Incompatibles

#34

PDV de Nicolas

Je me réveille en sueur, la peau toute moite avec Frédéric accroché à moi comme un koala dans mon dos, endormi profondément.

Mon réveil affiche déjà 7h45.

J'essaie de me délivrer de son emprise sans le réveiller pour aller vider ma vessie mais c'est peine perdue.

-Humm où tu vas Nic ?! Il me demande avant même d'avoir mis un pied à l'extérieur du lit.

-Pipiroom...

-OK mais reviens-moi vite.

-Je te signale que c'est l'heure de se lever pour aller bosser Frédéric.

-Non ! Je veux un câlin avant moi...

-Petit câlin alors.

A mon retour Frédéric m'attend avec le sourire et les bras grands ouverts. On s'embrasse et reprend nonchalamment notre câlin de la veille. Mais cette fois, c'est moi qui me mets au dessus de lui. A mon tour de lui faire plaisir.

Je le couvre de petits bisous sur toute la surface de son torse en m'attardant sur ses tétons que je titille avec ma langue et mes dents. Je poursuis en descendant jusqu'à son ventre, doux et chaud, que je pourlèche jusqu'à atteindre son membre déjà prêt à m'accueillir. Mon cher et tendre halète de plus en plus en plongeant ses deux mains dans ma tignasse décoiffée. Je sais qu'il me donne le feu vert pour continuer en faisant ça. L'envie et le manque de temps me font accélérer ma mission : donner autant de plaisir à mon homme qu'il m'en a donné hier soir.

Je commence à peine à aspirer son gland quand cette foutue sonnette retentit comme si un incendie s'était déclaré.

Ça va pas recommencer !!! Y' en a vraiment marre merde !

Je me redresse d'un bon, saute du lit, enfile un t-shirt et un boxer à la vite énervé.

-Reste ici, ne sors pas de ce lit et je reviens vite terminer ce que j'ai commencé. Promis !

-Mouais... Bougonne Frédéric frustré.

-Ne sois pas fâché mon petit homme à moi hein. Je referme la porte de la chambre derrière moi et me rends dans l'entrée. Je prends bien soin de regarder par l'œilleton maintenant.

Putain de bordel de merde mais c'est une blague ou quoi ?! Qu'est-ce qu'il fout là ce bouffon ?!

Je m'empresse de lui ouvrir la porte pour m'en débarrasser dardar.

-Alain ! Un revenant qui s'est trompé de chemin ! Pourquoi t'es là au juste ? Et fais vite s'il te plait, je suis très pressé !

-Bonjour Nicolas.

- ...

-Je... Je voulais... Bégaye t-il.

-Je suis pressé Alain, abrège s'il te plait !

-Tu me manquais...

-Hein ?! Y'a le téléphone pour ça et puis de toute façon tu ne me manquais pas à moi. Mais vraiment pas ! Je baisse d'un ton, je ne veux pas que Frédéric nous entende.

-Je voulais te voir en face pour te parler. J'ai changé tu sais depuis notre rupture. J'ai enfin fait mon coming-out et j'ai dû faire un tri dans mon entourage dont mes parents mais maintenant je suis vraiment heureux et disposé à vivre notre relation à deux cents pourcents.

-Euh OK... Eh bien je suis super content pour toi mais toi et moi c'est définitivement mort depuis. Je n'ai plus de sentiments. Il y a eu trop de choses de passées entre nous qui se sont mal terminées et puis surtout je suis passé à autre chose. J'ai mon Frédéric maintenant...

-Je sais que je n'ai pas toujours été facile à vivre quand je n'assumais pas mais toi et moi c'était spécial. Laisse-moi une chance s'il te plait bébé ? Il avance vers moi pour me faire un bisou mais je me recule.

-Écoute Alain, je te le redis une dernière fois : je ne suis pas intéressé et j'aimerais que tu partes maintenant. Je dois aller me préparer pour aller bosser là...

-S'il te plait, prends au moins le temps d'y réfléchir et prends mon numéro de téléphone pour qu'on puisse en reparler plus tard alors.

-Non merci, sans façon je t'assure !

-Souviens-toi, on a eu de très bons moments aussi tous les deux.

Mais qu'est-ce qu'il me fait encore ?!

-T'es franchement lourd Alain ! Byyyyyeeeee. Et je referme la porte sur lui.

Enfin ! Bon débarras !

Ce connard sonne de nouveau. Je rouvre ma porte de rage.

-Dégage sinon j'appelle les flics putain !

-Mon chéri, ça fait une éternité que je t'attends moi ! Déboule Frédéric dans mon dos à poils.

-Non mais je peux savoir ce que tu fous à poils devant un inconnu toi ?!

-Oh mais ce n'est pas un inconnu à ce que j'ai compris puisque c'est un ex à toi chéri. De plus, je ne suis pas pudique alors...

-Oh mais il fallait me dire que t'étais pas tout seul et que t'avais un mec ?! Gêné, Alain perd de sa prestance et reste médusé devant Frédéric.

-Ça ne te regarde pas mais maintenant que tu t'es bien rincé l'œil tu peux dégager. Adieu ! Et je lui claque la porte au nez.

-Frédéric, c'était quoi ça ?!

-A toi de me le dire ?! Pourquoi tu ne lui as pas parlé de moi ? Alors que j'étais là dans ton lit à attendre que tu t'occupes de moi d'ailleurs !

-Mais c'est privé ! Ce mec ne compte plus pour moi, il m'en a fait bavé dans le passé et là il revient comme une fleur parce qu'il s'assume enfin. Maseltof ! Et c'est à moi de lui faire un état de service de mes amours ?! Je ne suis pas d'accord...

-Moi non plus je ne suis pas d'accord mais n'empêche que c'était l'argument pour le faire fuir. Depuis tout à l'heure que je l'écoute te sortir son baratin de charmeur de mes deux. Berkkk ! Crache t-il.

-C'est la dernière fois que je te vois t'exhiber devant un autre gars et devant moi en plus d'accord ?! Je m'avance vers lui les sourcils froncés avec un ton menaçant.

-Et toi, c'est la dernière fois que je ne t'entends pas parler de moi comme étant ton petit-ami chéri OK ?! Il croise les bras campant sur ses positions l'ai sérieux.

-Possessif ?

-Jaloux ?

On acquisse de la tête tous les deux en même temps.

-Et curieux visiblement ! Puisque tu as écouté toute notre conversation.

-Eh bien comme ça tu le sauras à l'avenir. C'est normal d'être curieux vis à vis de son copain non ?!

Je ne réponds rien mais je ne peux pas lui donner torts à ce sujet. J'aurais fait la même chose que lui. Excepté celle de débarquer à poils par contre.

Je soupire un peu remonté. A cause de cet idiot, j'ai perdu l'occasion d'un petit câlin matinal avec mon homme.

Mais ce n'est que partie remise...