F.S.A's Christmas Calendar

First Snow of the Year

#Rainy au clavier
(N'hésitez pas à aller écouter la chanson associée au titre-)

Les rues étaient illuminées par les décorations de Noël qui scintillaient de mille-feux dans le crépuscule.
On était le quatre décembre et pourtant, Kyoka pouvait déjà apercevoir les devantures des magasins remplies de jouets à faire baver les enfants.

On était le quatre décembre et déjà, Dazai s'était débrouillé pour lui refiler la tâche de trouver des décorations pour le bureau de l'Agence.

La jeune fille aux deux couettes munies de rubans porta un regard circonspect sur les gens qui se hâtaient dans les boutiques, un paquet de sacs au bras.
Des petits enfants la dépassèrent, sans manquer de la renverser sur leur passage.
Kyoka refusa de réagir, préférant se stabiliser pour ne pas finir écrasée contre le béton.
Elle n'avait jamais compris l'engouement pour le père Noël : comment des enfants pouvaient être aussi stupides pour croire une telle absurdité ?

Si le père Noël tentait de passer par la cheminée, il était plus vraisemblable qu'il reste coincé dans le conduit à cause de son ventre proéminent. Et puis même s'il arrivait à passer, comment ferait-il
pour repartir ?

Tout cela n'avait strictement aucun sens pour elle. Mais c'était aussi l'occasion pour tenter de comprendre.

Elle voulait, elle aussi, expérimenter l'impatience de trouver des cadeaux au pied du sapin, la joie de les ouvrir et de déchirer le paquet cadeau. Elle voulait ressentir le contact de la première neige de l'année sur son visage, l'impact d'une boule de ces petits flocons blancs contre sa joue.

Elle voulait faire tant de choses. Et c'était à elle seule de les réaliser une par une. Cela ne dépendait plus que d'elle.

Tandis que la noiraude déambulait de vitrine en vitrine, ne sachant quelles décorations acheter, elle tenta de se remémorer son dernier souvenir de Noël avec ses parents.

Trou noir. Elle eut beau creuser aussi loin que possible, aucun souvenir ne daigna ressurgir.
D'un simple froncement de sourcils, Kyoka balaya l'idée de se rappeler et se concentra sur l'achat des décorations.

Un éclat de couleur argenté attira son attention. La jeune fille aux cheveux noirs se concentra uniquement sur stand : des guirlandes et des boules rouge et argent étaient exposées.
Immédiatement les décorations blanches aux jolis reflets grisés lui rappelèrent Atsushi et son étrange couleur de cheveux.

-"Souhaitez-vous en achetez quelques unes ?" s'enquit le marchand, qui visiblement avait repéré l'intérêt de la noiraude.
Kyoka haussa les épaules, ne sachant pas comment réagir :
-"Elles sont jolies."

Sa réponse sembla beaucoup amuser le vendeur, qui lui fit don d'un sourire sincère.
-"À quoi elles te font penser ? fit-il d'un ton doux.
- Elles me rappellent quelqu'un d'important, répondit sans hésiter la jeune fille. Comment vous l'aviez deviné ?"

Le vieil homme hocha doucement la tête, sans se départir de son sourire.
-"Tes yeux se sont allumés à l'instant," sourit-il.

Interdite, Kyoka porta une main mal assurée à ses yeux, comme si elle pouvait prendre conscience de leur éclat avec le bout de ses doigts.

Le marchand l'encouragea d'un signe de tête.
-"Je vais les acheter, finit par déclarer la jeune fille. Toutes."
A l'entente du dernier mot, le sourire de l'homme s'agrandit encore un peu plus.
-"Je te les emballe tout de suite !" s'exclama t-il, plein d'entrain.

Pendant que le vendeur s'affairait pour rassembler toutes les décorations, Kyoka leva la tête vers le ciel, histoire de ne pas rester les bras ballants sans rien faire.

Ses yeux balayèrent les cieux blancs, sans aucun bout de bleu. Un nuage de buée se forma devant sa bouche quand elle expira l'air contenu dans ses poumons.
La noiraude était sur le point de se retourner pour vérifier l'avancée du vendeur, quand quelque chose de froid atterrit sur son nez.

Ouvrant grand ses orbes, et touchant pour voir ce qui était tombé, Kyoka en oublia pendant un instant son but initial.
Une autre touche glacée se fit sentir sur son menton, suivie d'une dizaine d'autres.

Regardant de plus près, la noiraude parvint à distinguer des flocons microscopiques qui se posaient sur sa peau.
Elle sourit.
C'était la première neige de l'année, et elle venait d'y assister.