Stranger things 4

Un vieil ami

-Joyce-

Le matin du 25 décembre quand Joyce se réveilla, le soleil était levé depuis bien longtemps. Elle se redressa sur le canapé des Wheelers où elle avait passé la nuit. En effet, ils avaient veillés si tard que Karen lui avait catégoriquement interdit de rentrer sous prétexte que même la nuit de Noël les rues ne sont pas sûres et encore plus avec toute cette neige.

Jonathan et Nancy étaient partis se coucher plus tôt dans la soirée quand Karen avait eu le dos tourné et Joyce les avaient couverts. Quand aux quatre adolescents, ils s'étaient endormis, entassés les uns sur les autres dans le sofa. Les deux femmes n'avaient pas eu le courage de les réveiller. Ted étant dans les bras de Morphée depuis bien longtemps sur son fauteuil chéri, elles étaient donc les seules à être éveillées. Joyce avait donc pris le second canapé et avait à peine fermé les yeux qu'elle dormait déjà.

Elle marcha jusqu'à la cuisine où elle se fit un café avant de jeter un oeil à la pendule, il était plus de 11h. Elle retourna au salon et hésita à réveiller au moins les enfants, mais, un seul regard lui suffit à se raviser. Eleven était blottie dans les bras de Mike, ce dernier la serrant tendrement contre lui et Max quand à elle était avachie sur Will et sa meilleure amie. Tous semblaient si bien, si heureux. Joyce sourit et quitta la maison le plus silencieusement possible après avoir laissé un mot pour Karen sur le frigo disant qu'elle était sortie faire une course.

Elle marcha dans les rues enneigées de la ville où elle avait toujours vécu. En passant devant les maisons elle pouvait parfois entendre les cris de joie des enfants ouvrant leurs cadeaux. Ce que les enfants ignoraient, c'était que le simple fait de les voir heureux apportait à leurs parents plus de bonheur que tous les cadeaux du monde. C'était grâce à tous ces petits moments de joie partagés avec ses fils que Joyce avait tenu bon toutes ces années.

Quand Lonnie l'avait abandonnée, Jonathan l'avait soutenue et Will aussi, à sa manière. Elle aimait ses fils plus que tout. Et depuis qu'Eleven était entrée dans la famille, elle avait finalement la fille qu'elle n'avait jamais pu avoir. Et malgré les quelques difficultés de communication, elle se sentait complète. Du moins presque...un certain shérif bourru lui manquait. Elle voyait bien qu'il manquait à El aussi et Joyce se refusait de montrer à quel point la perte d'Hopper l'avait affecté. Il fallait qu'elle se montre forte. Pour ses fils, pour elle même et pour Eleven. La jeune fille avait tant souffert et pourtant elle semblait si forte. Bien sûr Joyce voyait sa douleur mais l'adolescente ne la partageait pas. Comme pour préserver ses proches de ses propres démons.

Et tandis qu'elle traversait la ville perdue dans ses réflexions, elle ne prêta pas attention aux voitures de police garées un peu partout.

Après une longue marche, elle atteignit sa destination : le Laboratoire d'Hawkins. Elle se rendait ici tous les jours depuis son arrivée. 《Là où tout à commencé》. C'était le seul lieu auquel Murray aurait pu faire référence, Joyce n'avait aucun doute là dessus. Pourtant elle avait eu beau faire le tour du labo plusieurs fois, elle n'avait jamais croisé le moindre signe de vie. En même temps, elle ignorait depuis combien de temps le message était sur la boite vocale du détective, cela pouvait faire une semaine, un mois, un an...Malgré tout, Joyce se dit que, si il y avait une chance même la plus infime, ça valait le coup de rester ici dans le froid durant des heures.

Au bout d'un moment, elle alla s'asseoir par terre adossée contre un poteau. Elle regarda son souffle se transformer en fumée à cause du froid et se rappela qu'elle essayait de l'attraper quand elle était enfant. Un léger rire sortit de sa gorge. Elle appuya sa tête contre le poteau et ferma les yeux en se demandant une énième fois ce qui lui avait pris de venir ici. Ça faisait trop longtemps qu'elle se rattachait au passé. Il était peut être temps de tourner la page, d'abandonner... Mais, Joyce Byers n'abandonnait jamais. Même quand on lui avait montré le corps sans vie de son fils elle avait continué de croire que ce dernier était en vie et de se battre. Elle avait eu raison. Ses pensées furent soudainement interrompues par un craquement provenant de derrière elle.