Repas de Noël à trois francs six sous

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Francis Scott Key Fitzgerald marchait les mains dans les poches trouées de son jean bleu marine. Ses pensées vagabondaient. Il réfléchissait à quoi faire de beau pour le repas de Noël. Et à petits prix !


Il avait invité Louisa Alcott le 23, puisqu'elle passait le réveillon avec sa famille. Bien qu'ils habitaient sous le même toit, Francis avait tenu à préparer le repas. Sauf qu'on était le 23 aujourd'hui, et il n'avait absolument rien prévu !

Il s'engouffra dans une grande surface étonnamment vide en cette période de fêtes. Marchant dans les rayons, poussant son caddie à travers les rangées, le blondinet avait les yeux pétillants d'un enfant. Après tout, c'était la première fois qu'il pénétrait dans un supermarché !

Incroyablement pratique ces caddies, on a pas besoin de se trimballer ses courses dans tout le magasin ! pensa-t-il en déposant un poulet premier prix dans son chariot.

Il continua en achetant deux tablettes de chocolat noir pâtissier, des oeufs, de la farine, du sucre et des clémentines peu chères. Il sortit ensuite, ses achats sous le bras.

En rentrant dans l'appartement qu'il partageait avec sa collègue, l'ex-fortuné songea qu'il s'était ruiné, mais il voulait offrir un repas de Noël décent à Louisa. Il déposa la nourriture qu'il venait d'acheter et s'installa aux fourneaux. Fitzgerald décida de faire rôtir son poulet, accompagné de quelques pommes de terre traînant au fond d'un placard presque vide.

Pour le dessert, il opta pour la recette de gâteau au chocolat à l'orange qu'il avait trouvé au dos d'un paquet de levure ramassé par terre il y a quelques jours déjà.

N'importe qui aurait fait mieux que cet empoté n'ayant jamais tenu une spatule entre ses mains. Il laissa tomber quasiment toutes les coquilles dans son saladier, mélangea si* mal sa farine qu'il y avait des grumeaux, et renversa entièrement le paquet de sucre dans la mixture. Il finit par abandonner...

Francis ouvrit le placard où il entreposait ses bouteilles - enfin, où il les auraient entreposées s'il en avait possédé. Rien, absolument rien, juste une simple toile d'araignée. Il voulait pourtant offrir quelque chose de buvable et festif à son amie, pour la remercier de son travail et son dévouement. Après tout, le dicton disait bien qu'un employé bien traité travaille deux fois mieux !

Soudain, une odeur de brûlé chatouilla les narines de l'homme aux cheveux flavescents. Son poulet ! Il se précipita vers le four et en sortit un plat si calciné qu'il était impossible d'identifier la viande des pommes de terre.

La porte du couloir s'ouvrit soudain. Sa collègue avait fini son travail dans son bureau et revenait dans la salle à manger. Key observa le salon d'un air navré : une odeur de brûlé y flottait et les pauvres décorations, qu'il avait accrochées en vitesse après avoir dit à Alcott de ne pas sortir de son bureau pour l'après-midi, pendouillaient contre les murs. Il ne voulait pas que son amie voit le dérangement de la maison, mais il n'allait tout de même pas la renvoyer dans son bureau. Il alla donc l'accueillir.

Louisa était aussi rayonnante que le matin. Bien qu'elle portait des habits simples, sa robe rouge mettait en valeur sa taille et ses lunettes sublimaient son visage fin.

- M. Fitzgerald, j'ai fini le travail qué vous m'aviez demandé ! s'exclama-t-elle avec chaleur.

- Un grand merci très chère amie ! dit-il en l'invitant à s'asseoir.

Son amie sourit tandis que le blond lui expliquait ses mésaventures alimentaires. La brune pouffa de rire puis alla chercher les plats préparés qu'elle avait gardé dans sa chambre, au cas-où. Francis aurait dû se sentir vexé qu'elle n'ait pas eu confiance en ses talents de cuisinier mais la situation le fit simplement sourire.

Ils mangèrent en discutant de tout et de rien. Alcott était une très bonne cuisinière, ses plats étaient très réussis et goûtus.

Après le repas, les deux amis s'installèrent dans le canapé, pour regarder un conte de Noël de Charles Dickens adapté en film. Tous deux s'emmurèrent dans un silence, absorbés par le film. Puis, alors que le feuilleton se terminait, Fitzgerald sortit une petite boîte de sa poche et la tendit à celle qui se tenait à côté de lui. Louisa découvrit un élégant mouchoir en tissu que Key avait acheté en promo lors de ses courses de tout à l'heure.

- C'est pour vous remercier de tout le travail que vous effectuer pour moi, ainsi que pour votre loyauté en toutes circonstances, expliqua Francis en souriant chaleureusement.

- M-Merci beaucoup M. Fitzgerald, je travaillerais deux fois plus pour que vous retrouviez votre fortune ! s'exclama la brunette avec gratitude.

Puis le sujet dériva sur la bien-aimée du blondin. Louisa avait pris l'habitude de prendre régulièrement des nouvelles de l'épouse de son ami.

- À vrai dire, commença Key, je ne sais pas trop comment lui annoncer la disparition de mon alliance. Elle comme moi y tenions beaucoup... J'ai écrit cette lettre mais je ne sais pas trop si c'est correct.

Son amie lut attentivement la lettre.

- Votre texte est très bien, M. Fitzgerald. Cependant, le début est peut-être un peu froid. Pourquoi ne pas commencer en lui souhaitant un bon réveillon plutôt que de finir par ça. Comme ça vous pourrez enchaîner sur la prise de nouvelles et l'annonce de la perte de votre alliance.

Et elle accompagna sa déclaration d'un sourire sincère et amical.

Ce soir-là, Scott s'attabla à son bureau pour réécrire sa lettre d'amour à sa femme. Elle commençait par "Ma chère Zelda, joyeux Noël..."

***

Hey j'espère que ce petit texte vous a plu ! En tout cas j'ai adoré l'écrire. Francis est vraiment un personnage difficile à cerner je trouve alors j'espère que je ne l'ai pas trop massacré ^^'
Déjà le 23 ! En tout cas je vous souhaite à tous un joyeux Noël et une bonne Saint-Sylvestre !
#Kayano ♡

F.S.A's Christmas CalendarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant