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PDV de Tristan

-Non !!! Mais arrête, tu vas le tuer ! C'est ton fils quand même et il n'a rien fait de mal ! Sanglote ma mère toute ébranlée.

-Toi, je t'ai déjà dit de la fermer !!! Tout ça, c'est de ta faute... Et en l'ignorant de plus belle, il reprend de me baffer de plus en plus fort.

Je suis à deux doigts de tomber dans les vapes quand j'aperçois la silhouette de ma mère se jeter sur son téléphone portable comme une furie en hurlant des mots incompréhensibles et d'appeler de l'aide certainement...

Mais qui ?! La police ? Il sera bien trop tard pour moi d'ici à ce qu'elle arrive.

A cet instant précis, je suis persuadé que je vais mourir ici des mains de mon père.

En plus de la douleur profonde qui me prend dans les tripes, la terreur m'accapare tellement qu'elle m'empêche de réagir davantage comme j'aurais dû pour l'éviter de me faire plus de mal.

La dernière pensée qui me vient avant de m'évanouir est de me sentir con d'avoir laissé mon téléphone portable dans ma chambre.

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PDV de la mère

Mes mains tremblent en discontinu et mon cœur se serre si fort dans ma poitrine que je respire difficilement à cause de cette douleur virulente. Je frôle la crise d'hystérie devant ce spectacle d'horreur.

Pourquoi tant de haine envers notre petit ?

Tristan est un enfant respectueux, gentil et si sage et mon mari : ce taré est à deux doigts de vouloir le tuer parce qu'il est ami avec un autre garçon. C'est de la pure folie ! Même à l'époque de Nicolas, il n'avait pas réagit aussi violemment et pourtant il était bien plus proche de son premier fils.

Je n'y comprends plus rien mais j'ai assez sacrifié de ma vie pour lui. Je suis une maman avant tout et j'ai assez blessé mes bébés en le laissant décider pour moi.

Je décide d'appeler Nicolas en panique totale. Son téléphone sonne...

Désespérée, j'ouvre la porte d'entrée en grand et crie pour alerter nos voisins du drame qui est en train de se dérouler chez nous. Je m'en fous de passer pour une hystérique, je ne veux surtout pas être complice de la mort de mon bébé. J'ai déjà consenti à ne plus faire partie de la vie de mon aîné. Plus grosse erreur de ma vie. Après celle d'avoir accepté de me marier avec lui, sachant parfaitement qui il était et ce qu'il préférait.

Je suis autant coupable que lui finalement. J'ai été lâche. Jai honte de moi. Tellement honte.

Je m'égosille à en avoir mal à la gorge. Les lumières des maisons du quartier s'allument rapidement une à une et la porte d'entrée du perron de Monsieur Barnier, notre voisin retraité dont la maison est juxtaposée à la droite de la nôtre s'ouvre enfin.

A la cinquième sonnerie Nicolas décroche. L'espoir renait. 

"-Maman ?!"

"-Nicolas viens vite !!!  Ton père est devenu fou, il ne m'écoute pas et il est en train de tabasser Tristan dans le salon. Je crois qu'il a perdu connaissance. J'ai peur !"

"-J'arrive tout de suite et appelle le 15 et la police ! Je te jure que s'il le tue, c'est moi qui le buterai de mes propres mains."

"-D'accord ! Fais vite, je t'en prie !"

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