#32

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PDV de Frédéric

11h55. Mon coeur bat à cent à l'heure et j'ai les mains moites. J'ai hâte de le voir.

12h10. Toujours pas à l'horizon et pas d'appel pour décommander. Il viendra, j'ai confiance.

12h30. J'aperçois enfin sa bouille arriver en courant. Je respire mieux et je souris bêtement.

-Désolé du retard, mon scooter m'a lâché et jai dû prendre les transports, un dimanche en plus. J'ai un peu galéré sur le chemin et pas de réseau pour te prévenir.

Ses joues sont rouges, il est essoufflé et sa petite mèche s'est encore retournée.

Mais pourquoi il a cet énorme  coquard ?!?

-Nic, c'est quoi ça ?! Qui t as fait ça ?! Je suis horrifié. Plus fort que moi, je l'approche et attrape son visage.

-Calme-toi Frédéric ! Disons que mon apéro s'est mal terminé mais n'en parlons plus s'il te plaît...

-Non ! Dis-moi... Ce taré t'a frappé ?!

Je le regarde peiné.

-Disons que c'est son mari plutôt !

-Comment ça ?!?

-Mon cher voisin est marié et s'est bien gardé de me le dire.

-Aïe ! Super ! C'est bon pour moi ça.

-Ça m'apprendra à précipiter les choses. Dit-il blasé en levant les yeux au ciel.

-Comment ça ?

-Rien... Gêné, il fuit mon regard en se pinçant les lèvres.

-Attends, tu as couché avec ce type ?

-Frédéric, je te rappelle qu'on n'est pas là pour ça ! Et pourquoi tu me fais une crise de jalousie au juste ?! On n'est pas ensemble. Et puis on n'a pas vraiment couché ensemble de toute façon.

Je me recule soudainement vexé par ses paroles.

-Je sais bien merci mais après t'avoir ouvert mon coeur, je ne m'attendais pas à ce genre de réaction de ta part, c'est tout... Déçu.

-Je n'ai pas pour habitude de coucher avec le premier venu figure toi mais je voulais te sortir de ma tête et je pensais que c'était une bonne idée pour le faire mais je me suis complètement trompé.

-Mais pourquoi tu voulais m'oublier ?!

-Parce que tu me trottais trop dans la tête depuis notre baiser de vendredi. Il rougit à sa confession.

Ses derniers mots me réchauffent un peu le cœur malgré tout mais je ne le montre pas. J'ai envie de le prendre dans mes bras mais pour m'éviter de le faire je garde mes mains dans les poches de mon slim.

-Je vois... Et où veux-tu aller déjeuner sinon ?

-Pourquoi tu n'arrêtes pas de fixer mes cheveux comme ça ?!

-Ta mèche...

-Encore ?! Bah remets la en place alors.

-Tu me permets ?

-Oui bien sûr, je suis habitué maintenant.

-Habitué à quoi ?!

-A ce que tu me touches les cheveux. C'est devenu un tic chez toi j'ai remarqué. Je ne sais pas ce que tu feras quand je me raserais la tête par contre. Se met-il à rire pour me taquiner.

-Oh rassure-toi, me connaissant  je continuerai à toucher ton crâne quand même.

-J'en doute pas !

On se regarde dans un petit moment de complicité avant de se reprendre mutuellement.

-Alors si tu veux, il y a un petit resto traditionnel en bas de la rue où on pourra se poser tranquillement et parler enfin.

-Parfait ! Je te suis alors.

-On est parti...

-Ton coquard est vraiment vilain par contre. Il te fait mal ?

-Aussi mal qu'il est moche oui.

-Oh mon bichon...

-Ah non ! Arrête ça tout de suite !

-Mais qu'est-ce que jai encore dit de mal ?!

-On n'est pas encore en couple et toi tu me donnes déjà des surnoms mièvres. Je te préviens, jai horreur de ça. Nic, ça passe encore mais c'est tout !

-Pas encore !!!!??? Ça veut dire qu'on a une chance tous les deux alors ?!
Oh Mon Dieu !!!!! Je fais un petit bon de cabris à ses côtés. Il me regarde estomaqué.

-Purée mais t'es pas possible comme mec ! Une vraie diva ma parole !

-Oups désolé, je recommencerai plus. Promis !

Il soupire décontenancé.

-J'aurai juste une faveur à te demander Nic.

-Moui... C'est quoi ?! Suspicieux. Il me regarde du coin de l'oeil.

-Je peux te tenir la main s'il te plaît ?!

-Tu te fous de ma gueule en fait Frédéric ?! T'es vraiment sérieux là ?

-Tu sais bien que je suis tactile comme mec.

-Oui et toi tu sais bien que j'aime pas les  contacts.

On se jauge du regard.

-Faisons un compromis alors...

-Ça dépend, qu'est-ce que tu proposes ?

-Hmmm j'y réfléchis et je te dirai ça au resto.

-OK.

Et on reprend de marcher simplement l'un à côté de l'autre en direction du restaurant. Rien que ça me remplit de joie.


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