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PDV de Nicolas

"-Allô Frédéric ?" Je suis autant remonté que stressé. Je viens à peine de connaitre mon petit frère, ce n'est pas pour devoir le perdre maintenant à cause d'un père complètement taré et d'une mère irresponsable. Tristan est un innocent qui n'a rien fait de condamnable. Le pauvre, il a dû être totalement affolé d'être agressé de la sorte par un père qui le méprise depuis toujours.

"-Oui chéri ?! Qu'est-ce qui se passe ?"

"-C'est mon père. Il a craqué et il s'est défoulé sur Tristan. Ma mère est avec lui aux urgences. Il est inconscient mais je ne sais pas encore à quel point ses blessures sont graves. "

"-Ooooooh mon dieu non !!! Mais qu'est-ce qui lui a pris ?!"

"-Il a dû apprendre qu'on s'était vu ou qu'il sort avec son pote... Tom... Thomas je crois."

"-Mais tu es où là ?!"

"-En voiture ! Je suis en chemin !"

"-OK, J'arrive ! Je te rejoins..."

"-Non, tu n'es pas obligé."

"-Tu plaisantes j'espère ?! Tu étais là pour ma mère et pour Jo. Alors je serai là pour ton petit frère. Envoie-moi l'adresse s'il te plait, je vais prendre un taxi pour te rejoindre là-bas !"

"-OK. OK..."

***

21h30. Quand j'arrive aux urgences, Tristan est déjà pris en charge par une équipe médicale et ma mère patiente en salle d'attente à faire les cents pas comme une hystérique.

Je la calme comme je peux mais une partie de moi lui en veut beaucoup. J'ai du mal à la prendre dans mes bras comme il aurait fallu alors je me contente de lui caresser l'épaule.

21h55. Mon homme arrive enfin et je me sens moins seul face à mon désarroi.

A ma grande surprise, Frédéric console ma mère dans une grande accolade que je trouve déplacée. Mais pour éviter de paraître antipathique dans un moment aussi angoissant, je préfère m'éloigner en sortant prendre l'air. Je n'oublie pas que Tristan reste la priorité et qu'il est aimé par sa mère désemparée.

Le temps semble s'être suspendu et l'attente de ses nouvelles est insupportable. J'enchaîne café sur café.

S'il vient à succomber de ses blessures, je jure devant Dieu en qui je suis supposé croire que je retrouverai mon père pour le tuer à mon tour de mes propres mains.

Je ne suis ni violent ni haineux mais avoir fait preuve d'une telle barbarie sur un enfant. Son enfant. Je trouve ça juste inconcevable. Abjecte et tellement lâche.

***

-Chéri ? Qu'est-ce que tu fais dehors ? Il fait froid. Rentre avec moi s'il te plaît. Frédéric a enfin montré le bout de son nez à l'extérieur. A ma recherche visiblement. Il s'approche de moi en passant sa main dans mon dos.

-Non ! Je préfère attendre ici. Je lui réponds ronchon et le regard noir.

Je me suis installé sur un banc à l'entrée des urgences, un café noir à la main, pris dans le distributeur de boissons du hall d'accueil.

-Qu'est-ce qui ne va pas ?

-Tu oses me le demander sérieusement ?!

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