Princess vient du royaume sous les mers, elle connait les bonnes manières et le protocole et n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds.
Sorcière vient des marais, tête en l'air et fêtarde, elle est toujours prête pour de nouvelles découv...
Unmatin comme tant d'autres au royaume sous la mer, alors que tout lemonde se répandait en salutations et prosternations habituelles,Prince se rendit chez Princess pour l'emmener au restaurant.
« Qu'onaille me chercher la princesse, je l'emmène déjeuner au Select, onva se déguster un bon homard rôti. »
Lesgardes qui avaient failli devenir aveugles à la vue de sa tenue,partirent transmettre la requête à Princess. Celle-ci envoya sonménestrel répondre à sa place:
« Princessne saurait accéder à votre requête sans plus de respect desconventions de votre part. Elle m'enjoint de vous transmettre cemessage: " Et alors, on aoublié les bonnes manières? A genoux et fissa! Un minimum desavoir-vivre mon cher." Enun mot comme en cent, prosternez-vous ou vous pouvez oublier lehomard rôti. »
« Nonmais quelle insulte! Moi, m'incliner devant cette prétentieuse? Etpuis quoi encore? Jamais! Qu'elle vienne sur le champ, et qu'on aillemanger, j'ai la dalle moi. »
Ménestrels'en fut reporté la réponse de Prince. Princess piqua sa plusgrosse colère, et renvoya le ménestrel lui dire d'aller se fairevoire, lui et son homard. Vexé, Prince répliqua :
« Allezvas-y fait pas ta star, franchement y a pas de quoi se vanter quandon a les mêmes cheveux que les personnages d'avatar. »
Iln'aurait pas dû. Ce fut le mot de trop. Princess envoya la garde leflanquer dehors et ordonna qu'il ne mit plus jamais pieds etchaussures hideuses dans son palais.
Princes'en fut en rage, et pour combler sa frustration alla quand mêmemanger son homard rôti.
Lesjours suivants, il retourna chez Princess, insistant pour la voir,mais Princess était rancunière, et elle oubliait pas l'attaque àpropos de ses cheveux. Elle ne le laisserait pas approcher d'ellesans qu'il cède d'abord à ses caprices salutatoires.
Aubout d'une semaine, Princess se lassa de ce jeu du chat et de lasouris. Elle commençait à vraiment le trouver lourdaud. Elle décidad'aller faire un tour, pour réfléchir à un moyen d'éloignerPrince. Elle marchait lentement, perdue dans ses pensées et bercéepar la poésie de son ménestrel "Princessest la plus belle, elle ne sent pas la poubelle mais lamirabelle...", quandsoudain un énergumène lui rentra dedans.
« Nonmais ça va pas la tête? Regardez où vous allez nom d'une pipe! Oh,regardez, je suis toute crottée maintenant, flûte de zut! »
L'énergumèneen question, une petite femme au teint olivâtre, vêtements crasseuxet portant un poulpe sur l'épaule, se releva.
« J'suis désolée, meuf, vraiment, j'ai pas fait exprès, j'aiglissé. »
« Meuf?! »Princess s'étranglad'indignation et ne put dire un mot de plus. Heureusement, sonménestrel prit le relais:
« Ceque Mademoiselle Princess essaye d'exprimer, c'est que vous ne pouvezen aucun cas vous adresser à elle de cette manière si... familière.Veuillez je vous prie vous agenouiller sur le champ et tirerrévérence à Mademoiselle. Ensuite, vous lui présenterez vosexcuses pour ce regrettable incident, et peut-être qu'elle accepterade se montrer clémente envers vous. »
Sorcière(car c'était bien elle) dubitative, se tourna vers Princess pourrépondre:
« Vraiment,t'as voulu dire tout ça? En tout cas, vous me fatiguez tous avecvotre protocole à deux balles. C'est autant de ta faute que de lamienne si on s'est rentré dedans. T'avais pas l'air de regarder oùtu allais, toi aussi. »
Ilfallut un temps à Princess pour digérer cette familiarité soudaineà son égard. Puis après réflexion elle répondit elle-même,faisant taire son ménestrel:
« Ouic'est vrai j'étais ailleurs. J'ai des problèmes, OK? Mais vous nepouvez pas comprendre... »
« Laissetomber le vouvoiement, tu veux? Et raconte-moi tes malheurs? J'adoreles histoires! »dit Sorcière qui s'assitpar terre, apparemment fascinée comme devant une télénovelas.
Encoreun temps. Vraiment, il fallait s'y faire, à ce ton direct et franc.Mais Princess n'avait jusqu'alors jamais connu quelqu'un qui veuilleécouter ses problèmes, elle se lança :
« C'estl'autre, là, Prince, qui m'agace. Il me suit partout, il estpersuadé qu'on va se marier car nos parents se sont mis d'accordlà-dessus alors qu'on était encore dans le ventre de nos mères, etil pense qu'il est irrésistible et que je vais tomber dans ses bras,alors qu'il n'accepte même pas de me faire la révérence. Non maisfranchement, il croit quoi? J'ai des principes, quand même. En plusil est hideux, avec ses frusques horribles qui brûlent les yeux demes gens et gâchent le paysage de ce royaume. Et ses cheveux, n'enparlons même pas, une espèce de rideau de cheveux filandreux... »
« Mmmhh,je vois, un concurrent qui te fait de l'ombre quoi. Les fringues, latignasse... »
« Nonmais je ne vous permet pas! Ce n'est pas du tout ce que je veux dire!Je veux juste qu'il arrête de me harceler et de me blesser les yeuxavec sa garde-robe. Vous avez... pardon, tu as une solution pour ça,madame-j'ai-réponse-à-tout? »
« Benon a qu'à lui pourrir ses cheveux auxquels il tient tant, il seravénère et aura de quoi se prendre la tête pour un temps, et commeça il t'oubliera. »
« Ahouais, bonne idée! Comment on procède? »
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