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PDV de Frédéric

Mes yeux finissent par me faire mal à force de pleurer mais plus fort que moi, je n'arrive pas à contrôler mes larmes. Comment le pourrai-je avec ma mère dans cet état juste sous mes yeux ? Elle, si joyeuse et vivante d'habitude. Je peine à la reconnaître ce soir et ça me crève le coeur.

Je serre de plus en plus sa petite main froide plus on se rapproche de l'hôpital. Les paroles du médecin se veulent rassurantes mais impossible de le croire tant que je ne l'aurai pas vu de mes propres yeux.

Mon dieu Seigneur mais depuis combien de temps était elle inconsciente et seule sur ce balcon ?! Des heures et des heures probablement...

Si elle ne s'en sort pas, je ne répondrai plus de rien moi...

-Monsieur Durand s'il vous plaît, il faut la lâcher maintenant et nous laisser faire notre travail. Je reviendrai personnellement vers vous pour vous tenir informer du moindre changement, promis. Me dit solennellement le médecin aux traits du visage sérieux et concentrés.

-Ok docteur. De toute façon je ne bouge pas d'ici. Je reste près d'elle. Je lui réponds ému et exténué de toutes ces émotions.

Une jeune infirmière m'indique la salle d'attente où je peux patienter et où ils viendront me chercher dès que possible.

Je m'y rends et m'écroule toujours en larmes les épaules avachies sur l'un des sièges. J'essaie de comprendre ce qui lui est arrivée... Maman fume depuis des années et elle ne prend aucun traitement médicamenteux en parallèle. Je ne pense pas non plus qu'elle est faite délibérément une bêtise. La dernière fois que je l'ai vu chez papa et Jack elle avait l'air d'aller bien. Certes un peu contrariée par la gérance de la deuxième boutique mais sans plus.

Ma petite maman chérie à moi, ne me laisse pas, je t'en supplie !

Je me décide à aller aux toilettes pour passer de l'eau froide sur ma figure quand je me mets à penser subitement à Nic.

Merde, je l'ai laissé là-bas alors que j'aurais voulu qu'il soit là avec moi.

Ni une ni deux, j'attrape mon téléphone portable dans ma poche quand je vois afficher sur l'écran trois appels manqués de Jo, papa et Jack.

J'ignore quoi faire. Attendre pour les prévenir ou le faire tout de suite ?

Je ressors des sanitaires encore plus contrarié qu'à l'arrivée quand je croise le regard de Nicolas balayant la salle du regard à ma recherche.

Je cours vers lui heureux et soulagé qu'il m'ait rejoint et une fois de plus je m'écroule dans ses bras.

Je ne veux plus le lâcher. Je ne le peux pas d'ailleurs alors on reste comme ça pendant plusieurs minutes. Je retrouve son odeur et celle de son parfum que j'aime tant.

J'ai beau l'énerver mais il est le seul à avoir le pouvoir de me calmer quand je suis autant désœuvré.

A ma grande surprise qui me fait frissonner d'ailleurs autant d'excitation que d'apaisement, je sens sa main venir caresser ma tête. Du haut de celle-ci jusqu'à la base de mon cou. Je savoure son toucher en fermant les yeux.

J'arrive enfin à me détendre un peu dans ses bras et j'en ronronne presque.

-Hey Frédéric calme-toi, elle est en de bonnes mains maintenant... Me chuchote t-il.

Je vais passer pour un être ingrat bouffée d'orgueil mais à entendre sa voix apaisante aussi près de mon oreille réveille mon envie de l'embrasser.

Je suis un fils affreux mais mon corps réagit à notre trop grande proximité et ça le perturbe.

Je n'ai pas bu pourtant, je ne suis pas à poils dans une piscine et je ne suis pas en manque de sexe mais quand il s'agit de lui, tout se réveille en un éclair.

IncompatiblesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant