❝ᴅᴀɴɢᴇʀᴏᴜs ᴢᴏɴᴇ❞ | ᴺᵒᴿᵉᶰᴹᶤᶰ

X

Mes doigts tapotent nerveusement ma table de cours, ma tête se reposant sur mon autre main. Donghyuck, assis à mes côtés, essaye de me détendre en racontant des histoires ou en faisant des blagues, mais rien n'y fait. La voix du professeur n'est qu'un murmure et le tic-tac lent de l'horloge me tape sur le système alors que je vois les secondes défilées.

Ça fait maintenant deux longues heures que nous n'avons pas de nouvelle de Renjun et Jaemin. Et bordel, que ça m'inquiète ! J'espère qu'un miracle se produise afin de voir cette maudite porte s'ouvrir sur le couple, tous les deux souriants et vivants, en bonne santé. L'un ayant des émotions normales et le deuxième ne communiquant pas avec des personnes provenant de son imagination. Mais j'en demande sûrement trop. Juste les voir me comblerait.

L'après-midi arriva lentement, et ressentant sûrement encore mon mal-être, Donghyuck me tira jusqu'à la salle de jeux. Une fois à l'intérieur de celle-ci, il se retourna face à moi.

- On se fait une partie de billard. Tu sais y jouer ?

- Une partie de billard ? Je haussais un sourcil, une mine pas très motivée au visage. Oui, je sais y jouer mais je t'avoue que je n'ai pas très envie là...

- Aller, j'insiste ! Tu tires la gueule depuis ce matin, et tu es plus grognon que moi. Il y a de quoi s'inquiéter !

Le rougeaud fit avancer sa chaise roulante jusqu'au billard et plaça les boules en triangle.

- Ça te changera les idées.

- Bon très bien... Mais la table n'est pas trop haute pour toi ? Lui demandais-je en voyant que cette dernière lui arrive au buste.

- Si, et j'encule ceux qui l'ont choisi. Mais je me laisse pas abattre. Tu peux m'aider ?

Il bloqua les roues de son siège avec les freins, puis me tendit une de ses mains, la deuxième appuyait sur l'accoudoir. J'écarquillais mes yeux et la pris dans la mienne.

- Tu es sûr de toi, Hyuck ?

- A deux cents pour cent. Si je me fais mal, ça me permettra de porter plainte contre eux.

Je ris légèrement puis nous comptons jusqu'à trois. Doucement, je l'aidais à le mettre sur pieds, tandis que des grimaces de douleur déforment son visage. Ses mains vinrent s'appuyer sur mes épaules, pendant que je le maintiens sous les aisselles. Lentement, mon ami redressa son dos courbé, puis nous nous regardons pendant qu'il cherche son équilibre, un sourire sur ses lèvres.

- Depuis combien de temps tu ne t'es pas mis debout ?

- Depuis que je suis arrivé ici. Whoua ! Ce que ça fait plaisir de sentir le sol sous mes pieds ! J'en ai marre d'être assisté par les infirmiers !

Donghyuck pencha sa tête de droite à gauche, les yeux plissés, examinant mon visage.

- Putain, t'es encore plus moche de près !

- Connard va ! Crachais-je en riant avec lui.

Une fois son équilibre trouvé, il lâcha doucement sa prise sur mes épaules, cherchant à tenir seul. Mais ce n'est pas pour autant que je fais de même. J'ai si peur qu'il tombe et se fasse bien plus mal. Je descendis mes mains à sa taille à sa demande afin qu'il puisse laisser ses bras se placer aisément le long de son corps.