#59

365 25 12
                                    

PDV de Nicolas

Ce soir, je passe à Naturalia. J'ai quelques courses à faire pour cuisiner un bon repas à mon homme. Histoire de me faire pardonner pour hier.

C'est pratique car il aime tout mais du coup, j'ai un mal fou à m'arrêter sur une idée précise.

Déjà un quart d'heure que je tourne en rond dans les rayons concentré à mort.

Je prends un article puis le dépose et ce petit manège dure depuis un petit moment déjà.

-Nicolas... Une voix féminine inconnue m'interpelle de dos.

Machinalement je me retourne pour tomber nez à nez avec ma génitrice.

Putain de merde !

Cest bien elle. Elle n'a pas beaucoup changé de ce que je me rappelle d'elle. Elle a juste quelques rides en plus aux coins des yeux et ses cheveux blonds ont blanchi.

Je reste stoïque devant elle, tout le sang présent dans mon visage est subitement parti et je ressens un frisson désagréable parcourir tout mon corps.

J'ai cette terrible sensation d'avoir à faire au pire fantôme de mon passé.

Je regarde brusquement par réflexe autour d'elle pour voir si mon géniteur ne serait pas avec elle.

Elle reste là à me scruter et à me jauger, le regard plein d'espoir dans l'attente d'un geste ou d'une parole positive de ma part.

-Ton père n'est pas avec moi.

Elle répond à ma question avant même que jai eu à ouvrir la bouche mais je n'ai qu'une envie moi. Celle de me barrer loin d'elle.

Sa présence me rappelle trop de souvenirs douloureux.

Ma colère et ma peine envers elle remontent dun seul coup et je dois m'en éloigner vite.

Sans rien dire, je dépose à terre mon panier et me dirige vers la sortie avant d'être retenu par sa main qui entoure mon avant-bras.

Son geste me crispe brusquement.

Son regard est suppliant et ses yeux humides. Manquerait plus qu'elle se mette à chialer devant moi aussi...

-Nicolas attend...Parle-moi s'il te plaît chéri.

Je la repousse vivement en tirant mon bras brutalement. Je ne supporte pas qu'elle est eu le culot de m'appeler chéri et qu'elle m'est touché.

-Tu n'es plus rien pour moi ! Tu as perdu le privilège de m'appeler comme ça. Je n'ai plus de mère et encore moins de père depuis longtemps !

Je lui crie dessus à se faire tourner tous les regards inconnus autour de nous dans l'épicerie mais je m'en fous.

J'accélère le pas vers la sortie quand je l'entends me dire dans une voix morose :

-Peut-etre mais tu as un quand même un frère !

Je me fige deux secondes sans me retourner avant de poursuivre ma route.

Je suis à fleur de peau. Je ne sais pas quoi faire ni où aller. Je ne veux pas rentrer tout de suite et devoir en parler à Frédéric. Pas maintenant en tout cas.

Alors j'ai un frère !

J'espère juste pour lui qu'il n'est pas gay.

Moi qui voulais passer une bonne soirée avec mon homme. C'est plus que raté maintenant.

IncompatiblesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant