Chapitre 32 || Année 5

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PDV de Draco

Je n'arrivais pas à la sortir de ma tête ; ses cheveux bruns emmêlés et ses yeux chocolats, mais surtout les mots qu'elle m'avait jetée à la figure alors que j'étais à l'infirmerie, il y a quelques mois. Nous n'avions pas eu de conversations ordinaires depuis, les insultes et les regards noirs quand nous nous croisons dans les couloirs étaient la seule interaction partagée entre nous deux.

Le lendemain de ce match de Quidditch, il y a eu des rumeurs disant que Hermione aurait pleuré au bord du lac noir, ce qui me fit sentir encore plus coupable, sachant que c'était moi qui avais causé ses larmes. Mais ce qu'elle ne saurait jamais, c'est qu'elle aussi avait fait couler mes larmes cette nuit-là.

J'ai serré mes poings, mais j'ai été heureusement tiré de mes pensées par Crabbe qui me tapait sur l'épaule, en pointant du doigt vers la porte devant nous. J'ai regardé Goyle qui avait son oreille pressé contre, une action parfaitement inutile puisque je pouvais entendre tout ce qui se passait dans le couloir d'où je me tenais. Je pouvais également entendre sa voix.

— Elle se voyait déjà régenter tous les autres profs, cette espèce de stupide vieille boursouflure assoiffée de pouvoir…

— Tu veux peut-être encore ajouter quelque chose, Granger ? l'interrompis-je en poussant la porte.

J'ai jeté un regard méprisant à Potter, Weasley et MacMillan qui se trouvait à ses côtés et me suis avancé.

— Bien peur d’avoir à enlever quelques points à Gryffondor et Poufsouffle.

— Tu ne peux pas enlever des points aux autres préfets, Malefoy, répondit rapidement MacMillan en plissant des yeux.

— Je sais bien que les préfets ne peuvent pas s’enlever de points entre eux, ricanai-je. En revanche, les membres de la brigade inquisitoriale…

— La quoi ? demanda brusquement Hermione avec un regard menaçant.

— La brigade inquisitoriale, Granger. Il s’agit d’un groupe d’élèves triés sur le volet, qui soutiennent le ministère de la Magie et sont spécialement choisis par le professeur Ombrage. Or, les membres de la brigade inquisitoriale ont le droit d’enlever des points… Donc, Granger, je t’enlève cinq points pour avoir été grossière avec notre nouvelle directrice. Macmillan, cinq points pour m’avoir contredit. Potter, cinq points parce que je ne t’aime pas. Weasley, il y a un pan de ta chemise qui dépasse, ce qui te coûtera également cinq points. Ah, et puis, j’oubliais, tu es une Sang-de-Bourbe, Granger, ça vaut bien dix points de moins.

Hermione resta figée pendant une brève seconde avant que son attention se tourne vers Weasley qui sortait sa baguette de sa poche.

— Non ! murmura-t-elle au Weasley.

— Sage initiative, Granger, soufflai-je

J'étais reconnaissant qu'elle soit intervenue, mais quand j'ai vu le regard qu'elle me jetait, j'ai regreté que Weasley ne m'ait pas jeté de sort.

— Une nouvelle directrice s'installe, une nouvelle ère commence… Sois sage, petit pote Potter… et toi aussi, mon bon roi Ouistiti…

Ce fut la seule insulte qui me vient à l'esprit en guise d'au revoir. Je me suis éloigné, éclatant d'un rire faux. Dès que je fus hors de leur vue, j'ai laissé tomber le sourire narquois et j'ai pris ma tête dans mes mains pour que ni Crabbe ni Goyle ne puisse voir ce que je ressentais, même si les deux étaient si stupides qu'ils ne pourraient pas dire quelle émotion me traversait l'esprit même si leur vie en dépendait.

Ce dont j'étais heureux.

Parce qu'au moment où cette Gryffondor a posé ses yeux sur moi, chaque morceau de mon arrogance s'est emporté quand j'ai vu cette étincelle de douleur quand j'ai prononcé ce mot qui pourrait bien devenir son surnom avec le nombre de fois où je l'ai appelé ainsi. L'insulte que je lui avais lancé avait rebondi pour me frapper dix fois plus fort, ce qui m'a fait ressentir quelque chose qu'un Malfoy ne devrait jamais ressentir.

Le regret.

Le regret pour chaque où je l'ai brisé et où j'ai attendu qu'elle réparé elle-même les morceaux. Le regret de l'avoir fait si souvent que ça m'a brisé le cœur à la place ; coupant toutes relations entre nous, même amicale, tout cela parce que je ne pouvais pas supporter que mes sentiments et mes émotions l'emportent sur les règles et les traditions que je connais.

Mais là encore je savais que ce n'était pas la raison complète.

C'était parce que j'avais peur. J'avais peur de l'amour ; de l'amour que je portait pour la Gryffondor, bien que j'aurais préféré mourir plutôt que de l'admettre. J'avais peur de la façon dont elle me changeait sans même essayer. À vrai dire, ça me terrifié tellement que je préférais agir horriblement dans l'espoir que ces sentiments disparaissent.

Mais je savais que ça ne se produirait jamais.

Parce que la vie ne se déroule jamais comme nous le voulons. Peu importe à quel point nous essayons ou à quel point nous le voulons, cela n'arrive tout simplement pas.

Et me voici, le pathétique héritier Malfoy. Le seul héritier Malfoy. Celui qui a toujours porté un masque pour montrer sa prétendue supériorité, principalement aux personnes comme elle.

Seulement aux personnes comme elle.

La seule qui ait jamais compris qui je suis et mes sentiments réels derrière le masque trompeur que j'ai constamment.

Hermione Granger. La seule qui savait mais ne sait plus.

Hermione Granger. La seule qui s'en souciait mais qui ne le fait plus.

Hermione Granger. La seule qui m'ait vraiment aimé, mais plus maintenant.

Tout ça parce que je n'étais qu'un idiot pathétique et arrogant.

Maintenant, je l'ai perdue.

La seule qui ait gagné mon cœur, je l'avais perdu. Et elle le tenait toujours dans ses mains, l'écrasant lentement, douleuresement.

Tout comme je faisais sans doute pour elle.

remember me [dramione]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant