Le sauvetage magique de Yoshiko

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coucou ! c'est encore Tsuuki, pour son dernier jour-
j'en profite du coup pour vous souhaiter de très bonnes fêtes de fin d'année et plein de bonheur pour 2020 ♡

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Lorsque Kunikida lui avait demandé ce qu'il comptait faire pour célébrer Noël, Katai lui avait répondu en toute honnêteté qu'il prévoyait de ne rien changer à son habitude : rester toute la journée sous son futon adoré, Yoshiko, et ne rien faire du tout. Contrairement à ses pairs, fêter Noël n'était pas dans ses habitudes : il supportait à peine de sortir dehors faire ses courses, alors passer toute une soirée à communiquer...

Si certains trouvaient cette conception de Noël triste, lui en était très satisfait. Cela lui suffisait amplement, et son futon était le seul avec qui il acceptait de fêter Noël. (Éventuellement Kunikida aussi, mais il supposait que le blond avait déjà ses propres plans.) Il avait tout préparé à cette intention, et n'attendait plus que cette journée passée en ermite - même si ça ne changeait pas réellement de d'habitude.

Mais, alors qu'ils étaient le vingt-deux, un drame s'était abattu, et le jeune informaticien était totalement désemparé. Comment cela pouvait-il s'être produit ? Comment allait-il s'en sortir désormais ? Paniqué, il rechercha son téléphone pour composer le numéro de Kunikida et l'appeler à la rescousse.

Cependant, le blond ne se montra absolument pas coopératif et refusa de rendre à son ami de longue date le service qu'il lui avait demandé. L'ancien membre de l'Agence eut beau insister, le détective ne céda pas et ne conclut qu'une chose : c'était à lui et lui seul d'aller acheter une bobine de fil pour recoudre le trou qui avait fait son apparition dans son futon.

Autrement dit : il allait devoir sortir. Dehors. Alors que c'était la période où les boutiques étaient le plus remplies de monde. Katai se sentait défaillir rien qu'en y pensant. C'était au-dessus de ses forces. Mais s'il ne faisait rien, le trou risquait de s'élargir et de rendre son futon inutilisable... Et s'il perdait Yoshiko, sa vie serait à jamais incomplète... Après tout, elle était la seule qui ne le laissait jamais tomber...

Il fallait qu'il soit fort, assez fort pour se confronter au monde extérieur et aux hommes et femmes qui le peuplaient. Il inspira profondément pour se donner du courage, ouvrit la porte de chez lui, et la referma aussitôt en croisant le regard de sa voisine. Puis il inspira profondément, la rouvrit, salua sa voisine qui le regardait désormais assez bizarrement, puis descendit tranquillement jusqu'à la rue...

Avant de repartir chez lui. Non, non et non ! Il neigeait en plus ? Il ne détestait pas la neige, mais cela allait rendre son voyage encore plus difficile. Il pouvait attendre le lendemain après tout. Les boutiques seraient quand même ouvertes. Malheureusement, il constata en regardant la météo que des chutes de neige étaient annoncées pour le reste de la semaine. Il était définitivement maudit.

Katai reprit du courage, sortit de nouveau chez lui - et pourquoi est-ce que sa voisine était encore là, elle était stressante ! - et mit un pied dehors cette fois. Puis un autre. Et encore un autre. La neige au sol n'était pas très haute heureusement. Il avait mis sur ses épaules Yoshiko, malgré la blessure qu'elle avait, pour se tenir chaud et se donner encore plus de bravoure.

Malgré ses peurs, le trajet jusqu'à la mercerie la plus proche se fit sans encombres. Il ne dérapa pas, ne tomba pas violemment sur le sol gelé, et ne croisa aucun individu humain qu'il aurait été obligé de saluer, juste un chat tricolore qui le dévisagea de ses grands yeux bleus. Il continua sa route sans trop se soucier de lui, malgré l'impression familière qui le poursuivait.

Malheureusement, lorsqu'il entra dans la mercerie, il se retrouva nez à nez avec quatre clients entassés dans la petite boutique, quatre dames qui lui offrirent un grand sourire qui ne fit que le tétaniser encore plus. Il essaya d'y répondre, mais finit par se contenter d'aller chercher un fil de la bonne couleur pour recoudre.

Il le trouva, puis dut reprendre beaucoup de courage pour aller à la caisse et payer son achat. La jeune femme qui tenait la caisse lui sourit, encaissa son article avant de l'observer quelques instants, d'un regard insistant qui le mit mal à l'aise. Ses yeux se posèrent sur le futon qui recouvrait en partie son client, elle pencha la tête sur le côté.

« C'est pour réparer votre futon ? s'enquit-elle gentiment. Nous faisons des réparations sur place si vous voulez. C'est offert pour les fêtes en plus ! »

Katai resta un moment silencieux, déstabilisé face à la proposition de la jeune femme. Il lui fallut tout son courage pour balbutier un « O-Oui... » faible, qui agrandit le sourire de son interlocutrice.

« Parfait ! Si cela ne vous pose pas de problème de patienter un peu... »

Elle tendit une main qu'il fixa un instant avant de réaliser qu'elle voulait qu'il lui donne Yoshiko. Il n'en avait pas très envie, mais se résigna - c'était pour son bien ! - non sans un certain déchirement. La vendeuse se fit remplacer à la caisse, et se dirigea vers un petit atelier. Plusieurs minutes s'écoulèrent, pendant lesquelles Katai dut se faire violence pour ne pas fuir - pas sans Yoshiko !

Heureusement, la jeune femme revint rapidement avec son futon parfaitement réparé, on ne voyait même plus le trou original. Il bafouilla un remerciement avant de repartir rapidement chez lui, soulagé d'avoir surmonté cette épreuve. Et puis, au final, il n'avait même pas eu à le recoudre lui-même ce fichu trou, grâce à la gentillesse de cette vendeuse, et l'esprit commercial de Noël.

Et grâce à eux deux, sa soirée pouvait quand même se dérouler sans accroc.

F.S.A's Christmas CalendarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant