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Ma génération a bénéficié des effets d'un discours sur la sexualité bien intentionné mais souvent niais. Michel Foucault en a montré la myopie historique. D'autres ont souligné la difficulté d'obéir à l'impératif de jouir. Dans la langue quotidienne ont pris place des formules nous invitant ou exhortant à conquérir notre liberté sexuelle en atteignant un épanouissement sexuel exempt de troubles sexuels tels que l'obsession sexuelle et l'insatisfaction sexuelle, à maintenir un équilibre sexuel dans notre activité sexuelle, et cela grâce à une éducation sexuelle éclairée dans notre jeunesse et aux conseils avisés de compétents sexologues dans notre maturité. Tout cela est agaçant, mais, au bout du compte, si c'est le seul prix à payer pour éviter les excès effrayants du puritanisme militant et du pornographisme galopant, ce n'est pas cher payé.
Hélas, il semble que le discours de la modération sexuelle n'ait ou bien pas beaucoup de prise sur les discours extrémistes du tout-sexe et du pas-de-sexe, ou bien un lien pervers de provocation réciproque avec de tels discours. Que faire? Que dire? Insister sur le fait que le plaisir n'est ni un crime, ni une faute, ni un droit, ni un absolu. Je m'en tiens là, faute de mieux, pour le moment.
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Note de l'illustratrice :
J'ai été forcée de republier ce chapitre car Wattpad a dépublié mon dessin. La raison : on voit les tétons de la dame. Et oui, Wattpad étant un site américain, la nudité y est prohibée, comme sur Facebook ou Instagram. J'ai donc dû dégrader moi-même mon propre dessin en le floutant, alors qu'il n'était ni pornographique, ni choquant, et ne montrait pas le moindre organe génital (alerte spoiler : en tant qu'artiste, ça ne m'a pas fait plaisir). Plutôt ironique, quand on sait qu'il vient illustrer un texte qui interroge le rapport de notre société à la sexualité, et notamment le puritanisme... on pourra en conclure que la réflexion est en effet bien nécessaire :)
