❝ᴅᴀɴɢᴇʀᴏᴜs ᴢᴏɴᴇ❞ | ᴺᵒᴿᵉᶰᴹᶤᶰ

XV

Le ciel est si beau cette nuit-là... Les étoiles scintillantes me remplissent de bonne humeur alors que Morphée ne veut pas de moi. Quasiment deux heures que je cherche le sommeil, mais ce dernier ne veut pas se montrer.  Alors, admirant ce magnifique paysage étoilé, les ronflements de mon camarade de chambre m'accompagne. Je soupire... Il est plus bruyant que Renjun et Jaemin réunis... Je les aurais bien évidemment préféré à la place...

Jaemin, lorsqu'il dormait sur son lit en hauteur, avait toujours une jambe ou un bras passant par-dessus les barrières. Renjun, lui, était en boule, enveloppé dans son cocon de chaleur, comme un chat. Ils étaient bien plus intéressants à regarder que cette larve que j'ai maintenant.

Voulant revivre les nuits que je passais à l'hôpital, nostalgique, je quittais silencieusement ma chambre, prenant soin de fermer délicatement la porte. Le lycée est grand, le dortoir aussi. Et en trois ans, je n'ai pas encore visité l'autre étage des garçons. Ceux des filles, je n'ai, bien évidemment, pas le droit d'y aller. Serait-ce le temps de me promener un peu ?

Je sens bien que le sommeil n'est pas près d'arriver dans mon organisme, je pourrais attendre encore de longues minutes avant qu'il ne dédaigne de se montrer. Alors, armé de mon portable, la lampe torche allumée pour ne pas déranger les occupants des autres chambres par la lumière des couloirs, je m'aventure à pas de loup.

Mon étage, qui est le deuxième, ainsi que le plus haut, arbore de douces couleurs gris souris et blanche, réfléchissant la lumière artificielle des néons au plafond. Éclairé seulement par un portable, cette technique perd son efficacité, laissant l'endroit tout de même sombre. Mais je connais cet étage quasiment par cœur, y ayant fait les 400 coups.

Encore l'année dernière, je le partageais avec un ami qui m'a trahi à présent. On n'était pas dans la même chambre, mais on savait où se rejoindre la nuit pour faire des conneries, ou pour fumer des clopes en cachette des pions. En deux ans, ils n'ont d'ailleurs jamais su que c'était nous qui envahissions l'étage d'une odeur nauséabonde de tabac froid.

Avec du recul, je me rends compte qu'on était vraiment des salopards. On ne se préoccupait pas de ceux qui ne supportait pas l'odeur, des asthmatiques qui étaient pris de crise d'asthme au réveil, ainsi que tous les autres élèves non-fumeur. Nous et seulement nous. Égoïste, arrogant comme dit Chenle, qui se contre-fou de tout comme dit Jaemin. Je suis populaire oui, mais pas dans le bon sens.

Je parais cool aux yeux des rebelles, mais nocif aux yeux des plus sérieux. Je ne veux plus être cette mauvaise personne. Si je réussis à me rapprocher à nouveau de mes quatre amis, je ne dois plus être ce que je suis devenu avec mon ancien groupe. Ils n'ont pas à subir mon caractère fêtard et fumeur.

M'accepteraient-ils sinon comme je suis actuellement ? Dois-je changer de nouveau pour eux ? Pour m'aligner à ce qu'ils sont ? Comme je l'ai fait en seconde tandis que je voulais ressembler à mes nouveaux amis pour qu'ils m'acceptent dans leur bande ?

Je suis vraiment pathétique... Me transformer en quelqu'un que je ne suis pas pour plaire à mon entourage... Je regrette la personne calme et sérieuse que j'étais avant d'arriver au lycée et me laisser emporter dans leurs conneries... Cette vision de l'hôpital ne m'a pas seulement alerté de quelque chose, mais m'a aussi ouvert les yeux.

Mes anciens amis sont nocifs, comme je le suis. Mais il est encore temps pour me reprendre en main, n'est-ce pas ? Je ne veux pas seulement plaire pour mon physique sportif, mais aussi pour un caractère bienveillant. Finis d'ignorer tout le monde, de faire la gueule toute la journée parce que les cours me saoulent, de laisser des personnes en harceler d'autre en passant à côté sans rien faire.

Harcèlement ?

Je m'arrêtais net dans ma promenade nocturne, tandis que quelque chose me revient subitement en mémoire. L'image d'une personne se faisant insulter de tous les noms par trois autres harceleurs, tandis qu'il se défend comme il le peut par ses propres mots. Insulté pour sa différence, ne répondant pas aux normes imposées par l'état. Haï et détesté pour sa soit disante maladie contagieuse qui n'en est pas une.