Chapitre 31 || Année 5

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PDV d'Hermione

J'ai pris une profonde inspiration en regardant les portes de l'infirmerie, me demandant sans cesse si c'était une bonne idée. J'ai secoué la tête et j'ai ouvert la porte, ignorant la petite voix dans ma tête qui me chuchotait que c'était une très mauvaise idée.

J'ai marché jusqu'au bout de l'infirmerie où se trouvait son lit ; les rideaux légèrement tirés. Il était allongé sur son lit, et son drap blanc était tâché de rouge. Ses cheveux blonds platines n'étaient plus soigneusement coiffés mais tombaient librement juste au dessus de ses yeux. Ses pointes étaient tachés de sang séché. Il avait également du sang sur sa lèvre et sur son arcade sourcilière, et saignait abondement. Sa chemise était déchirée révélant des ecchymoses bleues et violettes sur son ventre pâle. Dans l'ensemble, il avait l'air horrible.

Draco qui fixait le mur, ses yeux gris dénués d'expression, se tourna vers moi lorsqu'il m'entendit arriver.

— Hé, le saluai-je, ne sachant que faire d'autre.

— Salut, répondit-il d'une voix rauque.

Il se redressa légèrement en grimaçant.

— Madame Pomfresh a déjà commencé à te soigner ? ai-je demandé d'un ton inquiet en m'approchant.

— Non. Elle est allée chercher des potions, enfin je crois, répondit-il.

Au moment où il finit sa phrase, la voix de l'infirmière de l'école se fit entendre. Elle se précipita vers le lit de Draco, des flacons de potions et sa baguette dans ses mains.

— Malfoy, vous devez boire tout ça afin de vous débarrasser de vos ecchymoses. La douleur risque tout de même de revenir dans une heure où deux, alors si c'est le cas prévenez-moi. Mlle Granger, pourriez-vous s'il-vous-plaît vous assurez qu'il boît tout ? J'ai plusieurs joueurs blessés de ce stupide match de Quidditch, dit-elle précipitamment.

— Bien sûr, Madame Pomfresh, ai-je acquiescé.

— Merci ma chérie, sourit la vieille sorcière avant de courir vers l'autre côté de l'infirmerie où se trouvaient les autres patients.

Je me suis retourné vers Draco et l'ai vu me regarder fixement, un sourire narquois mais doux sur ses lèvres qu faisait palpiter mon cœur, même si j'ai fait comme si de rien n'était.

— Eh bien bois, ai-je dis au Serpentard.

Il a roulé des yeux en prenant la première potion. Il a grimacé mais n'a rien dit.

Son sourire narquois se transforma en un air renfrogné alors qu'il terminait la dernière fiole de potion : le goût le dégoûtait visiblement. Je ne pus m'empêcher de laisser échapper un petit rire alors qu'il faisait de son mieux pour ne pas grimacer.

— Va te faire foutre Granger, gromella Draco.

— Toujours aussi charmant, commentais-je en souriant.

— Qu'est-ce que tu fais ici, Granger ? demanda-t-il.

Son ton n'était pas dur comme à son habitude, mais il n'était pas doux et accueillant non plus.

— Je suis venue te voir. Ça te pose un problème ? ai-je répondu en croisant les bras.

Il m'a regardé. Les ecchymoses et les bosses de son visage commençaient à disparaître, mais le sang était toujours visible.

— Non. Aucun problème, a-t-il murmuré.

J'ai alors réalisé à quel point il était vulnérable, allongé sur ce lit, blessé par deux Gryffondors. Je n'éprouvais pas de pitié pour lui, mais je me sentais mal par rapport à l'humiliation qu'il avait dû endurer sur le terrain de Quidditch. Je n'arrêtais pas de me dire que s'il n'était pas aussi lâche et s'il avait arrêter d'insulter les parents des Weasley et de Harry, ils n'auraient pas eu toutes ces blessures par Harry et George. J'étais juste contente que certains joueurs de l'équipe ait retenu Fred, sinon Draco serait encore plus amoché que maintenant. Mais plus je me disais que c'était de sa faute, plus je me disais le contraire.

remember me [dramione]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant