Akiko et le lapin qui voulait voler de ses propres ailes

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Ce chapitre est sponsorisé par l'ignorance médicale. Non sérieusement. Les seuls trucs que je connais en matière de blessure c'est ce que je lis dans les fanfictions Spider-Man. Aussi, les noms inventés ici ont peut-être une signification... :))) #Ches

Akiko referma son ordinateur d'un geste sec, avant d'étirer ses membres engourdis. Bien qu'il ne soit qu'à peine dix-huit heures, la nuit était déjà tombée, et une douce pénombre avait envahi l'infirmerie. La plupart des détectives avaient déjà quitté les locaux de l'Agence, et les seules personnes encore présentes étaient Kunikida, l'éternel bourreau du travail, et le patron lui-même.

La jeune femme pivota sur sa chaise et attrapa son sac empli de diverses instruments non-létaux et n'ayant jamais servi à arracher les dents de quelqu'un. Elle entrouvrit ensuite la porte de l'infirmerie, jeta un rapide coup d'œil aux bureaux presque déserts, et prit la direction des escaliers. Le bruit de ses talons claquant sur les marches résonnaient dans le couloir, l'accompagnant vers la sortie. Réajustant son sac à main sur son épaule, elle poussa la porte.

Dans la rue, de nombreuses décorations avaient déjà été installées, illuminant la nuit de lumières on ne peut plus tape-à-l'œil, et les musiques de Noël qui retentissaient dans les magasins se mêlaient aux conversations des passants. Pour un mois de décembre, il ne faisait pas si froid, et Akiko décida de flâner un peu avant de rentrer chez elle.

Elle regardait distraitement une vitrine quand elle entendit comme des pleurs étouffés non loin. Poussée par son instinct de détective, elle s'approcha de la source du bruit, qui provenait d'une rue moins fréquentée.

Assis sur le trottoir, un petit garçon pleurait, son visage enfoui dans ses mains, tandis qu'une fillette qui devait avoir à peu près le même âge tentait tant bien que mal de le réconforter.

"-Qu'est-ce qui ne va pas?"

Bien qu'elle ait parlé doucement, les deux enfants sursautèrent au son de sa voix. Ils échangèrent, clairement inconfortables devant la situation, et le garçon se râcla la gorge tout en essuyant ses larmes.

"- J'ai perdu Cho, dit-il d'une voix tremblante.

-Cho?

-Son lapin", expliqua la petite fille.

Akiko ne put s'empêcher de froncer les sourcils. Il pouvait bien sûr arriver à tout le monde de perdre ses clés, son porte feuille ou encore une carte quelconque. Mais perdre un lapin? Néanmoins, elle s'arma de patience, et s'agenouilla devant les enfants.

"-Comment vous vous appelez?

-Je m'appelle Name Kuji, répondit la fillette, et lui c'est mon petit frère, Saba.

-Je suis Akiko. Dis-moi Saba, où est-ce que tu as perdu Cho?"

Le petit garçon se cacha à moitié derrière sa grande sœur en se tordant les doigts, avant de prendre timidement la parole.

"- Name et moi, on était près du grand magasin, quand il y a un monsieur qui m'a bousculé, et j'ai fait tomber la cage de Cho.

-La cage s'est ouverte, Cho est sorti et on n'a toujours pas réussi à le retrouver", conclut Name.

Akiko jeta un coup d'œil distrait à sa montre. Ce n'était pas ainsi qu'elle imaginait passer sa soirée, mais elle avait du temps devant elle, et devait assurer son honneur de détective. Elle se redressa et adressa un sourire encourageant aux enfants.

"- Ne vous inquiétez pas, je vais vous aider à le retrouver. À nous trois, ce sera vite fait!"

Il s'était avéré, en réalité, que ce ne fut pas "vite fait". La jeune femme était persuadée d'avoir des ampoules aux pieds à force d'arpenter les rues, cherchant tous les recoins et demandant des informations aux passants.

Elle avait fini par déposer Name et Saba dans un café avec un chocolat chaud, car ils n'arrêtaient pas de se plaindre de la fatigue et du froid. Elle-même ne sentait plus ses orteils, et commençait à songer sérieusement à une amputation. C'était dans ces moment-là qu'elle aurait aimé avoir un cerveau aussi vif que celui de Ranpo. Nul doute qu'à sa place, il aurait déjà retrouvé le rongeur et serait chez lui, à grignoter une quantité monstrueuse de sucreries.

Elle commençait presque à perdre espoir quand elle aperçut du mouvement au coin de son œil. C'était petit, et elle avait failli ne pas l'apercevoir, mais c'était bien là. Elle se pencha vers l'animal, et découvrit un petit lapin blanc et noir, aux poils assez longs et qui semblait avoir des difficultés à se déplacer.

"-Te voilà enfin, Cho! On peut dire que tu sais te faire désirer."

Elle prit le rongeur dans ses bras, examinant sa patte arrière avec attention.

"- Eh bien mon grand, siffla-t-elle entre ses dents, on dirait bien que tu t'es fait une entorse."

Elle s'agenouilla sur le sol, posa le lapin sur ses jambes et sortit une petite trousse de son sac. Elle découpa un morceau de bandage, qu'elle utilisa pour attacher une mini-attelle à la patte de Cho.

"- Ça devrait suffire pour le moment. Il ne reste plus qu'à te ramener à ton propriétaire."

Inutile de dire que lorsque Akiko rentra dans le café avec Cho serré contre sa poitrine, elle fut accueillie avec des cris de joie. Saba serrait le lapin à l'étouffer, tandis que sa sœur écoutait attentivement les recommandations de la jeune femme quant à la blessure du petit animal.

La docteure paya pour la boisson des enfants, avant de les raccompagner jusqu'à leur bus. Alors que sa sœur montait à bord, Saba se retourna vers Akiko.

"-Merci pour avoir retrouvé Cho. Votre papillon est vraiment très joli."

La brunette leva inconsciemment la main vers sa barrette.

"-Merci Saba, sourit-elle.

- Mais il doit se sentir un peu seul, non? Je lui ai fait des amis."

Le petit garçon sortit alors de sa poche une feuille de papier pliée en quatre, avant de monter dans le bus.

"- Joyeux Noël, madame la détective!"

Les portes du bus se fermèrent, et le véhicule partit, laissant Akiko seule à l'arrêt. Elle déplia la feuille, et la plaça sous un lampadaire afin de profiter de la lumière.

C'était un dessin d'elle-même, prenant une pose héroïque, entourée de nombreux papillons de toutes les couleurs. L'ensemble n'était pas très bien dessiné, et les couleurs dépassaient des contours, mais elle s'en moquait. Elle le rangea dans son sac, avant de prendre la direction de son appartement, se faisant la réflexion que pour elle, Noël avait peut-être déjà commencé.

F.S.A's Christmas CalendarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant