De l'autre côté

346 21 30
                                    

-Hopper-

Il faisait froid aujourd'hui. Enfin, il faisait toujours froid dans cet étrange lieu. La lumière du soleil ne venait jamais réchauffer votre peau. Tout ce que vous aviez, c'était vous et votre courage, si vous en aviez. Et du courage, Jim Hopper, pour sûr, en avait. Il ne comptait plus les jours depuis qu'il était enfermé ici. Il avait cessé de compter il y a longtemps. Dans cette dimension sans jours ni nuits, on n'avait aucun repère. Et lorsque il n'y a aucun repère, il n'y a aucun moyen de savoir.

En arrivant ici, il s'était tout d'abord cru mort. Mais la douleur causée par ses blessures lui avaient rappelé qu'il était bien en vie. Il avait par la suite reconnu le lieu où il se trouvait. C'était le même que celui où lui et Joyce s'étaient aventurés pour secourir le petit Will il y a trois ans. Un monde renversé, miroir du sien, qui empestait la mort et la désolation. L'Upside Down.

Quelques secondes avant que la machine n'explose en ce 4 juillet 1985, Hopper avait eu le temps de jeter un dernier regard à Joyce avant d'être englouti par les ténèbres. Il était conscient que la fin était proche mais, il voulait partir avec l'image de la femme qu'il aimait en tête. Pourtant, il n'avait pas senti son corps se désintégrer sous l'impact de l'explosion. Il avait été attiré par une immense force contre laquelle il ne pouvait pas lutter et qui l'avait propulsé à travers le portail. Ensuite, ça avait été le noir.

A son réveil, il s'était retrouvé en plein milieu de la ville. Ou plutôt, la ville de l'autre côté. Tout était semblable mais différent. Le shérif avait erré sans savoir quoi faire ni où aller durant un long moment. Il avait trouvé refuge dans le poste de police où il se sentait le plus en sécurité - si il était possible de se sentir en sécurité dans un tel endroit -.

L'atmosphère toxique avait tout d'abord été sa principale crainte. Pourtant, son organisme avait, en quelque sorte, finit par s'y habituer. Ses violentes quintes se toux qui lui donnaient l'impression de cracher ses poumons, s'étaient peu à peu espacées et ne le prenaient plus que de temps en temps.

Ici, vous ne ressentiez ni la faim ni la soif. Encore heureux, car Jim avait eu beau chercher, il n'avait rien trouvé de comestible et les seuls points d'eau qu'il avait pu trouvé semblaient être contaminés par mieux-vaut-ne-pas-savoir-quoi. Pourtant, malgré le fait qu'il ne se sente jamais affamé, Hopper aurait fait n'importe quoi pour un triple cheese-burger et une boîte de donuts. Ou une bonne vieille gaufre... Rien que d'y penser, il se sentait saliver.

Penser à des gaufres lui rappelait sa fille. C'était la seule personne qui lui manquait plus que Joyce. Chaque soir, avant se s'endormir, il ne pouvait s'empêcher de l'imaginer au moment où elle avait appris la disparition de son père. Très longtemps, il avait attendu que sa fille vienne à sa rencontre avec ses pouvoirs. Pourtant, elle n'était jamais venue. Sans doute le croyait-elle mort et ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie en partant à sa recherche... Jim ne pouvait pas lui en vouloir, après Sarah, il ne voulait même plus avoir quoi que ce soit à faire avec un enfant. Il s'était renfermé sur lui même et avait mit plusieurs années avant de s'en remettre. Jusqu'à sa rencontre avec Eleven en fait. Y repenser lui serrait le cœur. Il aurait souhaiter revenir en arrière pour revivre les bons moments passés avec elle encore et encore. Malheureusement, il n'y a que dans les films que c'était possible.

Mais, ça n'avait pas d'importance. Plus maintenant. Tout ce qu'il voulait, c'était rentrer et regarder Deux flics à Miami avec El en la reprimandant gentiment en la voyant s'empifrer de gaufres.

Stranger things 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant