semble encore plus mal qu'avant, pourtant, il ne vient pas s'allonger. Après avoir posé les fabriques à ampoules de mains contre son mur, il disparaît dans le couloir, pour revenir avec deux verres.

– On trinque à l'ibuprofène ? 

Cléandre, l'homme providentiel. 

– Si tu te prépares pour jouer les garde-vieillards pour nos vieux jours, tu fais ça très bien ! 

Il lève les yeux au ciel sans parvenir à cacher son amusement et vide son verre avant de s'allonger. Un demi-sourire aux lèvres, je l'imite. Le temps que je repose mon verre, il s'est déjà endormi. Les sourcils froncés, la bouche entrouverte, il ronfle légèrement. Son corps frissonne. Avec tout ça, j'ai oublié de lui faire prendre sa température. 

Alors, je fomente des plans pour tenter de réparer mon erreur sans bouger et sans le réveiller. Rien de concluant ne ressort de cette tempête de cerveau en solo et, en désespoir de cause, j'appelle la seule personne capable de me tirer de ce « mauvais pas » : ma mère. 

Indéchiffrable CléandreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant