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PDV de Nicolas

On y est enfin. Dans quelques heures je vais faire face à mon cher géniteur. Anciennement mon père. De ce que je me souvienne, il l'aura été un peu quand même et il était plutôt bien comme père... Enfin, avant de savoir pour mes préférences pour les hommes.

Je ne pensais pas que ce moment viendrait un jour depuis qu'il s'est débarrassé de moi comme d'un vulgaire parasite.

Tout ce dont j'ai envie pour l'instant c'est de lui faire mal. Autant qu'il m'en a fait en tout cas et qu'il continue à m'en faire d'ailleurs.

J'aimerais pouvoir le frapper encore et encore mais il paraît que c'est puni par la loi.

D'ailleurs, ce qu'il a fait devrait l'être quand on y pense.

OK, j'étais majeur quand c'est arrivé mais je n'étais pas du tout autonome et indépendant financièremént. J'aurais pu finir très mal. Je ne connaissais personne. Je n'avais aucun sou en poche et j'étais terrifié.

J'étais un ado bien dans sa peau et dans sa tête à cette période. Et en quelques heures je suis devenu tout le contraire. Impossible de trouver la paix dans mon esprit pendant des années.

J'en suis même venu à être dégoûté de moi-même pendant des années. Je n'ai pas pu vivre pendant un long moment.

Je ne pouvais que survivre.

Quand on a moins de vingt ans, ce n'est pas à ça qu'on rêve. Surtout quand on a ses parents qui ont la possibilité de vous venir en aide pour faire de vous un futur adulte avec des bases sûres pour démarrer sa vie.

J'ai tellement la haine contre lui. Et ça m'épuise de ressentir ça mais je ne peux pas m'en empêcher.

Ne parlons pas de ma mère. C'est une insulte à elle seule.

Je ne pouvais imaginer avoir des parents plus à chier et encore le mot est faible.

Si un jour, j'ai la chance de devenir père. Je serai le plus sûr qui soit et surtout, je ne rejetterai jamais mon enfant. Surtout pour ça. Pas après lui avoir donné tout mon amour et mon soutien sous prétexte que je ne serais pas en accord avec certains de ses choix.

Je me demande bien comment ils ont éduqué le Tristan et comment ils lui ont parlé de moi tiens.

Ils habitent toujours la même maison. Ma chambre a dû devenir la sienne depuis.

Autant je suis pressé que les heures passent pour me débarrasser de cette confrontation que je n'ai pas envie du tout d'y être. Tout mon corps est tendu.

J'ai donné l'adresse à Tom. Il nous rejoindra là-bas directement.

***

-Chéri, ça va ?! Tu n'as rien dit depuis que tu t'es levé ce matin.

Frédéric m'a rejoint dans la salle de bain où je tarde à finir de me préparer au-dessus du lavabo.

Mes cheveux ont suffisamment poussés pour que j'envisage à retourner chez le coiffeur bientôt.

-C'est parce que je n'arrive pas à m'arrêter de réfléchir.

-Je suis là, n'oublie pas ! Si tu ne le sens plus ou que tu n'auras plus envie de rester, tu n'auras qu'à me le dire et on se tirera dans la seconde, d'accord ?!

Je me mets à rire.

-Mais pourquoi tu ris ?! Je suis très sérieux moi. D'ailleurs, je serais ton garde du corps aujourd'hui chéri.

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