Stranger things 4

Trouver par où commencer

-Murray-

Après des mois à attendre des nouvelles de Joyce, Murray Bauman était loin de s'imaginer qu'il la trouverait à l'endroit même où il avait aperçu la petite 006 quelques mois plus tôt. Il aurait encore moins pensé qu'il la trouverait un 25 décembre. Il avait même hésité à rester chez lui ce matin là. Pourtant, il avait eu le pressentiment que cette fois, le déplacement ne serait pas vain. Cette fois, il trouverait quelque chose. Pressentiment qu'il avait déjà eu le jour où il était tombé sur 006. On pouvait dire que cette fois encore il avait vu juste.

Mais pour le moment, son esprit n'était pas préoccupé par la miraculeuse présence de Joyce mais plutôt par le fait que cette dernière était en train de vider son stock de vodka.

En effet après avoir appris le fait que Hopper était très probablement en vie, elle était passé par plusieurs phases. Elle avait tout d'abord...comment dire...buggé. Elle était resté immobile plusieurs minutes sans bouger à murmurer des paroles incompréhensibles. Puis, elle s'était énervé. Vraiment. Elle avait accusé la planète entière d'avoir été au courant pour Jim mais de ne pas avoir voulu la prévenir. Enfin, elle avait commencé à tourner en rond et à inventer des plans tous plus foireux les uns que les autres pour aller le secourir dont un impliquait une voiture qui permettait de voyager dans le temps.

Lorsqu'elle s'était calmé, elle avait commencé à s'approprier la vodka de Murray, sans doute dans l'espoir de noyer ses inquiétudes.

Après un moment de réflexion, le détective se dit qu'il était temps de passer aux choses sérieuses. Il arracha son verre à Joyce et le jeta sur le sol, déversant son contenu et se maudissant accessoirement de gâcher une si bonne vodka. Joyce lui jeta un regard outré.

- Ne me regardes pas comme ça. C'est pas de cette manière que Jim va revenir ! lui lança le détective.

- Si vous êtes si doué vous n'avez qu'à claquer des doigts pour le faire revenir ! répondit elle d'un ton cinglant.

Elle se laissa tomber sur le canapé avec un gromellement. Bauman pris une profonde inspiration. Il avait une mère amoureuse au caractère explosif qui n'abandonnerait ses convictions pour rien au monde sur les bras. Il fallait agir de manière stratégique.

- Joyce. On ne peux pas se lancer là dedans sans réfléchir, sans avoir un plan ou au moins savoir où aller. Si on se précipite on aura deux fois moins de chances de réussir. Tu veux qu'on réussisse non ? tenta-t-il du ton le plus doux et patient possible.

Joyce releva la tête et haussa un sourcil peu convaincu avant de soupirer et d'approuver.

- Ok...Et comment vous comptez vous y prendre ?

- Comme je l'ai déjà dit plus tôt, j'ai fait des recherches sur les autres sujets du labo d'Hawkins. Il s'avère que j'ai une piste concernant l'un d'entre eux.

Il s'éloigna pour fouiller dans un de ses tiroirs. Il finit par en sortir un dossier ridiculement petit (seulement trois ou quatre pages). Il l'apporta à Joyce et en sortit une coupure de presse datant d'il y a plus d'une dizaine d'années. Il mentionnait une petite fille indienne de 5ans disparue à Londres.

- Tout ce qui concerne les cobayes est extrêmement bien caché. Les informations sont très difficiles à obtenir et les pistes ne mènent souvent à rien. J'ai quand même réussi à glâner quelques infos. Cette gamine, tout laisse penser qu'elle à fait parti des tests. Elle aurait été enlevée à sa famille à 5ans et les seules traces que l'on trouve d'elle après datent d'il y a deux ans.

- Comment ça ? Elle aurait disparue pendant tout ce temps et serait réapparue dans un claquement de doigts ?

- Oh mais elle est là depuis bien longtemps. Les événements d'il y a deux ans se sont déroulés à Chicago, un policier poursuivant une bande de jeunes dans une camionnette aurait cru voir un pont s'effondrer sous ses yeux. Quelques temps plus tard alors que la police venait de découvrir leur planque, il sont parvenus à fuir avec un "tour de passe-passe" qui leur a permi de faire sortir un mur de métal du sol.

- Ça veux dire que cette fille, le sujet...

- 008.

-...008. Elle là bas ? À Chicago ?

- C'est ce que j'ai déduit. Malheureusement je n'ai pas la certitude qu'elle soit toujours là bas ou même qu'elle soit en vie.

- C'est la seule vraie piste que nous ayons. L'Illinois n'est pas si loin d'ici et si cette fille à des pouvoirs, elle pourra nous aider.

- Si je ne me trompe pas tu es venue avec tes fils et la petite que Jim à adopté. Tu ne crains pas de les laisser ici ?

- Jonathan veilleras sur Will et Mike sur Eleven. Et puis, ils sont chez Karen, elle ne laissera rien de mal leur arriver. Je ne veux pas les impliquer dans ce cauchemar une fois de plus.

Murray acquiessa et ils purent commencer leur tâche.

Durant les heures qui suivirent, tous deux se mirent au travail et préparèrent tout ce dont ils auraient besoin. Murray était impressionné par la volonté de Joyce. Elle semblait être prête à tout pour retrouver Hopper. D'après ce qu'il avait pu entendre, elle s'était comporté de la même manière plus de trois ans auparavant quand son plus jeune fils avait disparu. N'ayant pas d'autre enfants que ses dossiers et ses bouteilles, il ne comprenait pas la raison pour laquelle Joyce devenait si farouche quand on mentionnait ses enfants et même sa famille en général. Pourtant, il la respectait beaucoup pour ça. Elle avait du cran. Beaucoup de cran.

Joyce insista pour passer chez les Wheelers afin de prévenir Karen de son départ. Elle ne trouva personne à la maison et se dit que vu l'heure, ils devaient être sortis. Elle laissa donc un second mot à la place du premier sans remarquer celui de Karen, épinglé à côté.

Ils quittèrent finalement Hawkins à la nuit tombée. Lorsqu'ils sortirent de la ville, le panneau bleu aux inscriptions blanches : 《Vous quittez Hawkins. Revenez bientôt ! 》 sembla les narguer. La vieille voiture de Bauman n'allait pas bien vite, ils risquaient donc d'arriver plus tard que prévu mais ils n'auraient pas pu prendre le risque d'utiliser la voiture de Joyce. Elle et Murray avaient bon espoir de trouver le sujet 008 qui leur permettrait peut être à venir en aide Hopper. Leur optimisme n'effacait pas l'angoisse de ne pas connaître les problèmes qu'ils allaient rencontrer en chemin -car ils savaient qu'ils en rencontreraient- mais ils s'étaient persuadés que, peut importe ce qu'il se passerait, ils arriveraient à leurs fins.

Et tandis qu'ils s'éloignaient de plus en plus, ils n'entendirent et ne virent pas la forêt s'agiter. Ils n'entendraient pas non plus les hurlements inhumains qui montreraient de la ville plus tard dans la nuit. Non. Car aucun des deux n'aurait pu s'attendre à ce qui allait se passer à Hawkins cette nuit là.