Le poisson, le singe et la lune.

Chapitre vingt-quatre : Sorciere au village au sable

Écrit par Ouassila Kha
~ Sorcière ~
22 Novembre 2019

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Suite à l'encouragement un peu brutal de Princess « D'aller voir ailleurs si elle y était », Sorcière avait marché le long des bassins continuant sa discussion avec Gérard. Elle se penchait parfois pour regarder ces curieuses personnes qui barbotaient dans l'eau.

Quand Gérard lui avoua qu'il ne connaissait pas du tout ce qu'était la nage, que même le principe de l'eau lui était étranger, Sorcière ne pu s'empêcher de l'empoigner et le balancer par dessus bord. Le pangolin pris de panique pompait de toutes ses forces pour ne pas couler. Sorcière prise d'un fou rire faillit le laisser se noyer. Elle le rattrapa de justesse et le sorti hors de l'eau, puis se décida à y rentrer elle même. Après tout, ça faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas fait. Elle posa Gérard sur le rebord, le temps qu'il se remette de ses émotions, et se prit à s'interroger sur ses capacités magiques dans un bassin tel que celui ci, où l'eau n'était pas stagnante mais où il n'y avait pas non plus de réel courant.
Elle tenta une petite formule de tête, qui ne nécessitait aucun ingrédient. Rien ne se passa. Elle se concentra mieux. Puis encore plus... Toujours rien.
Elle ne se sentait pas vraiment en communion avec cet élément. Elle entreprit alors de bloquer l'arrivée et la sortie d'eau, se retrouvant dans une eau sans mouvement aucun. Elle créa une inondation du bassin précédent et un assèchement du suivant, mais c’était le cadet de ses soucis.
Elle tenta une nouvelle formule. Rien de rien... Bougonne, elle foudroya du regard Gérard qui se roula en boule de peur de recevoir quelque chose dans le visage.
Elle se ressaisit et décida de profiter de ces instants humides plutôt que de s'assécher le cœur avec des problèmes techniques comme ceci.
Elle décida donc d'apprendre à nager à Gérard.
Sorcière se tordait de rire à voir le pauvre pangolin pomper jusqu'à se fatiguer. Elle le retenait de temps en temps pour ne pas qu'il coule. Elle trouva finalement une petite planche en bois pour le laisser flotter. Il pu enfin retrouver son souffle et le fil de son monologue. Sorcière continuait à ajouter des choses dans l'eau en répondant distraitement à Gérard. Elle avait la nostalgie de son marrai. Il est vrai qu'elle était en chemin vers la mer mais le mode de vie trop sérieux de la bas ne lui plaisait pas vraiment. Elle n'aimait pas cet esprit de ''Chacun dans sa grotte et les hippocampe seront bien gardés."
Mais depuis le temps qu'elle avait quitté son marrai, elle n'avait plus espoir d'en retrouver le chemin. Si tant est que sa cabane tenait encore debout.
La seule chose qui ne me manque pas du marrai, c'est bien son lot d’abrutis qui voulait me brûler chaque fois que quelqu'un tombait malade.
Elle continuait à ramasser n'importe quoi pour les faire plonger dans le bassin, perdue dans ses pensées.
Un raclement de gorge retenti au dessus d'elle. Princess était devant elle, les bras croisés en une attitude guerrière. Sorcière se recroquevilla comme une petite fille prise en faute. Elle baignait dans un amas de déchets diverses. Ça commençait à vraiment ressembler à un marrai d'ordure. Princess la devisageait avec un certain dégoût.
« Il faut qu'on parte d'ici ! »
Sorcière la regarda un peu ahurie.
« Ce n'est pas de la vraie eau ça. On n'a même pas la place de nager dedans. De plus les gens sont trop étranges : ils vivent dans l'eau mais ne savent pas nager ! »

Sorcière se leva sans rien dire. S’ébrouant, elle sorti du bassin et commença à suivre Princess, l'air morose. Elle n'avait aucune envie de partir, mais aucune envie de rester non plus. Elle savait que le voyage ne l’emmènerais pas où elle désirait mais elle ne savait de toutes façons pas comment rentrer chez elle. Et elle n'allait de toutes façons pas laisser Princess seule. Ça risquerai d'être dangereux... pour ceux qui la croiseraient.

Au bout de quelques kilomètres Princess se tourna vers Sorcière.
« Mais au fait, tu n'étais pas avec Gérard ? »
Sorcière s’arrêta net
« Merde ! Je l'ai laissé sur son radeau dans le bassin ! »

A quelques kilomètres de là Gérard continuait à crier pour que quelqu'un vienne le chercher.