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PDV de Frédéric

Il n'est pas revenu de la journée et je n'ai pas osé l'appeler sachant qu'il n'aurait certainement pas répondu de toute façon.

J'ai envie de rien. A part de lui bien sûr. Mais j'ai tout fait foirer comme un imbécile.

Je suis tellement dégoûté. Après ça, il va sûrement s'empresser d'aller dîner et plus si affinités avec son voisin le sauveur de mes deux. Rien qu'à l'idée de les imaginer en train de... me fous en rogne.

Je dois parler à quelqu'un de ce qui s'est passé sinon je vais finir par péter un plomb. Je n'ai pas envie de rentrer à l'hôtel tout de suite. Surtout qu'il y a maman là-bas et qu'elle ne s'est toujours pas décidée à me dire pourquoi elle avait fait ça...

Mon petit Jo bien sûr...

"-Allô ?"

"Emma ?!"

"-Oui c'est moi, bonsoir Frédéric. Jo a les mains occupé alors il m'a demandé de décrocher."

"-S'il est occupé, pas de soucis, je le rappellerai plus tard t'inquiète..."

"-Mais non pas du tout, il finissait juste de changer le tuyau d'évacuation de l'évier dans ma cuisine. Ne quitte pas, je te le passe tout de suite."

"-OK. Merci Emma..."

"-Oui Frédéric, je t'écoute ?"

"-Jo j'ai encore merdé avec Nic mais cette fois-ci, je crois bien que c'est irréversible !" Abattu, je me mets à sangloter.

"-Frédéric calme-toi, rejoins-moi chez Emma, on va en parler en face. Je t'envoie son adresse."

"-OK. A tout de suite."

***

Moins d'une heure plus tard me voilà devant l'appart d'Emma déprimé à deux doigts de chialer.

-Oh Frédéric ça va ? Viens entre ! S'empresse t-elle de me faire entrer en me caressant l'épaule dans un geste réconfortant les sourcils froncés d'inquiétude.

-Salut Emma... Non pas fort du tout.

-Jo est dans le salon. Elle m'y conduit.

-Frédéric ! Assied toi. Debout près de la télé il me rejoint sur le canapé.

-Je vais vous laisser les garçons...

-Non ! Tu peux rester Emma, s'il te plaît.

-OK si ça te dérange pas mais est-ce que tu veux boire quelque chose ?

-Non ça va merci.

-Ok. Enlève au moins ta veste et mets toi à l'aise alors.

Je l'enlève et lui donne. Elle part l'accrocher au porte-manteaux dans l'entrée puis s'éclipse en cuisine. En attendant j'ai entamé la discussion spéciale "j'ai encore merdé avec Nicolas" avec Jo.

Quand Emmanuelle réapparaît, elle revient les mains chargées d'une boîte de chocolat et d'une théière avec trois tasses sur un grand plateau.

-Tenez les garçons. Quand j'ai un petit coup de blues j'aime bien picorer des chocolats avec une tasse de thé moi alors j'ai pensé que...

-Tu as très bien pensé Emma. Je lui réponds le sourire aux lèvres.

Je passe plus d'une heure à m'apitoyer sur mon sort et en dévorant à moi seul la moitié de sa boîte de chocolat.

Jo me conseille de lui laisser un peu de temps avant de revenir vers lui le connaissant un peu et de lui présenter mes excuses avant tout.

Emmanuelle, elle, me gronde car j'ai laissé encore mon arrogance le repousser. Mais elle m'encourage à persévérer avec lui même s'il me repousse car il partage les mêmes sentiments visiblement.

Les avoir vu et leur avoir parlé de ce qui s'est passé m'a fait du bien et je repars un peu moins déboussolé en essayant de ne pas trop penser au fait que Nic passe sa soirée avec son voisin. Je l'envie. Dire que j'aurais pu être à sa place.

Je les quitte à 20h30 pour me rentrer sans grande motivation à l'idée de retrouver ma petite maman déprimée qui s'est murée dans un mutisme inquiétant depuis sa sortie de l'hôpital.

Jusqu'à présent, je ne voulais pas la bousculer mais je vais être obligé de le faire. On ne peut pas rester comme ça elle et moi. Ne pas se parler, c'est pas nous ça ! En plus papa a bien senti que quelque chose clochait chez elle depuis.

Si elle ne dort pas, je l'attaque direct sans lui laisser autre choix que de me parler ! Je dois la bousculer sinon dans six mois elle sera encore au même point léthargique et ça, je m'y refuse catégoriquement.

Finalement j'ai récupéré le numéro de Nicolas auprès de Jo. Je ne vais pas l'appeler mais juste lui envoyer un petit message qui j'espère va apaiser sa colère quand on se verra demain.

Moi : [ Bonsoir Nic, je te demande pardon pour mes derniers mots déplacés qui ont eu raison de mon arrogance une fois de plus mais sache que j'étais sincère sur mes sentiments envers toi. Tu comptes énormément à mes yeux et je ne tiens pas à perdre ton amitié précieuse. Tu me manques. Frédéric ]

IncompatiblesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant