Chapitre 23

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Cela fais déjà quelques jours que nous sommes en Thaïlande, et aujourd'hui commence le jour des essaies, comme tout les matins, je me lève et je descends au réfectoire pour prendre mon petit déjeuner avec l'équipe Repsol. Je suis un peu plus contente quand j'aperçois Jorge au buffet à volonté. Je m'avance vers lui et il affiche un petit sourire.

- Calamité, content de te voir de bon matin, tu as passé une bonne nuit ? Demande-t-il tout en remplissant son assiette.
- Oui, j'ai bien dormis, et toi ? Tes douleurs comment ça se passe ? M'informais-je a mon tour.
- Difficile. J'en souffre encore je dois avouer. Grimace-t-il en relevant les yeux vers moi.
- Je suis désolée... Je sais que ça t'handicape avec la moto, et ça dois certainement jouer sur ton moral aussi. Soufflais-je en posant une main qui se vaut réconfortante sur son épaule.
- Merci, c'est gentil. Sourit-il doucement.

J'attrape une assiette et la remplie de fruit, je vais la poser à table et je repars au buffet prendre un bol de céréale et un verre de lait de coco. Quand je m'assois à ma place Jose me regarde en souriant.

- T'es bizarre. Lâchais-je en m'essayant face à lui.
- Jorge Lorenzo. Dit-il plein de sous entendue.

Marc relève la tête, je sais pas vraiment a quoi joue Jose, il est au courant de ce qui se passe entre moi et Marc... Je croise le regard du pilote qui lève les yeux au ciel.

- Ca a l'air de bien passé entre vous... Quand il parle avec toi il fait moins arrogant. Poursuit Jose dans lâcher l'affaire.
- On s'entend bien, il y a pas de quoi en faire toute une histoire. Répondais-je en souriant.

Marc se lève brusquement de sa chaise et s'en va. Je le regarde sortir du réfectoire et je reporte mon attention sur Jose.

- À quoi tu jouais la ? Demandais-je agacée.
- J'ai eu une conversation mouvementé avec lui hier soir. Je voulais qu'il comprenne que t'étais pas une option et que tu passerais pas ton temps à l'attendre. Révèle-t-il affriolé.

Je ne répond pas mais je le remercie intérieurement d'essayer de bouger Marc sur son comportement de ces dernières semaines. Nous finissons de déjeuner et nous rejoignons le paddock pour assister aux essaies libre de Marc et ensuite d'Alex.

Dans le box, c'est sur tension, la course de dimanche peut être décisive et absolument toute l'équipe se bouge pour faire en sorte que Marc soit titré ce week end. On sent très clairement la pression, elle a envahie le box à plein.

Je m'assois sur une chaise à côté de Jose et nous regardons Marc qui vient de s'élancer à la conquête du meilleur chrono.

Il revient après quelques tours de piste et échange avec Santi sur les performances de la moto. Je reste en retrait et continue de regarder les autres pilotes faire leur essaie. Il y en a un qui sors souvent du lot, sûrement le futur grand rival de Marc, Fabio Quartararo, un français d'une vingtaine d'année et pourtant très souvent premier lors des essaies, et sur la grille aussi.

Les essaies sont finis, je me lève pour attraper une bouteille d'eau quand Alberto me surprends, il me fait signe de le suivre, nous nous retrouvons dans le camion de Marc, tout les deux.

- Je voulais savoir si tu te sentais mieux, et si tu t'habitue bien à l'appartement ? Demande Alberto en s'asseyant sur la banquette.
- J'aime l'appartement, il est très bien, mais je supporte moins la pression que Marc refoule sur moi. Avouais-je inconfortable.
- Qu'est ce qui s'est passé entre vous pour qu'il soit comme ça ? Ça se vois qu'il est tourmenté par quelque chose, et j'ai bien vue que vous n'étiez plus autant proche qu'avant... Soulève Alberto en me regardant.
- Je ne sais pas. Il ne fait que dire que c'est à cause du stresse qu'il est comme ça. C'est pas vraiment par moi que tu auras des réponses... Répondais-je attristée.
- J'arrive pas à en avoir par lui... Il se ferme à chaque fois que j'aborde le sujet en me rappelant que je devais uniquement prendre votre entente professionnelle en compte car c'était bien pour ça que je t'avais embauché... Il a la mémoire courte, il m'a bassiné pendant une demi heure au téléphone pour que je t'embauche... Si je l'ai fais, c'est parce qu'il te connaissait bien et qu'il avait confiance en toi, j'étais obligé de prendre en compte vos rapports privés... Révèle-t-il désabusé.
- Je sais pas quoi te dire Al... Je suis aussi perdu que toi, et c'est pour ça que je préfère mettre le contrat de la saison 2020 en suspend... Soufflais-je en baissant la tête.
- Tu as raison. Tu as ta place Maddy, tu es une vrais professionnelle, même si notre univers te l'a pas encore bien montré... Tu as fais tes preuves. Si jamais tu as besoin de recommandation, je le ferais. Tu ne pourras pas t'épanouir professionnellement parlant avec quelqu'un avec qui tu n'as pas une belle entente. Soutiens Alberto d'un petit sourire.

Our destiny brings us together againOù les histoires vivent. Découvrez maintenant